Chapitre 8.

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Une chance que Mathilda est là pour me soutenir. Dès les premiers mots qui décrivaient la première Élue, un profond malaise m'a pris. Tous ses mots me décrivent tellement bien... Pourtant, personne ne s'est dit qie ça pourrait être moi.

Olivier est le deuxième Élu, ce qui m'étonne guère. Rosilia vient d'avoir une vision - qui me fout la frousse. Car moi aussi je l'ai vu. Je me suis vue pleurer à chaude larme et j'ai observé Olivier lire mon journal intime.

« Elle le cache, au fond d'elle ce qu'elle craint arrive. » résonne sans cesse dans mon esprit.

« Des dons qu'elle renie... »

Les mots qu'elle a lit me revienne à l'esprit encore une fois et me noie, je vis les phrases. Des vieux souvenirs me reviennent.

Il y a beaucoup d'hommes, ici. Je les vois de ma chambre, situé à la dernière étage de ma maison de vacance. En fait, c'est plutôt un manoir mais je ne fais aucun commentaire. Je n'ai pas le droit de me plaindre, sinon les bonnes vont se faire frapper encore. Je déteste ce que, à Gréé, on appelle un ''spectacle''. Ils approchent, mais que font-ils ici ? Suis-je la seule à voir le devoir couler dans leurs veines ? Ils ont une mission, je n'ai pas de doute sur ce point. Ils marchent vers la maison, je vois mon père sortir et courir vers eux. Il a son Épée... Mais que fait-il ? J'observe ses hommes. Ils sont habillés de Sa couleur : le rouge sang. Impossible de les manquer. J'entends la porte claquée, Annah sort en tombe et court rejoindre mon père qui avait déjà fait la moitié du chemin. J'ai un mauvais pressentiment. Ils se sont rejoints, je les vois parler. Mon père se place devant ma sœur, son épée est sortie. Puis la bagarre commence. Il attaque mon père. Ils veulent sa mort ! La rage monta en moi. Ils n'ont pas le droit de s'en prendre à ma famille ! Je m'approche de la fenêtre, puis je l'ouvre. Je regarde les hommes, je les fixe avec haine. Pourquoi fais-je ça ? J'aimerais tellement qu'ils éclatent en cendre... Après ses pensées, un homme crie au feu. Je l'entends car il a un voix criarde. Non mais... Il brûle ! Ils brûlent ! Mon père et ma sœur s'enfuirent, le feu ne les touchant pas ils en profitent. Ma mère m'appelle, alarmée. Je sais ce que ça veut dire : On s'en va.

Un homme me regarde, avec une lueur de désir dans les yeux. Mais que veut-il ? Je veux m'enfuir, partir de cette ruelle où il m'a amené de force. Je ne voulais pas le suivre, mais il a réussi. Il commence à me toucher. Je crie de me lâcher, mais il tient bon et continu. J'aimerais tellement qu'il me lâche. J'essaie de le frapper, mais il évite mes coups de pied et retient mes poignets. Il y a une limite ! Il n'a pas le droit de me tuer, ni même me frôler ! Mon regard trouve le sien. Il a des yeux marrons. Puis il me lâche. Je ferme les yeux, sans savoir pourquoi exactement. Je vois du bleu. Pas le bleu pastel des yeux à mon frère, plutôt la couleur de l'eau. J'ouvre les yeux et regarde l'homme qui a essayé de m'agresser : mort déshydraté.

La forêt de Green est magnifique. Il y a des légendes qui disent qu'il y aurait, quelque part entre ses arbres, un portail pour aller dans un autre monde. Moi je crois que c'est vrai, les légendes sont toujours tirées d'un fait réel non ? Bref, je n'ai pas le temps pour ça. On me suit depuis quelques minutes. Alors je cours pour les fuir. Je sais reconnaître quand je suis en danger. Et je le ressens jusqu'à la moelle si ce n'est pas plus. « Il faut l'attraper ! » cria un homme, un Serviteur je crois. Mais pourquoi veut-il s'en prendre à moi ? Je suis fatiguée, mes jambes succombent sous mon poids. Si je m'en sort vivante, je devrais penser à pratiquer mon cardio. Car je ne suis pas très forte pour courir longtemps, et parfois j'en aurais besoin... Genre maintenant. J'entend les pas des hommes, Ses hommes, s'approcher de plus en plus. Alors je me met à penser à une chose étrange : un trou de terre autour de moi. Ma main caresse la terre et je me sens revivre. Je me lève et j'essaie de ne pas tomber : un trou s'est formé autour de moi ! Quelques hommes tombent mais les autres, intelligents et observateurs, prennent leurs arcs et leurs flèches. Une idée me vient à la tête. J'ai toujours eu de la misère avec et je ne sais pas si c'est une série de coïncidence ou un don. Je ferme les yeux, je sens déjà les première bourrasque de vent. Plus elles sont de plus en plus forte, mais ne m'atteigne pas. Mais j'entends les cris, leurs derniers.

Tous ses pouvoirs que j'ai testé... Font de moi la première Élue. Je le savais que je devais être spéciale, mais une Élue ? Merde !

Rosilia reprend sa lecture, elle a l'air d'aller mieux. Elle a dit qu'elle a seulement fait un malaise. Suis-je la seule à savoir la vérité ? Je crois bien... Elle nous avertit que ce qu'elle va lire n'est pas une description mais l'histoire de la troisième Élue.

- '' Sa mère lui répétait que son père ne reviendrait pas, qu'il était parti pour toujours quelque part. Mais elle ne la croyait pas. Elle sait qu'il est vivant, quelque part dans le Royaume. Chaque jour, à peine l'aube levé, elle partait à sa recherche. Avec l'aide de sa jument Mel, elle parcourt des distances incroyables. Un jour elle se rend jusqu'à un champ de bataille, sur les plaines de Fray. On voyait qu'elle venait de commencer, d'après ce qu'elle a remarqué : il n'y a que quelques cadavres. Elle eut un drôle sentiment : celui qu'on ressent lorsqu'on a trouvé quelque chose qu'on cherche depuis longtemps. Son regard fut attiré par un corps à corps plus loin. Les deux hommes se battaient, ayant perdus leurs épées un peu plus tôt dans le combat. Mais elle fixait l'homme qui était blond. Il lui semblait familier, puis plus elle l'observait, plus elle remarquait leur ressemblance frappante. Elle l'avait trouvé ! L'autre homme reprit possession de son arme et, avant même que son adversaire aille le temps de le voir, lui transperça la poitrine avec. Les autres hommes se tournèrent vers eux, puis la moitié crièrent de joie. Car en faite, l'homme qui venait de mourir était un traître. Il n'avait pas sa place dans l'armé du Mal. Car il était bon.

Le soir même, elle rentra en pleure en disant à sa mère : « Maintenant il est parti. »

Sous le choc, le lendemain elle avait quelque peu oublié. Sa mère était partie de le monde des Humains, car son beau-père et sa demi-sœur habitait là-bas. Dès que possible, elle quitterait son monde pour les rejoindre. Elle a 6 ans. Elle a vu son père mourir alors qu'elle n'avait 6 ans. Déjà Reniée depuis quelques années.

Des années plus tard, elle était dans une ville où beaucoup de personne était des Reniés. Mais personne ne parlait du Royaume, la peur toujours présente dans leurs journées. Un prophétie dit : « Ses cheveux blés frôlent ses frêles épaules, elle n'a plus faim. Elle côtoie la peur chaque jour, elle a peur de tout ; du monde, tout simplement. Son estomac ne demande plus à être rempli par de la nourriture, la peur le fait à la place. »

Sa demi-sœur est celle qui lit ceci, la troisième Élue est celle qui pleure en écoutant ses mots lits.''

Élizia... Elle est la troisième Élue. Je suis quelque peu étonnée mais pas beaucoup car je dois avouer que je me suis dit il y a peu qu'Élizia ferait une bonne Élue. Je la regarde, elle semble perdue... Je sais qu'elle se souvient de la mort de son père. Elle revoit sûrement ses souvenirs que le choc avait supprimé.

Je la prend dans mes bras, en lui chuchotant des paroles réconfortantes. Je suis bonne pour ça. Elle sèche ses larmes et se calme, puis elle me remercie.

- C'est la moindre des choses, répondis-je tout bas.

Il reste le quatrième Élu. Je n'ai aucune idée qui ça pourrait être... Il y a deux garçons présents dans la pièce... Donc mon frère jumeau est un des Élus.

- On a tous déduit qui était le quatrième Élu, mais je vais le lire quand même. Il n'y a que deux phrases. Rosilia plisse les yeux. C'est bizarre car c'est écrit en latin, une langue humaine*. Bref...

C'est réellement étrange. Le latin, pourquoi écrire en latin juste pour le quatrième Élu ? Je n'ai pas eu le temps de me poser plus de question car Rosilia commençait sa dernière lecture de la journée :

- '' Timide, renfermé et dans l'ombre, voilà ce qui décrit le mieux le dernier Élu. Malgré qu'on parle peu de lui, son talent pour les armes aidera énormément dans la bataille.'' lit-elle. Oh, il reste une page.

Hein ?

- '' La première Élue est...'' On doit écrire son nom là. '' Le deuxième élu est Olivier West. La troisième Élue est Elizia Space. Le quatrième Élu est Tomus Night.'' Il manque la première Élue...

Mais la dernière phrase de Rosilia est coupé par mon cri. Je suis du regard cette chose blanche qui se dirige vers l'étage. Je la suis, interdisant à tout le monde de me suivre.

L'esprit de ma sœur. Je l'ai vu et je sais que c'est elle.

* Dans le Royaume de Gréa, on ne parle que le français. Les autres langues, humaines, sont formellement interdites par Lui-même.

Sky ; la bataille des Reniés. [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant