Anglésiä, ou la petite histoire d'une princesse sans royaume

PROLOGUE

Le soleil typique du mois d'août tapait à la fenêtre du salon, où une jeune femme d'une trentaine d'années était assise dans un luxueux fauteuil et en proie à une très grande agitation. Elle attendait depuis plus deux jours. Quelque instant plus tard, deux hommes armés pénétrèrent d'un pas rapide dans la pièce. L'occupante se leva d'un bond et accourut jusqu'à eux, un air d'inquiétude sur le visage.

"-Votre Majesté, nous l'avons retrouvée.

-Vraiment ? Et va-t-elle bien ?" demanda-t-elle avec un sourire de soulagement

Une troisième personne, plus jeune, rentra :

"-Regardez par vous-même, mère."

Sur ces mots une petite fille, pleine de vie, rentra et courut dans les bras de sa mère, qui la souleva en la serrant très fort.

"- Awena ! Ma grande ! Tu as compris pourquoi tu ne dois pas sortir en dehors du palais ?

-Mais maman, j'étais pas dehors quand ces messieurs m'ont emmenée."

La petite se tortilla pour se dégager des bras de sa mère. Sa maman lui avait peut-être manquée durant ce mois où elle s'était fait enlevé mais ce n'étais pas une raison pour que cette dernière la prive de sa liberté.

"-Ena a raison. Les hommes de main du d'ivel qui a manigancé ça l'ont kidnappée dans la cour intérieure...

-Quoi ? Nous devons renforcer la surveillance. Ceci ne doit plus se reproduire !

-Mère, je ne suis pas sûr que nous puissions mettre en place une protection assez solide autour de cette petite sauvage.

- Que voudrais-tu faire pour elle, alors ? Elle est trop précieuse pour notre pays pour qu'elle se refasse enlever !

-J'ai peut-être une idée... vous pourriez l'envoyer incognito en France, chez mon père. Il est d'accord, on en avait déjà parlé.

-Et son éducation ?

-Elle ira à école là-bas, personne ne connaîtra ses origines et sera en sécurité. En plus, je serais là pour la surveiller. Elle est trop petite pour se souvenir de sa vie d'ici, nous n'aurons pas à modifier sa mémoire, c'est donc la meilleure solution.

Sa mère réfléchit un instant, cherchant une idée qui ne lui enlèvera pas son enfant mais finit par acquiescer à contrecur.

Les affaires de la princesse furent vite emballer et elle fut prête en moins de cinq minutes. Juste avant de partir, la reyne serra brièvement sa petite, elle enlaça ensuite son ainé, qui accompagnait sa sur dans sa nouvelle famille.

Arrivée au Portail qui la fera disparaitre, elle était amère. Sa fille venait juste de rentrer, et elle allait au final repartir aussitôt. Mais seule sa sécurité comptait alors la jeune femme mis ces sentiments de côté, et laissa son héritière lui filer entre les doigts.