Arrivée en enfer

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Je me souviens encore du visage grave de mes parents hier matin. Ils étaient dans la cuisine, plantés comme des piquets alors qu'il était à peine 7h, heure à laquelle ils dormaient habituellement profondément. Je les ai regarder, intrigué, puis j'ai passé mon chemin, encore trop énervé de notre discussion de la veille. Par leur faute je venais de quitter mon petit ami, Clyde, pour la seule et unique raison que c'était UN petit ami. Mes parents n'apprécient pas du tout ce "genre de gens" comme ils le disent si bien, ils sont de ceux qui pensent qu'être homo n'est qu'une passe de ma crise d'ados, une phase à passer, et que bien sûr lorsque je serais plus vieux je me résonnerais et deviendrais vite hétéro pour me conformer à leurs normes  à la con.

J'ai 17 ans, 17 ans demain et mes vieux sont pas foutus de me laisser vivre ma vie.

J'appuie mon front sur la vitre du train, et regarde le paysage défiler devant mes yeux, il y a une fille à coté de moi qui à d'ailleurs un physique qui n'est pas vraiment déplaisant. Un nez légèrement bossu mais qui reste droit, des cheveux noirs qui lui arrivent aux épaules, un piercing sur la lèvre du bas mais surtout, de grands et magnifiques yeux verts pommes. Enfin après tout je ne m'y connais pas vraiment en matière de filles.

Je prend mes écouteurs et les met dans mes oreilles, je tombe sur All I want de Kodaline, mon cœur ce sert, je continu de fixer le paysage enneigé en face de moi. Parfois, j'ai l'impression d'être l'acteur principal d'un immense long métrage. Un film qui ne s'arrêterait jamais.

Ce que mes vieux avaient à m'annoncer ce matin là était qu'ils m'avaient inscrit à l'internat. Comme ça, sans rien me demander, il venaient de bousculer toute ma vie. Ils venaient de tout foutre littéralement en l'air, comme si ils avaient casser un miroir dans lequel je me reflétait et m'avaient mutilé avec les morceaux de verre brisés.

J'arrive quelques heures plus tard dans ma petite chambre d'internat après m'être fait accueillir par une petite femme rondelette, surement la directrice du bahut. La chambre est ridiculement étroite, les lits tous identiques, la seule chose qui me permet de différencier l'espace personnel de chacun est la guitare sèche appuyée contre le mur blanc de l'un d'eux. Trois lits. J'ai des collègues de chambre. J'avoue que pour moi qui apprécie fortement que l'on évite de fouillez dans mon intimité, donc aime avoir mon espace personnel c'est plutôt emmerdant.

Un jeune homme d'à peu près mon âge entre alors dans la chambre, muni d'une canne blanche et de lunettes noires qu'il tient fermement à la main. Il est assez grand, à une gueule d'ange et des lèvres toute fine absolument adorables, une boucle d'oreille à l'oreille gauche et un nez minuscule. Il est très blanc, limite pâlot et à des cheveux bruns comme l'ébène qui font ressortir ses yeux bleus ciel, non, bleu azur, ce genre de regard qui inspire tant de confiance qu'il est impossible de ne pas éprouver de sympathie à l'égard de la personne. Il passe devant moi et s'assoit sur une des chaise du petit bureau sous l'unique fenêtre de la chambre sans faire attention à ma présence. Je fais alors tomber par mégarde l'étui de guitare, ce qui le fait sursauter et ce relever, complétement paniqué, comme si le son qu'avais produit l'étui en tombant était décuplé pour lui.

- Qui est là ?!

Dit-il en tournant la tête à droite puis à gauche. 

Je le regarde, et observe encore une fois ce visage qui m'attire tant, je ressent un petit pincement au cœur lorsque je comprend la situation de mon interlocuteur, puis soupir intérieurement; bordel, y m'on mis dans la chambre des handicapés !

- Euh... Shun, Shun Gray.

- Ouais, c'est à dire ?

Il commence déjà à me saouler avec son petit air de grande perche agacée.

- Je suis nouveau, on m'a demandé de venir m'installer ici. Alors je m'installe ici.

Mon colocataire me lance un regard noir charbon avant de s'assoir sur le bord du lit et soupirer.

- Où tu es ?

Je m'approche, un peu craintif, on sait jamais, je le connais pas ce mec. Il a beau être très mignon on a juste rien à voir lui et moi.

- Là...

Lançais-je, sans trop de conviction avant de m'asseoir à ses côtés. Alors ce mec que je connaissais depuis à peines quelques minutes à fait un truc insensé. Tellement insensé que je crois que j'ai trouvé ça mignon. J'étais saouler, énervé contre le monde entier et là que ce qu'il fait ce con ? Il a pris ma main et l'a déposé sur sa joue puis a tourné la tête vers moi. Il ne pouvais pas moi voir, mais moi si. Je voyais ces beaux yeux bleu océans qui m'attiraient autant.


Alors il l'a portée à ses lèvres et a déposé un doux baiser sur la paume.

- Que ce que tu...

- Je m'appelle Jude.

A-t-il dit alors en me souriant de la façon la plus naturelle possible. Je me souviendrais de son expression toute ma vie.


Alors, ce chapitre est assez étrange car tout va très vite, mais le comportement des deux garçons va s'expliquer par la suite, ne vous inquiéter pas, ça va pas partir en "holala t'es ma vie alors qu'on ce connaît que depuis 1h" x) Faites moi confiance mes lecteurs (inexistants xD) que je nem ♥

Regarde moi [Boy x Boy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant