Je pousse la porte de mon bureau pour la première fois depuis plus d'une semaine. J'aurais préféré rester auprès de Bastian mais, je ne pouvais pas me permettre de m'absenter encore de mon travail. Tout est resté à sa place. Je m'assois sur mon siège et allume mon ordinateur. Ma messagerie déborde de messages en tous genres. Je passe plus de deux heures à les trier.
La majorité des mes collègues sont passés me voir dans la matinée. Pour savoir comment j'allais. J'ai croisé mon patron dans les couloirs mais, je ne parviens plus à le voir de la même manière. Depuis que je sais qu'il suffit que Rita dise quelque chose pour que je me fasse renvoyer, je ne me sens plus à ma place ici.
C'est pour cette raison que lorsque je sors de l'immeuble pour ma pause de midi, je relâche un long soupir de soulagement. J'achète de quoi manger - juste un sandwich et un café - pour me restaurer rapidement avant de me rendre à l'hôpital. Lorsque j'emprunte le couloir qui mène à la chambre de Bastian, je croise Francesca. Je la salue d'un petit sourire. Qu'elle ne me rend pas. Elle fait demi-tour et s'arrête devant moi. Elle me dévisage longuement, me rendant terriblement mal à l'aise.
- Tu es la copine de mon frère, affirme-t-elle. Mais je ne t'aime pas.
- Euh...je -
- Je ne sais pas si je peux te faire confiance. Mais, je t'assure que si tu fais souffrir mon frère, je me chargerais moi-même de cacher ton corps.
Elle a le même accent que Bastian sauf que ce qu'elle me dit ne me plaît pas vraiment.
- Je ne compte pas lui faire de mal, je rétorque, sûre de moi.
- Il tient vraiment à toi. Je ne sais pas pour quelle raison. Mais, j'espère qu'il ne se trompe pas. Et toi, tu n'as pas intérêt de jouer avec lui. Bastian a souffert, beaucoup. Alors ne t'avise pas d'en rajouter, j'ai été claire?
J'acquiesce, pas vraiment rassurée. Je comprends mieux ce que voulait dire Bastian en disant qu'elle n'est pas facile à apprivoiser.
- Francesca, laisse-la tranquille, intervient quelqu'un.
Alessandro. Il me donne un sourire d'excuse tandis que sa sœur se renfrogne.
- Vas-y.
Je fais ce qu'il me dit mais, au moment de passer à côté de lui, il m'attrape le bras.
- Prends soin de lui. S'il te plaît, m'implore-t-il.
- Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il soit heureux, je promets, mal à l'aise face à cette famille imposante.
Cela semble lui suffire puisqu'il me laisse partir. Cette fois-ci, je peux rejoindre la chambre sans me faire à nouveau interrompre. Giulia est assise au chevet de son fils.
- Bonjour.
- Buongiorno, me salue-t-elle en retour.
Bastian me sourit et me tend sa main pour que je le rejoigne. Je repense à ce que m'ont dit son frère et sa sœur. Il ne me le montre pas mais, il est brisé. Autant par le décès de son père que par ce que nous a fait subir Rita. Je me dois de prendre soin de lui. Il a besoin de moi et je ne compte pas le laisser seul.
Je m'avance vers lui et prends ma main dans la sienne.
- Salut.
Gênée devant sa mère, je ne fais plus aucun geste.
- Alors cette première journée? s'enquiert-il.
Une simple grimace de ma part suffit à lui faire comprendre mon ressenti à ce propos. Il rit doucement, grimaçant juste après. Je perds immédiatement mon sourire.
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Retrouvailles impromptues
RomanceIls se sont séparés voilà cinq ans. Qui aurait cru qu'un événement pareil pourrait provoquer leurs retrouvailles?