19 Septembre 2011, 10h32
Cela faisait maintenant 3 semaines que j'avais repris les cours. Je n'arrivais toujours pas à m'integrer dans la classe, les gens pour la plupart se connaissaient tous entre eux. Donc j'essayais de capter un max Chahida et Eymen lors des pauses. Eux, contrairement à moi s'étaient très bien integrés, ils s'étaient rapidement fait une bande d'amis dont je faisais maintenant partie. Mais je n'avais que rarement l'occasion d'être avec eux, 10min par ci, 10min par là. Quant à Chahida on se voyait sur le trajet du lycée quand on avait les mêmes horaires ou les week-ends. Bien que nous n'étions pas dans la même classe, on essayait de tout faire pour se voir au moins une fois par jour.
Affalée au fond de la salle, j'essayais tant bien que mal de suivre le cours de maths, matière que je n'affectionnais pas particulièrement. Mes paupières étaient lourdes, je peinais garder mes yeux ouverts. À un moment on toqua à la porte.
CPE : Bonjour, je vous présente Aini qui va integrer votre classe.
Prof : Bonjour et bienvenue Aini, je t'en prie va t'assoir.
La seule place de libre qui restait était à coté de moi, c'est tout naturellement qu'elle s'installa là. Aini avait l'air d'être quelqu'un de reservée mais d'assez sympatique. Elle me sourit et j'en fis de même. Le cours reprit normalement, la prof expliquait son théorème. J'entrepris d'engager la conversation avec Aini. J'appris qu'elle avait déménagé sur Paris suite au divorce de ses parents. Elle, son frère ainsi que sa petite sœur avaient suivi sa mère qui a eu un poste ici. On habitait le même quartier, elle était à deux tours de la mienne. Son frère, Halim, était dans le même lycée que nous mais en terminal.
Le reste de la journée se passa normalement, je présenta Aini au reste du groupe. Ceux-ci s'entendaient très bien avec elle et elle aussi d'ailleurs. La journée de cours se termina. On sortis du lycée direction l'arrêt de bus quand on croisa son frère.
Halim : Montez, je vous dépose.
Je regarda Aini qui avait déjà ouvert la portière. Elle me fit signe de monter.
Jadwa : Non, tranquille je vais prendre le bus.
Aini : Allé monte t'inquiètes. C'est mon frère y'a rien.
Je bafouilla quelques mots pour décliner la proposition et me dirigea vers l'arrêt de bus. Je ne me voyais vraiment pas monter dans cette voiture sachant que je ne connaissais ni son frère, ni elle au final, puisque ça faisait seulement 1 jour qu'on se parlait. De toute façon pour 15min en transport ça n'allait pas me tuer.
Arrivée près de mon hall j'aperçu mon grand frère, Yazid qui discutait avec un gars. Je n'ai pas pu apercevoir son visage car il était dos à moi. Mais au vu de sa carrure, il me semble qu'il n'était pas du quartier
Yazid : Ça a été les cours ?
Je lui répondit par l'affirmatif et me depecha d'entrer dans le hall, je monta les 6 étages à pieds puisque l'ascenseur, encore une fois était en panne.
Yazid, mon frère que j'aime tant. Je te vois tous les jours en bas de ces blocs à tuer ton avenir à petit feu. Tu perds ton temps alors que tu es capable de beaucoup. Je suis sans doute trop jeune pour comprendre mais je sais que tu peux t'en sortir. Tu peux fuir le sombre avenir qui t'attends. Mais elle t'a eu, la rue t'a attrapé dans ses filets. Elle t'a fait miroiter mille et un horizons tous plus fabuleux les uns que les autres. Elle t'a promis l'argent, les femmes et beaucoup d'autres choses qu'un homme de 20 ans reverait d'avoir. Mais ce que tu ne sais pas c'est que la rue s'est associée au Shaytan. Son seul but est de t'égarer en utilisant la promesse d'une vie facile. Cette vie promise n'a rien de facile, elle n'est qu'illusoire. Elle ne fera que te précipiter vers l'enfer. Combien de frères dois-tu voir tomber ou mourir pour enfin te réveiller et prendre conscience ? Prendre conscience qu'on est que de passage ici bas.
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C'était Toi et Moi contre le reste du Monde ©
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« C'était Toi et Moi contre le reste du Monde. »
RomantizmJ'essayerai de t'oublier, je tirerai un trait sur tous nos moment passés, comme si rien ne s'était passé. Mais mon coeur va exploser, je n'arrive plus à faire semblant, j'ai beau mettre toute la volonté du monde mais ton image continue de me hanter...