Il est temps de décrocher la lune [TOME 1]

Chapitre 18 : Cœurs en cage.

AMBRE

Je me réveillai, encore un peu dans les vapes. Je pensai pouvoir aller en cours ce matin-là malgré mon affreuse migraine. Ma mère m'avait raconté ce qu'il s'était passé, car à mon réveil, la nuit dernière, je n'avais absolument aucun souvenir de cette horrible journée. Je m'étais noyée, encore une fois... J'avais été sauvée par Austin, encore une fois... En plus de cette humiliation, il m'avait vu dans ma plus légère tenue. Je ne serais plus jamais arriver à le regarder en face maintenant. Et apparement, Scott et Cameron étaient, eux aussi, dans la chambre...

Je ressentais quand même une certaine appréhension à aller au lycée. J'avais peur que tout le monde soit au courant à propos de ma "petite baignade." Mais j'essayais cependant de ne pas y penser, pour ne pas stresser inutilement. Je m'habillai en vitesse, je portai un simple jean taille haute, un léger chemisier blanc, et j'enfilai une veste en cuir rouge. Je me maquillai très légèrement parce que je n'avais pas le courage de faire quelque chose de bien.

J'attrapai rapidement mon téléphone et mon sac, et je descendis à la cuisine. Je vis ma mère qui me préparait mon petit déjeuner, tout en dansant sur une chanson italienne qu'elle aimait tant. Je ne pus m'empêcher de rire et je la rejoignis afin de danser avec elle. Après quelques pas endiablés, nous nous asseyions à la table et elle me regarda longuement.

<< Tatiana est rentrée hier soir. Je ne voulais pas te déranger et te laisser dormir. >>, me dit-elle tandis qu'elle portait une tasse de thé à ses lèvres.

Je me levai immédiatement de ma chaise en embrassant ma mère, et je courus en direction de la chambre à ma sœur. Je toquai et j'entrai. Elle était à son bureau et elle dessinait sur son ordinateur. Elle semblait aller beaucoup mieux. Je lui sautai dessus et je la pris dans mes bras, elle paraissait surprise, mais elle fit de même.

<< Comment vas-tu, grande sœur ? Tu m'as trop trop trop manquée... >>, dis-je en dessinant une moue triste.

Elle me regarda inexpressive, comme si quelque chose n'allait pas.

<< Ça va, ça va. >>, me répondit-elle simplement en m'ignorant et en continuant de dessiner.

Je ne comprenais pas son comportement, d'habitude nous étions si proches... j'avais l'impression que notre nouvelle vie nous avait éloignées. Elle semblait perturbée par quelque chose ou peut-être étais-ce moi qui me faisais des idées ? Elle était peut-être simplement de mauvaise humeur ce matin-là, ça lui arrivait souvent... Mais cette fois-ci, c'était différent, je le sentais.

Je décidai de ne pas insister pour l'instant, et je redescendis en fermant la porte de sa chambre, plongée dans l'obscurité. Quant à moi, j'attrapai mon sac et je sortis de la maison. Je me dirigeai vers le lycée, angoissée à l'idée de croiser tout le monde. J'espérais qu'ils ne savent rien, ils ne fallait pas qu'ils l'apprennent.