AnastatiaJ'ouvre doucement les yeux. Je regarde autour de moi. Je suis dans une chambre d'hôpital, ma tête me fait horriblement mal. Je referme les yeux. Des images me reviennent en mémoire. Mon père. Les infirmières. Les médecins. Il est mort...
Que vais-je devenir sans mon père ? Je m'en veux. Je devais rester à ses côtés. Le soutenir. Je ne lui ai pas dis au revoir. Je n'étais pas prête. Je...Ma tête me fais trop mal. C'est comme si quelqu'un me frappé de l'intérieur. Des coups puissants. Je mets mes mains sur ma tête pour que tout ça s'arrête. je veux que tout s'arrête ! C'est seulement un cauchemar. Je vais me réveiller et je vais retrouver mon père dans sa chambre, il m'attend, assis sur son lit. Il va me disputer car je suis partie. Puis, il va me dire qu'il m'aime et que je suis grande. Je vais alors lui répondre que je l'aime aussi de tout mon cœur et que j'ai hâte qu'il sorte de là. Je lui ferai un bisous sur sa joue pas rasé et elle va me piquer. Je vais rigoler et m'endormir contre lui. En me droguant de son odeur de gel douche et de cigarette. Voilà, il faut juste que je me réveille. C'est aussi simple que ça.
-Mademoiselle Nikosvi ?
J'ouvre mes yeux: devant moi, ce trouve une infirmière. Elle va me conduire vers mon père.
Elle s'assoie sur le fauteuil qui se trouve à ma droite. Je la suis du regard. Elle me regarde et me sourit légèrement.
-Je suis le docteur Simon. Je suis psychiatre.
Je me redresse d'un coup. Un psychiatre !?
-Que voulez-vous ?
J'ai mal à la gorge, ma voix est basse et elle tend l'oreille pour mieux m'entendre.
-J'étais présente hier, lorsque votre père est décédé. Votre corps ne l'a pas supporté et vous avez fait un malaise.
Je trésaille. Alors ce n'est pas un cauchemar. Mon père est décédé. Je l'ai laissé partir. Mes larmes coulent et je mets ma tête entre mes genoux.
-Partez.
-Vous avez besoin de parler.
-Non !
J'avais crié et ma gorge me brûlait. Je m'en foutais. Il fallait qu'elle comprenne qu'elle m'était d'aucunes utilités.
-Laissez moi tranquille ! Il est parti à cause de MOI ! Au lieu de rester auprès de lui, je suis partie ! Il doit me détester ! Je suis une fille indigne ! Alors non je n'ai pas envie de parler !
Et là, tout se passe très vite. Elle s'assoie sur mon lit et me prend dans ses bras. Elle me serre fort. Je devrais la repousser car elle met totalement inconnue mais je n'en ai pas la force. Elle me berce et me caresse les cheveux. Elle chuchote des "chut" et mes larmes sèchent. Je n'ai pas envie de la repousser, je me sens bien dans ses bras. Je n'ai jamais ressenti ça. Ma mère n'étant pas très tactile, elle ne m'a jamais fait de câlin. C'est plus mon père. Mon père... Il ne me prendra plus dans ses bras, je n'entendrais plus jamais ses "je t'aime"... Même si mon cœur est brisé et que ma souffrance est à son maximum, je décide me laisser allez, juste un peu.
-Restez s'il vous plaît...
-Je ne partirai pas, jusqu'à que je jugerai bon de te laisser seule. Et ce n'est pas le psychiatre qui parle, mais la mère qui est en moi.
Elle me serre un peu plus. Je ferme les yeux pour apprécier cette étreinte.
-Ce n'est pas de ta faute. Ton père devait partir. Il était malade et mal au point. Cela aurait été mieux qu'il quitte ce monde et que de vivre tout le temps en souffrance, non ?
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L'impossible devient possible
Romance2015, les attentats font rage et la peur règne dans les quartiers. La société est divisée. Le racisme augmente et les chances de s'en sortir sont minces. Et Paris n'est pas une exception. Anastatia, 18 ans, vit dans un quartier où la drogue et la vi...