Quatorze

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Ça faisait deux semaines et trois jours exactement depuis ma dispute avec Calum. Il n'avait pas essayé de m'appeler et encore moins de me voir, comme s'il était en accord avec cette situation. Au fond de moi, j'avais espéré pendant deux semaines et demie que je lui avais manqué ; l'espoir fait vivre, n'est-ce pas ? Cette séparation m'avait détruite et me détruisait toujours. Il me manquait énormément, ça ne faisait pas longtemps qu'on sortait ensemble et je ne dis pas qu'il était destiné à être l'homme de ma vie – je suis bien trop jeune pour déjà le trouver – mais je l'aimais sincèrement.

Mes amis avaient bien remarqué que ces temps-ci j'avais le moral à zéro mais j'ai refusé de leur expliquer, je n'avais vraiment pas envie de parler à qui que ce soit. Rien qu'y penser me donne encore envie de pleurer.

On s'approchait de plus en plus des examens de fin d'année, je n'ai pas pu me permettre de rester chez moi pleurer à chaudes larmes mon malheur. J'imagine qu'il est mieux pour moi de retrouver mes amis que de rester seule chez moi à pleurer sur mon triste sort, ils me rendaient un peu moins triste.

« Spencer, ça te dit de venir étudier chez moi ? », me proposa Sarah.

« Je ne sais pas », lui répondis-je hésitante, ce n'est pas que je ne voulais pas passer du temps avec elle mais j'avais tout de même besoin d'être un peu seule de temps en temps.

« Je ne sais pas pourquoi tu es aussi bizarre mais ce n'est pas bon pour toi de t'isoler. Je suis là pour t'aider, tu peux tout me dire, tu sais ? », dit-elle en frottant tendrement mon dos.

« Je sais, ne t'inquiète pas », lui assurai-je avec un faible sourire. Elle me rendit un sourire similaire puis s'éloigna en direction de chez elle. Pour ma part, je devais toujours attendre mon père. Je me posai sur un banc et contemplai mes pieds, réfléchissant à tout et à la fois à rien.

« Spencer ? »

Mon cœur se serra, cette voix... elle ne pouvait être que la sienne. Je levai les yeux et mon faible soupçon se confirma, c'était bien lui. Il se tenait devant moi maladroitement.

« Va-t'en », lui dis-je sèchement.

« J'aimerai te parler, s'il te plait. »

« Tu t'es rendu compte après trois semaines qu'il était temps de me parler ? Me l'a fait pas à moi. »

« C'est vrai, crois-moi. » Il s'assit à côté de moi sur le banc, seul mon sac à dos nous séparait. « J'ai vraiment merdé, si je pouvais remonter en arrière je le ferais, tu sais. J'ai eu besoin d'un peu de temps pour prendre du recul et réfléchir, si j'étais venu te parler plus tôt je serai toujours persuadé d'avoir fait ce qui était juste. Je te promets que je ferais plus le con à l'avenir, je t'aime Spenc', je suis profondément désolé. »

« Qui te dis qu'on se remettra ensemble ? » demandai-je, la voix tremblante, luttant contre mes larmes qui menaçaient de couler.

« Parce que je sais qu'au fond de toi, tu m'aimes toujours et que je t'aime aussi. Je sais qu'une infime partie de toi me croit et me fait confiance. Je n'en abuserai plus, je te jure. »

« Je ne sais pas... » Une larme avait finalement coulée le long de ma joue rosée.

« Je te laisse y réfléchir, tu sauras où me trouver. Je t'aime », souffla-t-il alors qu'il embrassait ma joue avant de s'éloigner. 


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Ce chapitre-ci est l'avant dernier de l'histoire ! ;)

Photographer ➳ c.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant