Chapitre 8 Réveil et cauchemar

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Audrey

8. Réveil et cauchemar

Je n'étais pas dans mon lit, ça c'était certain. Mais où étais-je ? Dans un lit mais lequel ?

-Jude ? Nolan ?

Personne ne me répondit.

-Cian ?

Il faisait aussi noir que dans un four, je ne voyais absolument rien, mais je pus tout de même deviner que la pièce dans laquelle je me trouvais était grande à en juger par ma voix qui résonnait.

Je me levais en tâtonnant dans le noir. Le lit sur lequel je m'étais réveillé était large et haut, c'était la seule chose que je savais.

-Jude ? criais-je cette fois-ci.

La lumière s'alluma et pendant quelques secondes je fus éblouie, mes yeux s'adaptant à la lumière je vis qui se trouvait avec moi dans la pièce et par réflexe je me plaquais au mur.

-Non. Laisse moi. murmurais-je ma voix déraillant.

-Je ne vais rien te faire, dit-il en s'approchant lentement de moi.

Rasant le mur je gagnais une fenêtre cachée par de long rideaux en velours.

-Pourquoi te croirais-je ?

-Je ne te ferai rien, répéta-t-il en secouant la tête.

J'étais frigorifiée, la pièce était faite en vieille pierre et n'était pas isolée. De la vapeur s'échappait de ma bouche tandis que rien ne sortait de celle du vampire. Comment ne m'étais-je pas réveillée plus tôt ? Avec ce froid mordant j'aurais dû sortir du sommeil, d'autant plus qu'avec ma fine chemise de nuit je pouvais sentir la fraîcheur se poser directement sur ma peau. J'étais à peine vêtue et tout juste éveillée, je me mis à rougir.

Nicolas soupira, attrapa une robe de chambre qui se trouvait sur le dos d'une chaise et me la tendit.

Je m'avançais prudemment et l'enfilais sans jamais le quitter des yeux.

-Tu dois avoir faim. Je vais demander à ce qu'on te ramène quelque chose, dit-il en sortant.

Si je n'avais pas entendu la clef tourner dans la serrure j'aurais juré que j'étais libre.

Mais pourquoi me retenait-il prisonnière ? Peut-être me gardait-il en réserve au cas où il aurait besoin d'un peu de sang. Cette idée me fit frissonner, j'avais déjà vécu cette expérience et pour rien au monde je ne voulais la revivre.

Hors de question que je reste là les bras croisés, je me ruais sur les rideaux et les ouvrais à la volé. Je fus stupéfaite du paysage. Devant moi s'étendait un parc gigantesque, sous la neige presque fondu on pouvait voir de grandes allées de gazon et les buissons qui les bordaient. Immédiatement la symétrie des parterre de fleurs me rappela le château de Versailles. Ce vaste jardin était moins imposant certes, mais il était l'exacte réplique du parc de ce château. Et malgré le fait que je ne savais absolument pas où je me trouvais je ne pus m'empêcher d'admirer un instant la vue magnifique qui s'offrait à moi. Plus loin, après les grandes allées se trouvait une forêt. Il n'y avait rien d'autre, pas de route, pas de maison, les arbres et ce jardin à perte de vue.

Alors je me retournais pour mieux voir la pièce où j'étais, la chambre remontait trois siècles en arrière, si ce n'était pas les meubles originaux ces copies étaient une parfaite reproduction du style du XVII siècle. Les draps étaient en soie et le couvre lit brodé finement avec des fils d'or. La tête et la tête de lit était capitonnés de tissu rouge et le bois des hauts pieds était sculpté, très certainement à la main au vu de la qualité des torsades. Il y avait aussi une coiffeuse à la patine dorée, rehaussée d'un grand miroir sculpté de fleurs en tout genres. En face du lit, un paravent tout en bois peint séparait la chambre de ce qui semblait être un dressing, ou du moins un endroit où se changer. Juste derrière un grand miroir en pied et une armoire prenaient tout l'espace. La chambre aurait pu être magnifique, dans un tout autre contexte.

La Larme de Sang tome 3 L'orchidéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant