Préambule | Le début du commencement

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1643


Après la décimation de la dynastie Yuan, en 1368, dirigée par les Mongoles, il eut l'apparition d'une nouvelle grande puissance : la lignée Ming. La clarté, la lumière, telle était la signification de ce nom. Ce choix laissait découvrir au peuple une nouvelle ère, écrasant les saletés de la dynastie précédente. Le règne légendaire de cette lignée dura presque trois siècles entiers, enchaînant de successeur en successeur, de pouvoir en pouvoir, ainsi que de puissance en puissance. Au jour d'aujourd'hui, en 1643, l'empire était dirigé par le seizième empereur, Chongzhen (崇祯). Il avait accédé au trône très jeune, à l'âge de seize ans, succédant à son défunt prédécesseur et frère, Tianqi (天啓).

En cette fin d'après-midi, dans le palais de la pureté céleste, situé au nord de la Cité Interdite, l'empereur se trouvait en présence de sa mère, la reine. Frustré, Chongzhen fit appel à sa génitrice, dans l'espoir de redresser la situation catastrophique de son pays, alaissée par ses prédécesseurs. En effet, le Nord se trouvait en plein cœur d'un conflit contre le Sud, dirigé par les Mandchous, qui menaçaient de s'emparer du trône. De plus, les épidémies massives au vu du temps glacial qui enveloppait Pékin, la famine et les révoltes populaires rendaient la situation d'autant plus difficile.


— Mère, veuillez m'excuser pour mon incompétence face à la crise de notre pays. Ayant consulté personnellement mes généraux, les catastrophes restent d'autant plus tendues. Pardonnez cette traîtrise de ma part, fit Chongzhen d'une voix de déception envoyée à lui-même.

— Mon roi, mon fils, énuméra ladite reine, sache qu'une mère est toujours fière de son enfant, peu importe les difficultés qu'il devra vaincre. Tu trouveras une solution au problème, il te faut simplement trouver le temps nécessaire.

— Le temps est notre ennemi, ma très chère mère. Plus les secondes passent, plus la faille s'agrandit. Je ne souhaite pas être la raison de notre échec.

— Mère sait que tu es suffisamment compétent pour parvenir à traverser cette embûche. Fais donc appel aux généraux voisins. Pourquoi pas la famille Kang ? proposa-t-elle. Toi qui t'entends très bien avec le père, peut-être pourrais-tu demander de ses services ? Sa famille nous a longtemps accompagnés, je suis persuadée qu'il pourra t'apporter son aide.


D'un hochement de tête positif, Chongzhen ancra attentivement les paroles de Son Altesse dans la tête. Bien qu'il soit celui qui monte chaque matin sur le trône, il n'en demeurait pas moins que celle détenant les réels pouvoirs n'était autre que la femme qui l'avait mis au monde.

Ainsi, trouvera-t-il une solution face à la chute inéluctable de son pays ? Certainement. Mais non par l'intermédiaire de la famille Kang. Effectivement, notre empereur n'aurait jamais pensé devoir chercher dans un endroit qui, encore aujourd'hui, ne lui serait jamais venu à l'esprit : parmi les paysans. Qui d'autre pouvait donc l'aider ? Son sang. Sa chair. Une princesse à la recherche désespérée de Sa Majesté, son père.

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