« J'ai toujours pensé que le changement était nocif, mais pour Nina Martin, c'était pire que nocif, c'était presque mortel. » - Histoire magique des Royaumes
En voyant les murs de l'école, Nina crut qu'elle allait vomir. Ses parents l'avaient envoyée en pension dans une école pour snobs où la discipline, paraît-il, était exemplaire. Ils ne voulaient pas qu'elle tourne mal comme certaines personnes de son ancien quartier. Elle ne pouvait pas sortir de la voiture car elle savait que ses parents allaient l'encourager à entrer dans cette monstrueuse école pour enfants gâtés et remplie de personnes qu'elle allait forcément détester. Cela dit, elle pourrait tout faire pour être renvoyée et ses parents devraient la réintégrer dans son ancienne école.
Lorsque les grilles s'ouvrirent pour laisser entrer la voiture, Nina savait qu'elle ne reverrait plus ses parents avant un bon moment, car l'école était un internat. Elle n'avait aucune intention de rester là pendant plusieurs mois.
Le directeur de l'école, un homme d'apparence austère, les accueillit. Il était habillé tout en noir, ce qui tranchait bizarrement avec ses cheveux blancs car il avait l'air assez âgé. Nina pensa à Merlin en le voyant. Mais ça ne pouvait pas être lui puisqu'il était occupé à Camelot avec Arthur et ses chevaliers à chercher une coupe magique. Il avait l'air d'être un homme sage mais si c'était bien Merlin le directeur de cette école, elle devait être remplie de bourges et surtout de princesses. Or Nina détestait les princesses, elles étaient suffisantes et ne méritaient pas leur popularité puisqu'elles étaient hautaines et imbues d'elles-mêmes.
Nina sortit de la voiture et alla, avec ses parents à la rencontre du directeur de l'école. Il les accueillit avec un sourire lumineux. Cependant, ce sourire lui fit froid dans le dos. Elle n'arrivait pas à savoir pourquoi mais elle était sûre qu'elle avait déjà vu ce sourire quelque part mais elle ne n'arrivait pas à se rappeler où.
Nina n'était pas rassurée mais il avait l'air tellement gentil qu'elle chassa vit ces pensées de son esprit. Il leur souhaita la bienvenue et demanda à s'entretenir avec les parents de Nina en privé. Nina le prit mal car elle avait l'impression d'être traitée en enfant et elle tenait farouchement à son indépendance. Elle attendit au moins une demi-heure avant de voir ses parents sortir du bureau du directeur avec un sourire jusqu'aux oreilles. Le directeur demanda à Nina d'entrer dans son bureau pour qu'ils puissent discuter en toute discrétion.
Lorsqu'elle entra dans le bureau du directeur, toute trace de chaleur avait disparu de ses yeux. Elle se sentit soudain mal à l'aise. Il lui dit de s'assoir et lui souhaita la bienvenue dans son établissement.
- Bonjour Nina, commença-t-il, bienvenue à Castle High. Je sais que tu dois avoir beaucoup de questions mais je n'ai pas le temps de répondre à toutes tes demandes alors choisis bien tes questions. Je t'écoute.
Nina fut perdue, elle pensait qu'il allait la sermonner sur son attitude rebelle et ses vêtements qui avaient l'air de sortir tout droit d'une friperie. Elle se demanda soudain comment cette idée lui était venue en tête, elle ne se souciait jamais de son apparence d'habitude. Cet homme l'intimidait. Elle qui, d'ordinaire n'était pas timide, avait soudain l'impression d'avoir perdu le sens de la parole.
Le vieil homme ne se formalisa pas de cet excès de timidité et annonça à Nina qu'il avait l'habitude que ses élèves perdent leurs moyens devant lui. Nina eut soudain l'impression de n'être qu'un jouet et commença à s'énerver. Le vieux directeur l'arrêta tout de suite :
- Nina, sache qu'ici à Castle High la discipline est prise très au sérieux et sache que crier sur le directeur est une infraction au règlement intérieur. Tu es d'accord n'est-ce-pas ?
Nina ne peut qu'acquiescer. Le vieux monsieur tout rabougri avait réussi à la calmer, or quand elle était en colère, peu de gens y arrivaient. Elle osa lui poser une seule question :
- Comment vous appelez-vous, monsieur ?
Le directeur sourit et lui répondit :
- Tu n'as pas deviné ? Je suis Merlin, le sorcier qui a aidé le roi Arthur dans sa quête du Graal.
Nina jubila, elle avait deviné ! Elle n'était pas aussi cruche que les autres le pensaient. Mais pourquoi ses parents l'avaient envoyé dans cette école qui paraissait hors de prix. Ils avaient à peine de quoi payer leurs factures. Elle se promit de le mettre dans un coin de sa tête et de leur demander lorsqu'elle leur dirait au revoir avant de rejoindre cette école de bourges.
Merlin lui demanda de bien vouloir dire au revoir à ses parents avant de rentrer dans l'école et d'y prendre ses quartiers. Le cœur lourd, Nina obéit, elle ne s'était pas toujours entendue avec ses parents mais ceux-ci étaient la seule famille qu'elle avait et se séparer d'eux pendant une longue période serait assez difficile.
Lorsqu'elle les vit, son père avait le visage grave et sa mère retenait difficilement ses larmes.
- Sache que tu ne nous as pas laissé le choix Nina, dit son père, tu as fait tellement de bêtises que nous ne savons plus qui tu es. Tu seras bien ici et, ta mère et moi tenons à ce que tu te comportes en jeune fille bien élevée. A la moindre incartade, nous serons prévenus et tu seras punie en conséquence.
La mère de Nina hoqueta en entendant ces paroles. Son époux avait toujours été gentil avec sa fille et ne lui avait jamais parlé sous ce ton. Elle savait bien que cette école représentait la dernière chance de Nina mais elle ne voulait pas lui dire au revoir, cela était trop dur pour elle. Lorsque Nina plongea ses yeux noisette dans ceux de sa mère, cette dernière voulut la prendre dans ses bras mais elle savait que sa fille n'aimait pas les contacts physiques. Cependant Nina courut dans les bras de sa mère et s'y blottit un bon moment.
Elle leur fit ses adieux avant d'entamer sa nouvelle vie.
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La Prophétie des Ombres
FantasyLe monde n'est pas toujours ce que l'on croit... Nina a toujours eu un peu de malice en elle et lorsqu'elle se fait renvoyer de son lycée, ses parents décident de l'envoyer en pensionnat dans une école très sélective. Nina est persuadée de se retro...