Chapitre 18

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Putain, en fait, Louis m'aime depuis toutes ces années. Je n'arrive pas à croire que je n'ai jamais rien remarqué jusqu'à ce soir. S'il ne m'avait pas embrassé, je ne l'aurais jamais su, je n'aurais jamais su son putain de secret. Je ne sais pas réellement comment je dois réagir à ça mais c'est trop tard, je suis partit en courant... C'était mon meilleur ami, on a dormi plusieurs fois dans le même lit, il a côtoyé ma sœur et il est sortit avec pleins de filles aussi pot de peinture les unes que les autres. Pourquoi ne m'a-t-il rien dit ? Ca aurait été mieux que de se taper des beurettes qui n'en valent même pas la peine. Ah oui, c'est vrai, je suis partit en courant, voilà pourquoi il ne m'a rien dit avant et voilà pourquoi je suis un abruti. C'était mon meilleur ami alors j'aurais pu faire face à tout ça et lui dire clairement que je ne suis pas gay mais que ce n'est pas grave. J'ai surement brisé son cœur à partir en courant mais j'ai été si surprit. Et s'il m'en voulait ? Et s'il ne veut plus jamais me parler ? Et si... Mais attends, c'est pour ça que nos mères ne voulaient pas qu'on se fréquente ? Putain mais elles sont vraiment égoïstes ! C'est dégueulasse ! Qu'est ce qu'il a dû penser quand Johanna lui a dit de ne plus m'approcher ? Puis, ma mère s'en est surement mêlée comme elle sait si bien le faire. Mais quelles connasses ! Il aurait pu vivre heureux avec un gars en assumant si elles ne s'étaient mises sur son chemin.

Je m'arrête enfin de courir en me tenant à un mur. J'essaie de reprendre mon souffle mais je suis terrifié du mal que j'ai pu fait à Louis. Je ne peux pas partir en courant sous prétexte que je ne veux pas lui expliquer que je préfère qu'on reste amis. En plus, ça fait des années qu'il garde ça pour lui et, il a enfin réussi à me dire son secret. Il faut que j'y retourne. Il faut qu'il me pardonne. Il faut aussi que je lui dise que ce n'est pas grave, qu'il a le droit d'être gay, bisexuel ou ce qu'il veut mais, qu'il trouvera quelqu'un d'autre de mieux parce que je ne peux pas être gay.

Tu t'habilles comme un gay, tu as une tête de gay mais tu ne peux pas être gay ? Tu assumeras tôt ou tard.

Je ne prends même pas le temps de l'écouter, j'aspire une grande bouffée d'air frais puis je repars en courant vers la boite de nuit. Pitié, qu'il soit encore là. J'espère juste qu'il ne croira pas que je reviens parce que je veux une histoire d'amour avec lui, non, je veux qu'il sache que se n'est pas son secret qui va me faire être plus con qu'il a pu l'être pendant des années. On est de nouveau amis et je ne veux pas gâcher ça aussi bien que ma mère l'a fait en nous éloignant. La porte de secours par laquelle j'étais sortit est fermée alors je fais le tour. Tout est fermé mais je dois entrer. Trouve un moyen Harry, il y a toujours un moyen dans les films.

Tu n'es pas dans un film.

Je cherche du regard mais sa voix me fait arrêter de chercher une entrée. Je tourne le regard de droite à gauche pour le trouver et je souris.

- Te voilà !

- Oh Harry ! Je te présente Sandra.

Je ris. Il est tellement bourré qu'il me présente un poteau...

- Enchanté. Allé Louis, il faut rentrer maintenant.

- Non, je reste avec Sandra.

- Tu la verras demain... Dis lui au revoir Louis.

Je lève les yeux au ciel en le voyant lui dire au revoir et s'éloigner. Je n'aurais jamais dû le laisser seul. Je cligne plusieurs fois des yeux en essayant de ne pas tomber par fatigue et que l'alcool ne me fasse pas trop délirer puis je le tire avec moi jusqu'à l'auberge de jeunesse où on séjourne.

- Ils dorment tous alors pas de bruit ok ?

Il hoche la tête alors j'ouvre la porte. Il allume la lumière. Non mais quel con, c'est une blague ? Je l'éteins rapidement avant de lui lancer un regard noir même s'il ne peut pas me voir nettement dans l'obscurité. Quelques personnes grognent mais semblent se rendormir très vite ce qui me rassure un peu. J'espère juste que les professeurs ne disent rien et oublie tout dès demain matin. Louis monte à son échelle et je l'aide avant d'aller dans mon lit. J'enlève mes vêtements pour dormir en boxer puisque mon pyjama est dans l'armoire puis je me couvre avec le drap. Mes paupières commencent à être lourdes alors je les ferme. Mais qu'est ce que... ? Je sursaute en sentant quelqu'un agripper ma cheville.

- Louis, dors putain.

Je lui chuchote et il se lève. Il escalade son lit et arrive dans le mien. Je souffle bruyamment pour qu'il comprenne qu'il est chiant quand il est bourré. Il s'allonge à coté de moi et se couvre.

- Bonne nuit.

Je m'endors pour une deuxième nuit aux USA et pour une deuxième fois avec Louis dans mon lit... Bref, je m'endors très rapidement et, comme vous pouvez le deviner, le réveil va être dur.

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Je grogne suffisamment pour qu'on m'entende. Laissez-moi tranquille bon sang ! J'entends Louis ronchonner aussi. Il est resté toute la nuit avec moi, contrairement à la première fois. A moitié endormi, je n'entends même pas les paroles des professeurs qui ont l'air très énervés. Qu'est ce que c'est chiant les voyages scolaires en fait ! Jessy me supplie de son lit (qui est en dessous du mien) de me réveiller. J'ouvre un peu plus les yeux et je relève la tête au moins pour écouter ces misérables nous faire passer un mauvais quart d'heure. L'un des professeurs semble me voir, son agacement me saoule déjà.

- Enfin Harry ! (il soupire) Vous n'avez pas le droit de sortir en pleine nuit et en cachette en plus ! C'est toi qui as eu l'idée ?

Oh, ils cherchent donc le coupable... Je ne suis pas du genre à balancer mes amis.

- Oui.

- Eh bien dans ce cas, aujourd'hui, tu vas rester dans cette chambre. Tu ne sortiras pas d'ici ! Tu ne pourras pas voir la Maison Blanche ni même la visiter !

Hein ? Mais c'est une blague ? Non ! Je suis venu ici pour ça moi !! Putain mais quelle bande d'enfoirés ces profs à la con !

- Et Louis non plus puisqu'il est rentré aussi bourré qu'une chèvre qui mange un fromage.

C'est quoi cette expression de merde ? Putain, ça m'énerve ! Le pire, c'est que Louis dort toujours et, de toute façon, il n'en a rien à foutre !

Je les vois tous partir alors je me lève brusquement de mon lit mais la porte se claque juste devant moi, la chambre est presque vide (puisqu'il reste Louis et moi)... J'essaie d'ouvrir la porte pour sortir et les rattraper, leur supplier de ne pas me punir comme ça, tel un enfant qui est puni de ses jouets. Putain, ils nous ont enfermés !

- Louis ! LOUIS !!

Il se réveille enfin et me regarde de mon lit.

- Ne cries pas, j'ai mal à la tête.

Je lève les yeux.

- Mais putain Louis, je n'en ai rien à faire de ton mal de tête. Ils sont partit ! Ils vont visiter la Maison Blanche et pas nous ! Louis, c'est la seule chose qui m'intéressait dans ce voyage, je dois vraiment y aller !

Je crois que je mâche mes mots par frustration. Il fronce les sourcils et descend du lit en boxer, comme moi.

Il est sexy...

- Calme-toi et explique-moi un peu mieux s'il te plait.

- Ils sont partit Louis, y a rien à expliquer ! Je n'aurais jamais dû sortir avec vous hier. Putain mais quel con. Je voulais la voir la Maison Blanche ! Putain Louis, qu'est ce qu'on va faire ici, toute une journée ?

- Ne panique pas s'il te plait. Je vais trouver une solution.

Il tourne en rond. Il fait un tour, deux tours puis il s'arrête pour s'asseoir en grimaçant.

- Putain, j'ai le tournis...

Je soupire. Il ne va pas m'aider à grand-chose. Il faut que je lui trouve un médicament pour sa tête, il réfléchira mieux comme ça. Je cherche dans l'armoire que je partage avec Jessy. Je regarde un peu partout et, bingo, je trouve ! Je lui en tends un et il prend une bouteille d'eau pour l'avaler. Il s'allonge ensuite, plus qu'à attendre que son mal de tête passe... 

Monsieur Le Président des USAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant