Chapitre 21 - Nic

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« Virtual Insanity » Jamiroquai


Cela fait un temps infini que je suis assis dans cette salle d'interrogatoire, menotté à une table froide et métallique. Le silence oppressant et les murs ternes semblent se refermer sur moi. Mon esprit tourbillonne dans un mélange de confusion et d'anxiété. Comment en suis-je arrivé là ? Je me repasse sans cesse les événements des derniers jours, mais tout reste flou. Comment pourrais-je prouver mon innocence alors que même moi, je commence à douter de ce que je sais ?

La porte s'ouvre enfin, brisant le silence pesant.

— Monsieur Bennett ! Ravi de vous rencontrer. Mes filles sont raides dingues de vous. Accepteriez-vous de me signer un autographe ? dit le commissaire Parriat avec un sourire qui ne me plaît pas du tout.

— Ah ah ah, réponds-je avec un rictus nerveux. Dites-moi d'abord pourquoi je suis là au juste ? Et qui êtes-vous ?

Le commissaire perd rapidement son sourire.

— Monsieur Bennett, on vous a lu vos droits. Vous savez pourquoi vous êtes là ! Vous avez tué votre ami Pierce.

Je sens un choc glacé parcourir mon corps.

— Pierce ? Pierce est mort ? dis-je d'une voix tremblante.

Il hoche la tête avec gravité. Mon esprit s'emballe. Comment Pierce a-t-il pu mourir ? Qui aurait pu vouloir lui faire du mal ? Et pourquoi suis-je impliqué ?

— Non, je n'ai rien fait ! Et pourquoi j'aurais fait ça, d'abord ?

Le commissaire prend une expression faussement patiente.

— Monsieur Bennett, c'est à moi de poser les questions, pas à vous.

Je me ressaisis. Je ne peux pas me laisser déstabiliser si facilement.

— De toute façon, je ne dirai rien sans la présence de mon avocat. L'avez-vous seulement prévenu ?

— Bien sûr, il est en chemin. Mais rien ne nous empêche de discuter un peu en attendant. Vous savez, si j'ai un conseil à vous donner, c'est d'avouer tout de suite. Je vous assure que le procureur appréciera vos aveux. Il sera forcément plus favorable à une remise de peine !

Je le fixe, essayant de deviner ses intentions. Pourquoi semble-t-il si pressé d'obtenir mes aveux ? Est-ce qu'ils ont vraiment des preuves solides contre moi, ou est-ce une tactique pour me pousser à avouer quelque chose que je n'ai pas fait ?

— Mais je ne vais pas avouer quelque chose que je n'ai pas fait ! dis-je fermement.

Il me regarde en silence pendant un moment, puis s'incline vers moi.

— Voyons, Nic. Puis-je vous appeler Nic ?

Je ne dis rien, préférant garder mes pensées pour moi.

— Nic, Nic, Nic ! fait-il en secouant la tête, l'air faussement désolé. Vous vous êtes raté. Pierce n'était pas mort quand vous êtes parti ! Dans l'ambulance, juste avant de mourir, il vous a désigné comme celui qui l'a poignardé. D'ailleurs, j'ai ici la preuve que vos empreintes sont bien celles que l'on a retrouvées sur le couteau de cuisine qui l'a finalement tué !

Mon cœur s'arrête une seconde. Comment est-ce possible ? Mes empreintes sur l'arme du crime ? Je n'ai aucun souvenir d'avoir touché un couteau chez Pierce, et encore moins de l'avoir attaqué. Il ment ! Cela ne peut être que ça !

— Je ne comprends pas ce que vous dites ! réponds-je, plus pour moi-même que pour lui.

Le commissaire me regarde fixement, comme s'il pouvait lire dans mes pensées.

Zac, can I have this dance? [Zac Efron]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant