Il était déjà 19:00 et nous avions passé la majeure partie de la journée à ne rien faire. J'avais appelé Jamie et nous avions parlé de tout et de rien, je n'ai malheureusement pas eu le courage de lui parler de ma toute nouvelle célébrité, mais elle s'en est chargée à ma place.
Au départ, elle a cru que c'était une blague que nous lui faisions, mais je l'ai rassuré en lui prouvant que créer une blague n'irait pas jusqu'à prévenir les news, c'est là qu'elle a compris que je ne rigolais pas. D'ailleurs personne ne rigolait. Elle a crié de joie quand je lui ai annoncé que je connaissais Alex et Conrad et m'a demandé de lui en présenter un, ce qui ne se passera pas, car elle est bien trop loin de Miami. D'un autre côté, je ne voulais pas que quelqu'un partage les mêmes moments que je partageais avec ces personnes, j'en avais besoin. Elle a tout a fait compris et a raccroché prétextant devoir aller à une fête avec son copain. Je n'ai pas insisté et l'ai laissée filer.
Vers 17:30, nous sommes partis Chris, Alex et moi à la plage, l'envie de faire du surf nous avait poussé à partir plutôt.
Maintenant il était 19:00, Chris et Alex surfaient toujours, moi j'avais besoin de reprendre mon souffle, car les vagues d'aujourd'hui étaient d'un tout autre niveau.
Je me suis couchée sur le sable et j'ai regardé le ciel et les quelques peu d'étoiles qui y étaient. Je me suis mise à penser à ce que j'aurais fait si j'étais restée tout l'été à Beverly Hills, ça n'aurait pas du tout été pareil, mais pas dérangeant non plus. Mes parents se seraient absentés et j'aurais eu la maison pour moi toute seule. Comme d'habitude.
- Je t'ai vu surfer toute à l'heure, t'es vraiment douée ma parole, s'exclama une voix.
Je me redressai et fis face à un jeune homme de la vingtaine, il portait aussi sa planche. Il était blond aux yeux bleus et avait la peau très mat, j'avais l'impression de l'avoir déjà vu.
- Merci, souris-je timidement.
- Dis-moi, y a une compétition demain, tu devrais t'inscrire.
Son sourire était magnifique, mais il faisait trop parfait et savait pertinemment qu'il était canon, ce n'est pas du tout mon genre de garçons.
Soudain, je me rappelai ou je l'avais aperçu pour la première fois. Aux portes d'embarquements à Beverly Hills. Il faisait parti du trio frères et soeurs qui papotaient bien trop fort, son frère Theo avait fait ample connaissance avec moi. Lui, il était l'aîné.
- Je suis déjà inscrite, merci quand même.
Je ne devais pas lui dire que je le connaissais, je ne comptais pas à ce qu'il entame une grande discussion avec moi.
- Cassie, t'as fini de surfer, ma belle ? me demanda Alex au loin.
J'en étais sure. C'est bien son genre de m'ignorer toute la journée, mais de revenir à la charge quand la jalousie plane dans l'air.
- Non, Alex, mais je me repose, le rassurai-je.
Le grand aux bleus souriait toujours et je me demandai s'il n'avait pas de crampes, je vous assure que sourire donne des crampes.
- Je vois, petit-ami à l'horizon, le temps pour moi que je m'en aille. Quel est ton prénom ? me demanda-t-il.
- Cassidy.
Il fronça les sourcils et se mit à réfléchir. Par pitié, faites qu'il ne découvre que l'on s'est déjà vu. Je ne veux pas qu'il me fasse tout un charabia.
- Ça me dis vaguement quelque chose, douta-t-il. Mais oui, suis-je bête, Alex and Cassidy, évidemment. Ma soeur écoute votre tube en boucle, elle l'adore.
Ouf. Heureusement que la célébrité m'a sauvé, je n'aurais jamais cru dire ça un jour.
- Dis-lui salut de ma part, elle peut venir me voir demain, si elle le souhaite, proposai-je.
Mais qu'est-ce qu'il me prend ?
- Bonne idée, à demain.
Il s'en alla et je soupirai d'exaspération.
Faut vraiment être toquée pour souhaiter qu'une personne ne découvre pas qui tu es, mais que tu arrives quand même à inviter sa soeur à te voir surfer. Y a pas plus sonnée que moi.
- Il te voulait quoi ? me demanda Alex en s'avançant.
Je lui lançai un regard noir et répondis sèchement :
- Juste me dire que j'étais douée pour le surf et que sa soeur était folle de notre tube.
Il s'assit à mes côtés et caressa ma main.
- Je suis désolé Cassie.
- Le problème c'est que tu arrives toujours à t'excuser après que le mal soit fait, m'énervai-je.
- Je le sais, j'ai du mal à digérer la gifle que tu t'es prise ce matin, qu'ils t'insultent et qu'ils
se pointent un jour après ton anniversaire en te souhaitant un an de moins. Je n'arrive pas à sourire, quand je sais que tu dois surement te prendre des baffes tous les jours et que tu dois surement vivre un enfer chez toi, je n'y arrive pas, soupira-t-il.
Je me retournai vers lui et vis son visage sans émotions, avec une pointe de rage et de tristesse.
- Alex, tu ne peux pas intervenir là-dedans, c'est bien trop dangereux. J'ai toujours vécu comme ça et ça ne changera rien que tu le veuilles ou non, ça ne te regardes pas non plus, si je me fais frapper ou insulter. Ce qui compte c'est que j'aille bien, le rassurai-je au maximum.
- Non, je ne suis pas d'accord. Quand tu les as vus ce matin, ton visage s'est décomposé d'une façon, tu n'as pas pu le voir, mais moi je l'ai vu et je te promets qu'étant ton copain je ne l'ai pas supporté.
Que répondre à cela ?
- Cassidy, Alex ! intervint Chris.
Nous tournâmes tout deux nos têtes et Chris s'avança vers nous et s'assit près de nous.
- Est-ce qu'ils sont tout le temps comme ça avec toi ? me demanda-t-il.
- Oui, mais ça ne me dérange pas, ne vous inquiétez pas pour moi.
- Tu mens très bien, mais ça ne marche pas avec moi. Je voudrais que tu te transfères ici l'année prochaine, je le souhaiterai, nous ne supporterons pas de te recevoir chaque été en te voyant brisée, es-tu d'accord ? me proposa-t-il.
Wow. Ça pour une proposition, c'en est une. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, je veux dire, j'ai mes amis là-bas, ma famille, j'ai tout. Qu'allais-je devenir en arrivant ici ? Bien sûr Alex, Conrad et les autres seront ici pour m'aider à m'intégrer, mais je ne pense pas que ce soit une très bonne idée. Mes parents ne voudront jamais et ma soeur va surement débarquer d'un jour à l'autre, j'aimerais bien l'a revoir juste deux secondes pour voir quelle cruche elle est devenue. Elle a toujours été hypocrite et égoïste, mais c'est ce que mes parents aimaient chez elle, elle ne ripostait pas et obéissait, ce qui n'est pas mon cas.
- Je ne sais pas si c'est une très bonne idée, Chris, soupirai-je. Je veux dire, j'ai tout en Californie, même si j'ai vécu dans l'ombre de mes parents, ça ne veut pas dire que j'ai été dans l'ombre avec mes amis. Toutes mes planches sont là-bas, mes morceaux que j'ai
composés et mes amis. Je ne vous parle même pas de ma pré-admission dans une université bon genre pour les coincés, mais c'est ce qu'il va m'arriver, car mon avenir est déjà tracé à cause de mes parents, expliquai-je en soupirant une millième fois.
- Nous en avons déjà parlé a tes parents, il ne reste plus que ton avis, me prévint Chris.
Mes parents le savent déjà ? Mais comment ?
- Je vais y réfléchir, mais il va falloir que je reparte quelques semaines pour faire le tri et je pourrais revenir après, fis-je en affichant un demi-sourire.
Si cela pouvait m'apporter l'amour que des parents portent aux enfants, je n'allais pas refuser, j'ai toujours souhaité que cela m'arrive.
- Parfait, s'exclama Alex.
Je fronçai les sourcils pour lui montrer que nous étions en présence de Chris.
- Je veux dire parfait pour toi, quoi, se rattrapa-t-il.
Un numéro celui-là.
En deux deux, nous étions de nouveau tous les trois sur nos planches à réaliser des figures telles que des 360 et autres.
J'aimais tellement vivre comme ça sans me soucier de ce que le lendemain me préserverait.

"Cassidy, tu as bien raison, profites de ton bonheur tant qu'il est encore temps ma cocotte."

Awful distraction, but beautiful addiction.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant