Chroniques de chasseur de monstres

Chapitre 1: Première mission

**12 Juillet 2025-19h00-Un appartement dans le centre de Melun en Seine-et-Marne**

"Vas-y maman, j'ai faim putain! Et magne toi l'cul bordel!" dit la jeune fille, affalée sur le canapé en fin de vie dans un salon assez surchargé. Claire, 19 ans, était une fille à problèmes. Ayant décidé d'arrêter l'école à l'âge de 17 ans, pour vivre au crochet de sa mère, elle était d'une impolitesse et d'une désinvolture sans pareilles. Un père parti trop tôt, il ne lui restait que sa mère. Julie, 40 ans, apparut dans l'entrebâillement de la porte, une cuillère en bois à la main. On pouvait voir sur le visage de la femme qu'elle était fatiguée. C'était même simple à voir, sous ses yeux, ses joues étaient tellement creusées qu'on pouvait deviner exactement où étaient les os de sa mâchoire. Brune, les cheveux regroupés en une queue de cheval faite à la va vite, les yeux verts, elle avait l'air de la femme d'une série Z, qui trimait chaque jour pendant que son mari partait on ne sait où. Julie, remettant une mèche de cheveux maladroitement derrière son oreille et essuyant sa main sur un tablier rose délavé, pointa sa fille avec la cuillère en bois dont un peu de purée était encore accroché dans le fond :

-Claire, je t'ai déjà dit de ne pas me parler sur ce ton ! Et baisse cette télé, on se croirait au zoo ! Mets la 1, je veux voir s'ils ont réussi à arrêter le meurtrier aux Philippines!
-Tu ne me parles pas comme ça sale pute ! Je regarde Secret Story alors tu vas faire ta boniche et tu m'emmerdes pas !
-Ah ça pour la télé t'es là hein, mais pour les tâches ménagères, il y a plus personne! J'aimerais que quelqu'un traverse cette télé pour te mettre une bonne dérouillée !
-Allez vas-y ferme ta gueule.

Julie, en ayant plein le dos et sachant que le combat était perdu d'avance, soupira d'énervement et décida de repartir dans sa cuisine préparer les Knackis, car comme tout le monde le sait, une purée sans knackis, c'est comme une quiche lorraine sans lardons. Pour se venger de cette interruption, Claire monta le volume de la télévision. En effet, à cette heure-là passait la quotidienne de Secret Story 18. Et là, c'était vraiment important, car Brendon, le "crush bad-boy" de Claire allait avouer son secret. Claire reporta son attention sur la télévision. On pouvait y voir un homme de type Caucasien, ressemblant à une gravure de mode dans un habit qui ne couvrait pas grand chose de sa musculature, qui était au milieu d'autres candidats. Une voix off expliquait au jeune homme qu'on avait découvert son secret, et Brendon prit la parole:

-Bon tout d'abord bravo à toi Marjorie d'avoir trouvé mon secret. Et mon secret, et attention, vous allez être choqués, c'est que je su...

Avant que le jeune homme ne puisse finir sa phrase, une violente explosion se fit entendre. Le mur en face de Claire explosa comme si une bombe était tombée dans l'appartement d'à côté, et un homme habillé tout de noir comme un corbeau de mauvaise augure fut propulsé , sa tête pénétrant la télé avec une violence inouïe, son manteau volant autour de lui, pendant qu'une femme nue, des cornes sur la tête et des ailes déchirées et noires dans le dos s'échappait du trou pour s'envoler par la fenêtre ouverte.

Stop!! On met le tout sur pause ! Et c'est là que j'interviens. Oh pardon, oui, vous ne deviez pas vous attendre à ce que je vous parle, mais habituez-vous, ça sera comme ça tout le long. Et là, vous vous demandez sûrement qui parle. L'auteur peut-être, qui veut faire un aparté. Ou un personnage omniprésent. Non, relisez juste un peu plus haut. Nan, je ne suis pas Claire, d'ailleurs cette fille devrais se nettoyer la langue au savon, autant d'infamies de la part d'une donzelle est hérésie.. Peut-être une sorcière... Bref. Non pas Julie non plus. Oui voilà vous y êtes, l'homme qui a traversé la télé. Laissez-moi me présenter et vous expliquer le pourquoi du comment je suis en train de vous parler en pleine action. Je me présente, je m'appelle Jack. Oui juste Jack, je n'ai pas de nom de famille, mais un surnom : le loup noir. Pourquoi je n'ai pas de nom de famille ? Car je viens du Moyen-Âge et je ne connais pas mes parents. Et là, vous me direz que c'est fou, mais pourtant c'est vrai, XIIe siècle pour être précis. Bon alors là, vous vous dites que je ne ressemble pas à un homme du Moyen-Age, je parle trop bien pour ça. Mais laissez-moi vous expliquer comment on en est arrivé là, et par arrivé là, je parle de moi, la tête dans une télé, pendant qu'une succube s'enfuit par la fenêtre. Pour cela, remontons dans le temps, et précisément le 22 décembre de l'an de grâce 1115.