Chapitre 21. : Le retour

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Le noir total. L'obscurité menaçante. Une noirceur épaisse qui enveloppe tout. Une ombre sombre. Un voile foncé et voluptueux. Une brume grise opaque.
Puis une claque.

J'ouvre les yeux paniquée, je ne sais plus où je suis, tout se confond dans ma tête, toutes ces images, tous ces son et ces sensations qui se bousculent dans mon crâne.

Une jeune femme qui monte dans un avion,
La texture de feuilles tendres,
toujours la même femme devant un grand bâtiment entouré de gens,
L'odeur de la mer,
Celle du grand aire,
Le cahu et les rires d'enfants,
Le sang épais et chaud,
Le visage d'un homme africain,
Le frison du vent dans la nuque,
Le visage triste d'un homme et d'une femme,
Le choque de pied qui cours sur l'herbe,
L'odeur rance d'hôpital,
Le goût salé des larmes,
La douceur d'un lapin en peluche,
Un globe qui tourne sur son socle...

Je n'en peu plus. Tout défile trop vite, j'ai l'impression que ma tête va exploser, une vive douleurs me parcours le corps à chaque mouvement, puis petit à petit tout se calme, mon corp est prit de spasmes, tout devient vaporeux, comme si le temps passai au ralenti.

Je rouvre les yeux, je suis en position foetal les mains sur les oreilles, mais je mets plusieurs secondes avant de comprendre ce qu'il y a devant moi.

Je ne suis pas seule, Thomas est étendu à quelques centimètres de moi, il a une respiration lente et saccadée et dans un état totalement second, je m'approche de lui et pose ma main sur son front puis sur sa gorge. Il est chaud et il a les ganglions gonflés. Je me penche au dessus de lui pour trouver toute trace de blessure ou piqûre qui aura pue créé une infection aussi rapide et fiolente qui le face tomber à terre.

Je découvre finalement au niveau de sa cheville droite deux points de morsure, deux troues à environ deux centimètres l'un de l'autre. Il c'est fait mordre par un serpent, une vipère, couleuvre ou ce genre de choses je ne sais pas bien ce qui existe dans la région.

Thomas respire toujours difficilement et je ne vois qu'une solution : retirer le venain. Je me penche et commence à aspirer au niveau de la morsure, dès qu'un liquide rentre dans ma bouche je le recrache et ré-exucute quatre fois l'opération. Je sais que cela ne suffis pas alors je m'aventure dans les bois laissant le corps de Thomas seul, ignorant la douleur provenant de ma jambe, qui est largement plus suportable à celle que mon crâne vient de me faire subir.

Dix minutes plus tard je reviens, les jambes trempées mais avec deux sangsues bien dégoûtantes que j'ai récupérées dans la forêt près d'une marre d'eau stagnante. Je les dispose sur la cheville de thomas et instantanément elle commence à aspirer son sang envenimé pendant que je commence seulement à reprendre mes esprits.

Quand la poirine de Thomas se soulève à nouveau à un rythme régulier et qu'il commence à se réveiller, j'enflamme un morceau de bois et l'approche des sangsues pour qu'elles lâchent leur succion avec un bruit épouvantable.

Thomas reprend peu à peu conscience et pendant ce temps je reste assis près de lui le dos voûtée les coudes sur les genoux à me triturer les doigts en repensant à tout ce que j'ai vue et ressenti lorsque je me suis "réveillé". Tous paraissait si réel, parce que je sais que tous était réel. Mais j'ai encore du mal à comprendre le réel de mon ancienne vie, à comprendre qui je suis.

Thomas se redresse finalement, le visage déformé par l'incompréhension de la situation.

"-Morsure de serpent", je lui dis tout simplement alors qu'il hoche la tête encore embrumé par le venin.

Je me mets debout pour l'aider à en faire de même, laissant de côté mes pensées qui n'aboutissent à rien.

Après encore cinq minutes pour reprendre possession de nos esprits et de nos muscles engourdis, on repart vers la plage lentement pour éviter toute chute et en regardant bien où l'on pose les pieds.

Thomas insiste plusieurs fois pour me porter à cause de ma jambe, non pas qu'elle me fasse souffrir particulièrement, j'encaisse la douleur, mais parce que je boîte légèrement et que je manque à plusieurs reprises de tomber.

Je fini par accepter, comme la première fois, plus pour qu'il arrête de me le demander et pour qu'on rentre au plus vite, que pour moi.

Il me prend cette fois sur son dos car il a besoin de ses mains pour dessendre les rochers et se retenir sur le terrain accidenté. Je l'agrippe par les épaules, resserre mes cuisses autour de sa tail fine et pause ma tête à côté de la sienne sur son épaule droite.

On parle de tout et de rien, en chantonnant la musique de ce midi. On décide que ça devient notre chanson et celle de l'île. Je lui parle de mes flashs, il pense que c'est bon signe, il en demande plus sur moi mais je suis incapable de répondre.

Thomas nous oblige à reporter notre départ vers pack au surlendemain car d'après lui il nous faut plus de temps pour nous préparer, que Jackson ne doit pas être autant brusqué et qu'on a besoin de repos après notre journée éprouvante. Mais je sais que c'est surtout pour que je me repose et parce qu'il a peur que ma jambe cicatrise mal. Mais personnellement je m'en fiche un peu, si des médicaments attende Jackson sur l'autre île où le simple fait que des personnes soient en vie à seulement quelques kilomètres est une bonne raison pour moi pour partir dès que possible. Mais je fini par céder faute de vouloir argumenter.

Arrivé au chemin qui rejoint directement la plage, on décide qu'avant de rentrer on passerai à la cascade prendre une bonne douche bien méritée. Au point où on en est Jackson peut bien attendre une demis heure de plus. A 18h20 on prend donc à gauche pour faire un détour à la cascade.

 L'île Où On Oubli Où les histoires vivent. Découvrez maintenant