AnastatiaJe me sens si bien. Là dans ses bras. Ses lèvres sur les miennes. Il me serre comme si j'allais m'envoler. Qu'est ce que tu me caches Alexandre... Il a l'air si fragile sous ses aires de gros dur. Et la phrase de sa sœur me revient en mémoire: il a besoin de moi. Mais comment ? Comment je peux l'aider ? Suis-je la bonne personne...Il ne parle pas de sa mère. Je dois en savoir plus. Il faut que je parle à sa sœur. Il me relève la tête et m'embrasse encore. Comme si c'était vital. Je m'accroche à son coup quand...
Dring !
-Je vais tuer la personne qui ose me déranger.
-Ne fais pas de meurtre mon chéri..
-"Chéri" ?
-Ca ne te plaît pas...?
-Oh si ! C'est juste que je ne suis pas habitué. J'ai plutôt l'habitude de "connard" ou "enfoiré".
Je rigole un bout coup. Il n'est pas comme ça en vrai, je le sais.
-Et bien pas avec moi, bébé.
Le téléphone s'est arrêté de sonner. Et nos lèvres sont déjà prêtent pour une autre rencontre.
-J'aime quand tu m'appelles "bébé"...
Sa voix est rauque. Son regard est prédateur. Calme le Ana !
-C'est vrai ?
-Ne joue pas l'innocente avec moi...bébé...
-Je ne joue pas...
Je vais pour l'embrasser quand le portable se remet à sonner.
-Putain de merde !
Il regarde son téléphone et son regard devient dur. Il me serre encore plus fort et répond.
-Quoi ?
-...
-Ce n'est pas vrai. Pourquoi mentir ?
-...
-Jamais ! Je ne te crois pas.
-...
Il pâlit d'un coup. Et il me desserre. je décide de retourner à ma place.
-Je ne te crois pas...
Sa voix est tremblante.
-...
-Je...
Il tourne sa tête vers moi et il me regard. Il semble inquiet.
-Je suis là dans une demi heure. Je ramène une pote et je suis là.
"Une pote"? Non mais je rêve !? Il y a 30 secondes on s'embrassait et je ne suis qu'une pote !? Même pas une amie... Je baisse la tête. Je repense à mon père. Il me manque. Je veux le voir.
-...
-ce n'est qu'une pote. Je pars. A tout de suite.
Il démarre et nous partons. Papa...Je me sens honteuse. Il est entre la vie et la mort et moi, qu'est ce je fais ?Je fricote avec un garçon qui n'est pas pour moi..Enfin je ne suis pas pour lui. J'ai envie de pleurer. J'ai envie de me frapper pour avoir cru à ses paroles. Cela fait plusieurs fois que je tombe dans le panneau ! Je suis bête c'est pas possible ! Mais il est tellement...lui. Je me fais du mal pour rien.
20 minutes plus tard, nous sommes devant l'hôpital. Je prends mon sac et j'ouvre la porte. Il ne me retiens pas. Je m'empêche de pleurer et je marche. Il n'est toujours pas parti. J'entends une portière qui claque. J'accélère. Une main me tient le bras et me le retourne. C'est lui. Il ne me lâchera pas. Alors, je mets les choses au clair.
-J'ai compris.
-Non tu n'as pas compris.
-Oh que si j'ai compris ! La "pote" dégage !
-Attends !
-Non lâche moi ! Je veux retrouver mon père ! Il est dans le coma et moi je m'amuse ! Je fais n'importe quoi ! Nous sommes n'importe quoi ! Toutes tes belles paroles tu peux te les mettre la ou je pense !
-Tu ne penses pas un mot de ce que tu dis.
-Si !
-Oh que non, et quand tu vas comprendre à qui j'ai parlé, tu vas te la fermer un peu.
-Parle moi mieux déjà !
-Non ! Tu m'énerves à faire ta lunatique ! Alors toi écoute moi, je n'ai vraiment pas le temps de m'engueuler avec toi. Alors tu vas voir ton père et je repasse bientôt. Et n'oublie pas, tu es à moi. Alors tu bouges ton jolie petit cul et tu montes. Et mon bisou !
Je n'ai retenu que le "tu es à moi". Il m'a limite engueulé, limite dis ce qu'il ressent. Il dit que c'est moi la lunatique ?
-Tu es vrai...
Et il me coupe avec ses lèvres. Un régale. Tu le détestais il y a à peine 5 minutes mais bon...
Il stoppe le baiser par manque d'air et de temps j'imagine...
-Tu es un beau manipulateur de les utiliser, dis-je en pointant ses lèvres.
-Hey bébé, c'est la vie. Je dois y aller. Je t'appelle d'accord ?
-Où tu vas ?
-Ne t'inquiète pas.
Il me fait une chaste baiser et il s'en va. Je me dirige vers l'hôpital et je vois que plein d'infirmières cours dans tous les sens. Je ne regarde pas trop jusqu'au moment ou je remarque qu'elles vont vers la chambre de mon père.
-Papa !
Je cours comme elles. Même plus vite.
Je rentre dans la chambre et je vois les médecins essayer de le réanimer.
-Sortez mademoiselle s'il vous plaît.
-Papa ! Non !
Elles sont plusieurs mais je me débats comme je le peux. Il ne doit pas mourir ! Pas maintenant ! Jamais !
-PAPAAAAA !!!!!!
Elles me lâchent et je cours le rejoindre. Il est tout blanc. Les médecins arrêtent. Et l'électrocardiogramme ralenti peu à peu...jusqu'à apparaître qu'une seule ligne pleine. Qui ne bouge plus. Mon regard reste planté sur cette ligne. Non ce n'est pas possible...Non je suis dans un cauchemar et je vais me réveiller ! Ce n'est pas possible autrement !
-PAPAAAA RESTE AVEC MOI !!!!!
-Emmenez cette jeune demoiselle.
Ils sont 10, 100...Je n'en sais strictement rien. Mais je veux rester avec mon père.
-Il va se réveiller !
-Non...venez...
-Papa ne me laisse pas...
A force de combattre, je n'ai plus de forces. Mes larmes tombent à n'en plus finir. Ils peuvent faire ce qu'il veulent de moi. Mon père vient de mourir. Et je n'étais pas là pour le soutenir. Je ne suis pas une fille bien. Je l'ai abandonné. Il doit me haïr...
-Pardonne moi papa...
On me dépose sur une chaise. Je mets ma tête dans mes mains. Je viens de perdre mon père. Il est parti sans moi. Je ne lui ai dis au revoir. Je suis une fille horrible. Je suis perdue. Les images de moi et mon père se bousculent. C'est horrible. Une voix dans ma tête me nargue. Elle est horrible. Ma tête tourne. Tout tourne. Je vois les médecins en double.Mon cœur ralenti. Mes yeux se ferment. L'air ne passe plus. Je m'étouffe. Personne ne m'aide. Mes forces me quittent. Je vais mourir ?
Papa attend moi...
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L'impossible devient possible
Romance2015, les attentats font rage et la peur règne dans les quartiers. La société est divisée. Le racisme augmente et les chances de s'en sortir sont minces. Et Paris n'est pas une exception. Anastatia, 18 ans, vit dans un quartier où la drogue et la vi...