Sous l'éclat faiblard des étoiles, l'Enfer plongeait Sherlock dans un abîme sans fin. Les ténèbres et les cauchemars l'assaillaient de leurs griffes acérées. Et John s'éteignait tous les soirs doucement dans ses bras, bien que les premières lueurs rosées de l'aurore ramenaient John à la vie tous les matins.
La Peur est irrationnelle. Et c'est en cela que Sherlock ne pouvait lutter contre elle. Durant toute sa vie, le détective avait tenté de tout rationnaliser, jusqu'aux sentiments humains mêmes. Il ignorait alors la Peur. Il ignorait alors la joie, la compassion, l'amitié, la tendresse, l'amour. Il ignorait les sentiments. Mais John l'avait rendu humain. John n'avait pas exigé que Sherlock change pour lui. John l'avait incité à devenir le meilleur de lui-même. John devint synonyme de vie. A ses côtés, Sherlock était euphorique. Et voilà qu'il était impuissant devant cette monstrueuse Peur, cette peur de le perdre, que la logique ne peut expliquer.
Au fil des jours, Sherlock ne devint que l'ombre de lui-même, dévoré par la Peur. Il était faible et paranoïaque, pareil à l'animal effarouché, bien que John fût revenu à Baker Street. Il n'en pouvait plus, de cette Peur, de cette torture, de voir John alité, de le voir souffrir. Sherlock n'en pouvait plus d'aimer. Pourquoi était-ce si difficile ?
Cette nuit là encore, Sherlock revoyait son meilleur ami s'effondrer sous l'impact de la balle. Ce qui était devenu un triste rituel conduisit Sherlock à la chambre de John. Dans les bras de Morphée, celui-ci dormait paisiblement entouré d'un halo de lumière de clair de lune.
Et pour la première fois depuis l'attaque, la Peur ne fut pas apaisée par cette vision. Contempler John n'était plus assez. Sherlock avait besoin de plus. Mais s'il faisait un pas, ne condamnait-il pas John en rompant l'enchantement?
La Peur l'emportant, Sherlock défia le sort et franchit le pas de la porte.
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Parce que c'était lui, parce que c'était moi
FanfictionUne petite histoire pour le fun qui montre la peur de Sherlock de perdre John après l'épisode de la piscine avec Moriarty. Slash très soft, peu se lire comme une amitié très forte (d'où le titre! )