Epilogue

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Cinq ans plus tard

Assise dans le salon en compagnie de Giulia et d'autres membres de la famille discutant entre eux, j'attends que Bastian et Marco reviennent du marché. Nous sommes arrivés à Florence il y a trois jours, pour les vacances.

J'ai mis le temps mais, j'ai fini par m'intégrer dans cette famille spéciale. Elle s'avère être bien plus grande que la mienne. La première fois que je suis venue en Italie, cela a été éprouvant. Autant pour Bastian que pour moi. Les membres de sa famille me testaient. Francesca a mis plusieurs années avant de m'accepter. Mais Bastian ne m'a jamais laissée seule lors des repas de famille, ni même avec elle.  Lorsqu'ils ont fini par comprendre que, de toute façon, je resterais avec Bastian quoiqu'il arrive, ils m'ont intégrée dans leur groupe. Heureusement pour moi qu'un bon nombre d'entre eux parlent français. Aujourd'hui, je parle couramment l'italien, ce qui facilite le contact entre nous.

- Comment se passe le travail? s'informe ma belle-mère.

- Très bien. L'ambiance est plutôt travailleuse en ce moment puisque nous devons sortir un numéro spécial.

Je suis devenue responsable des quelques photographes que nous sommes dans ce magazine. Je m'y plais bien plus que dans mon ancien travail, même si j'exerce le même métier.

- Est-ce que je peux te poser une question?

- Bien sûr.

- Est-ce que mon fils est heureux? Est-il passé au-dessus de tout ça?

- Je vous donne mon avis, qui n'est peut être pas objectif. Mais, oui. Je le pense heureux aujourd'hui.

Un léger sourire étire ses lèvres. Son fils aîné s'est marié l'année qui a suivi mes retrouvailles avec Bastian. Je sors de mes pensées lorsque je vois quelque chose de coloré entrer dans mon champ de vision : un bouquet de fleurs. La personne qui le tient n'est autre que Marco. Attendrie, je souris et récupère les fleurs.

- Merci mon cœur.

- C'est un cadeau de papa et moi, me sourit-il.

Je me lève du canapé et lui prends la main, avançant jusqu'à la cuisine où Bastian s'affaire à ranger ses courses.

- C'est en quel honneur?

Il se tourne vers moi tandis que je lui désigne les fleurs.

- Faire plaisir à ma femme.

- Merci, je souris.

Marco tire sur le pantalon de Bastian, cherchant à attirer son attention. Notre fils a deux ans. Nous avons décidé de l'appeler ainsi en hommage à son grand-père, Marc. Il a le teint mat et les cheveux de son père mais, il a mes yeux.

- Je veux jouer avec mamie.

- Vas-y.

Il trottine jusqu'au salon, nous laissant seuls. 

Lui comme moi avons mis du temps avant de pouvoir tourner la page. Le braquage est derrière nous même s'il m'arrive encore de faire des cauchemars. Mais, je sais que lorsque je me réveille, Bastian est là pour moi. Lui a eu besoin de plusieurs mois avant d'être totalement rétabli de sa blessure. Il n'a finalement pas ouvert son restaurant. A cela, cette excuse : ouvrir un restaurant n'a jamais été mon rêve. Toi, tu l'as toujours été. Un restaurant demande beaucoup de temps. Le choix est très vite fait. Alors, à la place, il a simplement ouvert une boutique où il vend des plats italiens, seulement le midi. Ainsi, il me consacre tout le reste de son temps. 

Nous sommes restés à Bordeaux. Jude s'est montrée très patiente envers moi et mes doutes et, aujourd'hui, nous sommes de très bonnes amies. Ce n'est pas comme avec Rita : nous, nous nous connaissions depuis plus de dix ans.

Retrouvailles impromptuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant