Chapitre 9

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Un d'eux se trouve à deux ou trois mètres de moi. J'implore dieu qu'il me donne la force de continuer.

Plus nous avançons, plus nous réalisons qu'ils sont plus lents que nous.

Tout en allant le plus vite possible, nous apercevons un immense édifice à couper le souffle. Naturellement, nous nous y rendons sans se consulter avant. « San Diego state university» est-il écrit, sur une grande enseigne de béton. L'ampleur de celle-ci me fait presque croire que je ne me suis jamais réveillée ce matin. Elle est d'une dimension si énorme qu'elle me donne mal au cœur.

Jacob arrive le premier à l'entrée et je le suis d'assez loin. Gauche, droite, gauche, droite... Je vérifie du côté des «Zombies» puis constate que le même que tout à l'heure me suit toujours de près.

Il me reste environs cinq mètres à parcourir...

En une fraction de seconde, je me rends à l'intérieur et me jette par terre. Le garçon referme la porte juste avant que le monstre entre. Il lui écrase alors le bras dans l'ouverture. Dégoûtée, je n'y prête pas plus attention.

Une puissante toux m'envahit à pleins poumons. J'ai très chaud et mon essoufflement me fait suffoquer. Je suis si faible que je ne peux me relever.

- Nous y avons échappé ! S'exclame Jacob en verrouillant. Ça va ? Rien de cassé?

-Non, ça ne va pas ! J'ai mal partout.

-Toi t'es pas en forme. Tu dois te reposer. Allez, viens. Nous allons trouver un endroit confortable.

Celui-ci me prend par le bras et m'aide à me relever.

Je remarque le plafond extrêmement haut. Il me donne presque le vertige. Une nausée fait donc surface. À cet instant, je m'accroupis et vomis le peu de nourriture présent dans mon estomac. Lorsqu'il ne reste plus rien à évacuer, des contractions abdominales prennent donc le dessus, ce qui est très douloureux.

Après avoir confirmé que rien de dangereux ne s'y trouvait, le jeune homme m'emmène dans une pièce qui peut se barrer de l'intérieur.

Il me place dans le coin et s'assoit à son tour.

Plusieurs anciens pupitres très usés, sont installés parallèlement un derrière les autres pour former des rangées. Étrangement, rien n'a été déplacé depuis des décennies et des décennies. La classe a été laissée comme elle était, cette année où la catastrophe a dévasté San Diego.

-Je te donnerais bien quelque chose, mais...

-Je sais, nous n'avons rien...Mais nous aurons bien besoin de manger ou de s'abreuver à un moment ou à un autre...J'ai faim, j'ai soif, je suis fatiguée et en plus, J'ai peur. Je vais en mourir, c'est certain.

Très affaiblis, je perçois vite les tremblements qui s'accaparent de tous mes membres. J'ai mal à la tête et à l'estomac. Il est indéniable que je ne me risquerais pas à regarder mon reflet dans un miroir, de peur de voir mes énormes cernes bleus foncés et mon visage blanc comme un drap.

-Si cela continue, je n'aurai pas besoin de me faire mordre pour devenir une des leurs. Je crois d'ailleurs, être déjà à leur niveau. Affirmé-je, accablé par ma condition.

Soudain, je sursaute quand je constate quelque chose...

-...Attends, mais où sont les autres ? Ils avaient les armes.

Sous le choc, je me redresse avec effort.

-Nous devons vite les retrouver. Dépêchons.

-Non, pas la peine. Restons ici. Exige t-il.

-Quoi ? Sans eux, nous devenons extrêmement vulnérables. Pourquoi ne veux-tu pas retrouver tes amis ?

Jacob contemple le sol sans diriger une seule fois son attention envers moi.

-Tout d'abord, ces gars sont loin d'être mes amis et nous sommes bien plus vulnérables en leur présence, crois moi...




La terre suicidaire (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant