Il était tard, la nuit tombait. J'etais seule dans ma chambre, ma chambre si désordonnée que j'aimais tant. J'aimais regarder ces croquis accrochés au mur, tous ces cahiers remplis de poèmes, d'histoires, de dessins et ce tas d'objets pour la plupart non-identifiés disposés sur mon bureau.
Ma main parcourut quelques livres, glissant sur leur reliure. Elle s'arrêta sur l'un d'eux et l'attrapa. J'ouvris le roman et m'installai sur mon lit. Plus je tournais les pages, plus je me sentais bien. J'etais dans mon environnement et rien ni personne ne pourrait me déranger.Je levai la tête et regardai la porte en face de moi. Elle était entre-ouverte et donnait sur le salon plongé dans l'obscurité. Le volet de ma chambre était ouvert et voir cette sombre rue a travers le verre de la fenêtre me glaçait le sang. Je crus soudain percevoir un bruit. Peut être était-ce le chat? Je descendis prudemment de mon lit, poussai la porte qui émit un grincement insupportable et je me retrouvai, devant cette sinistre pièce, le coeur battant. J'avais peur du noir. Et cette situation me terrifiait. Je courus vers l'interrupteur. La lumière me rassurait.
Une fois calmée, je retournai dans ma chambre, claquai la porte et montai dans mon lit. Mon coeur battait la chamade, je tremblais et ma respiration se faisait plus rapide.
Soudain, la lumière gresilla et s'eteignait. Je crois que ma poitrine allait exploser. Je paniquai, pétrifié sous ma couette.La lumière se ralluma enfin, et ce que je vis, je ne pus l'expliquer. J'en restai bouche bée, de peur, et de stupéfaction. En regardant autour de moi, tout était saccagé. Les cahiers étalés dans toute la chambre, les pages arrachées, les objets éparpillés. La porte était grande ouverte, et au milieu de salon, un chat. Mon chat, qui me fixait de ses grands yeux verts. Des yeux profonds et effrayants qui l'observaient. Je pouvais presque y percevoir le mal, à l'etat pur.