31 octobre 2011, 10h38
... : Jadwa réveille toi !
... : Reveille-toi grosse vache !
Jadwa : Dégage microbe.
... : Y'a plus de céréales. Maman, elle a dit tu dois faire les courses. JADWA !
Jadwa : Ouais, c'est bon j'me lève mais arrête de crier Eddine.
Ça faisait maintant plus d'une semaine que mon père est parti, et Yazid par la même occasion. Il avait complètement deserté la maison. Tel père, tel fils...
J'arrive pas vraiment à me rendre compte de la situation. Je savais que mes parents avaient quelques différents, qu'ils se disputaient parfois. Je savais qu'ils ne s'entendaient plus trop mais j'espèrais que les choses s'arrangeraient. Je ne m'en étais pas douté, certes mon père disparaissait de la maison mais finissait par revenir. Mais de là à nous abandonner et ne plus jamais revenir, je m'y attendais vraiment mais vraiment pas.
Ma vie n'est pas plus pire que celle de quelqu'un d'autre, elle n'est pas plus pire que la tienne, ni la sienne. Chacun ses problèmes, chacun ses faiblesses, ses hauts, ses bas, c'est ainsi que la vie est faite. Mais les ennuis sont là, ils s'entassent petits à petits pour former un tout qui est parfois dur à supporter. Tu as décidé de partir sans te retourner, tu n'as même pas pris la peine de nous revoir une dernière, tu t'es débarassé de nous. Pour moi tu es mort et enterré, tu n'es pas mon père, tu ne mérites même pas cette appelation, quel genre de père abandonnerais ses enfants, surtout de la manière dont tu l'as fait ? Tu n'es plus que mon géniteur.
Malgré ton comportement envers je n'avais jamais cessé de t'aimer et je ne cesserais sans doute jamais de t'aimer, c'est plus fort que moi. Mais qu'est ce que je peux bien faire contre ta volonté ? A part souffrir en silence, souffrir sans rien dire. Je ne veux pas me laisser abattre car cela signifierais que tu auras réussi à gâcher ma vie 2 fois et ça, je ne le permettrais pas. Donc j'ai décidé de prendre sur moi pour ne rien laisser transparaître, j'ai décidé de prendre le problème à la source. Parce que si on réfléchit, personne dans cette famille ne t'a forcé à t'en aller, personne ne t'a mis de couteau sous la gorge pour te mettre à la porte. Comme un grand tu es parti et tu nous a renié. Contrairement à toi j'affronte mes problèmes, je ne les fuis pas, c'est pourquoi j'ai décidé à partir d'aujourd'hui de te rayer de ma vie.
Je ne te souhaite pas de mourir ou quoi que ce soit. J'espère juste que la honte et le chagrin te rongeront jusqu'à la moëlle, que tu te retrouveras seul au bout du chemin pour que tu puisses prendre conscience que nous "ta famille" aurions toujours était là pour toi. Mais t'as préfèré faire ton bout de chemin en solo ou avec une nouvelle famille va savoir. J'espère que tu regretteras de ne pas avoir vu tes enfants grandir mais bon vu comment tu prenais ton rôle de père à cœur, je doute que tu regrettes quoi que ce soit.
Je me leva et alla faire un tour dans la cuisine pour voir ce qu'il manquait pour faire une liste quand je descendrai faire les courses. Je mis de l'eau à chauffer pour préparer le repas de midi qui allait être simple vu ce qu'il restait dans les placards : des pâtes avec des steacks.
Je me changea rapidement pour aller au supermaché du coin, on était en début de la 2e semaine de vacances, tout le monde serait dehors. Je priais pour ne croiser personne. Je pris les sous que ma mère avait laissé sur la table et sortis.
... : OH ! JADWA !
Mince, moi qui ne voulais croiser personne c'est raté.
Jadwa : Ah Eymen, ca va ?
Eymen : Ouais ça va al hamduliLlah toi ?
Jadwa : Tranquille al hamduliLlah. Tu fais quoi ?
Eymen : Rien, j'galère MDR. Et toi ?
Jadwa : Je vais faire les courses deuspi.
Eymen : Vas-y j't'accompagne.
Le magasin se trouvait à même pas 10min à pieds, on parlait de tout et de rien : des cours, de ce qu'on faisait de nos vacances...
Eymen : Et tes parents ça va ?
Jadwa : Ah t'es pas au courant ? Chahida elle t'a pas dis ?
Eymen : Quoi ?
Je considerais Eymen comme mon frère, je lui racontais tout comme à Chahida. Mais avec les évènements, je n'avais pas vraiment l'occasion de lui en parler surtout que je ne le voyais plus trop au quartier. Contrairerement à Chahida et Aini que je voyais plus souvent. En plus, je parlais plus souvent par SMS avec elles et lorsque mon père est parti, le 1er relexe que j'ai eu a été de le dire à Chahida.
Jadwa : Ça fait une semaine qu'il a foutu le camp.
Eymen : Comment ça foutu le camp ?
Jadwa : Bah il est parti, il s'est cassé, il nous abandonné quoi.
Eymen : Ah désolé, je savais pas. C'est un enfoiré !
Jadwa : Ouais, enfoiré c'est ça le mot.
Eymen : Ça va, vous tenez le coup ?
Jadwa : Ouais al hamduliLlah.
Eymen : T'inquiètes ça ira.
« T'inquiètes ça ira », c'est le genre de phrase bateau que les gens te sortent quand ils savent pas vraiment quoi te dire. Ils te sortent ça en pensant que ça te soulagera mais ça soulage que dalle à part leur conscience. En somme, c'est le genre de phrase qu'on sort pour se donner bonne conscience mais qui servent strictement à rien.
Jadwa : Ouais, in sha Allah.
On a fait les courses dans une atmosphère assez tendue, Eymen était assez mal à l'aise après ce que je lui avais annoncé, je lui avais fait comprendre qu'il n'y était pour rien. Le reste des courses a été dans le silence sans que l'un de nous parla. En même temps, je n'étais pas trop d'humeur à la parlotte.
Jadwa : Bon bah merci de m'avoir aider pour les courses. A la prochaine in sha Allah.
Eymen : T'inquiètes vas-y. Salam.
Je pris l'ascenseur, pour une fois qu'il marchait et heuresement d'ailleurs parce qu'avec toutes les courses, je ne sais pas comment je serais montée.
Mon petit frère m'aida à ranger les courses, on passa à table, seul lui et moi étions présents. Quand il finit, il m'informa qu'il allait descendre jouer au foot avec ses amis au terrain. J'appela Chahida et Aini pour qu'elles passent à la maison, histoire de me changer les idées. Seule Aini pu venir, Chahida devait aller chez sa tante.
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C'était Toi et Moi contre le reste du Monde ©
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« C'était Toi et Moi contre le reste du Monde. »
RomanceJ'essayerai de t'oublier, je tirerai un trait sur tous nos moment passés, comme si rien ne s'était passé. Mais mon coeur va exploser, je n'arrive plus à faire semblant, j'ai beau mettre toute la volonté du monde mais ton image continue de me hanter...