Extrait de "Mon père m'a blessé... Mon beau-père m'a tué..."

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« Mon père m'a blessé... Mon beau-père m'a tué... »

Je me souviens, quand j'étais petit, maman et papa s'aimaient. Ils ne pouvaient pas se passer l'un de l'autre. C'était un couple fusionnel. Ils riaient, ils se taquinaient, ils chantaient et dansaient ensemble. J'adorais les voir se prendre dans les bras, s'embrasser. J'étais dans une bulle. Leur amour, si fort, si sincère, était à mes yeux le plus beau cadeau du ciel. Les anniversaires, les fêtes de Noël, les vacances passées au bord de la mer ou à la montagne, c'était magique ! Je sens encore la main de maman caressant mes cheveux, son odeur quand elle me serrait dans ses bras avant de me coucher. J'entends encore la voix de papa qui me murmurait à l'oreille « bonne nuit mon fils, je t'aime ». Pour moi, tout me semblait normal. Je grandissais dans un cocon. Sauf qu'un jour, je m'en rappelle comme si c'était hier, le pire souvenir de ma vie arriva. C'était un mardi, maman ne pouvait pas venir me chercher à l'école ayant trop de travail à la boutique. Elle m'avait donc proposé de prendre le bus à la sortie pour rentrer plus tôt à la maison. J'aimais bien prendre le bus, j'avais l'impression d'être un grand !

 Mais je préférais être accueilli par maman ou papa à la sortie, c'était mieux. Papa étant lui aussi débordé de boulot, je n'avais pas trop le choix ! Il pleuvait des cordes, comme me le disait souvent mon père. C'était en courant, le cartable au-dessus de la tête, que j'attrapais le bus. Le trajet n'était pas bien long, une vingtaine de minutes. Arrivé devant la maison, je m'apprêtais à donner un coup de clef dans la serrure, mais, surprise, la porte était déjà ouverte ! Sur mes gardes, je me faufilais à l'intérieur sans faire de bruit. J'avais un peu la trouille de tomber sur un voleur. Avec tout ce que je voyais aux informations, je ne crânais pas ! J'entendis des petits couinements venant de l'étage. À six ans, j'étais curieux mais pas téméraire ! Mon cœur battait à deux cents à l'heure ! Je me dis que je faisais mieux de me cacher dans le placard à balais et attendre que mes parents rentrent. Dans le noir, coincé entre l'étagère de produits ménager et l'aspirateur, je ne bougeais plus. J'écoutais. J'avais l'impression que le temps ne passait pas. Je priais les yeux fermés, pour que papa ou maman reviennent. Des bruits de pas résonnaient dans les marches. J'en déduisais qu'il y avait deux personnes, au décalage des sons émit par les chaussures. Je tendais l'oreille pour essayer d'en savoir plus sur ces deux intrus qui déambulaient dans ma maison. Les chuchotements, les petits rires que je percevais, me faisaient penser à une femme, et à un homme. Je prenais le risque, à cet instant, d'entrebâiller la porte du placard pour mettre un visage à ses voix.

Ce que je vis alors me fit froid dans le dos ! Une belle dame, assez jeune, tenait un monsieur par le cou et l'embrassait fort. Comme maman et papa quand ils se faisaient des bisous d'amour. Sauf que là, le monsieur qu'elle embrassait, c'était mon père ! Je plaquais ma main sur ma bouche pour m'empêcher de crier ! Les yeux larmoyants, je regardais cet homme, mon père, raccompagner cette femme à la porte. J'avais mal au cœur, comme si j'avais envie de vomir. Mais j'étais prisonnier de ce placard. Je rendis donc le repas de la cantine dans le seau à toiler de maman ! Assis, les genoux remontés, je réfléchissais à ce que je venais de découvrir. Papa aimait une autre femme. Je voulais que maman rentre vite pour que je lui dise parce qu'elle devait savoir. Ce n'était pas bien de mentir, alors dès qu'elle serait là, je lui dirai. Je poussais tout doucement la porte. Personne. Papa était sorti en même temps que cette fille. Ouf ! Je pouvais enfin me dégourdir les jambes avant de rejoindre ma chambre et m'y enfermer à double tour ! Je n'avais pas envie de faire mes devoirs, ni de prendre mon goûter. J'étais en colère contre papa. Je ne comprenais pas qu'il trompe maman. Je me sentais trahi, blessé. Je tournais et retournais la situation dans ma tête pour trouver une solution. Et puis, je me dis, qu'en fait, je ne dirai rien à maman sinon j'allais lui faire du mal. Et ça c'était impossible. J'étais triste, j'avais envie de pleurer. Je me jetais sur mon lit et m'effondrais en larmes. Toc, toc, toc ! Aux gros tocs que cela faisait, c'était mon père.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 09, 2016 ⏰

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