" Leïla, tu es prête ?! " La voix de sa mère retentit dans toute la maison. " Oui, oui, j'arrive ! " répondit Leïla.
Debout devant sa valise, elle se répétait mentalement la liste de choses qu'elle ne devait pas oublier pour ce qui lui semblait être la centième fois. Elle n'aurait pas dû s'y prendre si tard pour faire ses bagages mais elle détestait voyager et elle avait préféré repousser cette épreuve le plus loin possible. Elle le regrettait amèrement. " Leïla !!! " Elle jeta précipitamment deux ou trois vêtements qui lui tombèrent sous la main et referma brutalement sa valise. Puis elle l'empoigna, attrapa son sac à main et dévala les escaliers à toute vitesse. " Je suis là, je suis là. Calme toi maman. " annonça t-elle toute essoufflée. Ce n'est pas Leïla qui avait eu l'idée de ce voyage en Italie. C'était sa mère, elle adorait voyager et comme ce n'était le cas de personne d'autre dans la famille, elle avait sauté sur l'occasion lorsqu'au cours d'un dîner Leïla avait laissé échapper que l'Italie lui plaisait. "Et comme une imbécile, je n'ai pas osé refuser tout simplement..." se maudit-elle intérieurement. Il faut dire qu'avec les cours et le sport, elle n'avait pas vraiment le temps de réfléchir à autre chose. Quatre jours de torture à Florence. Seule avec sa mère. Un véritable cauchemar. Pour Leïla, les vacances idéals étaient celles où elle était toute seule à la maison et pouvait faire absolument tout ce qui lui passait par la tête. Sa mère l'a tira de sa rêverie en la bousculant alors qu'elle se dirigeait vers la voiture. Leïla soupira et pendant que sa mère chargeait les bagages elle caressa son chien. " Tu vas vraiment me manquer tu sais ? " lui murmura t- elle à l'oreille. Sa chienne, Kyla, la regarda d'un air interrogateur et se frotta contre elle. Leïla l'adorait, elle l'avait eu très jeune et s'était immédiatement attaché à elle. Sa mère démarra la voiture. Résignée, Leïla se redressa et se dépêcha de la rejoindre. Elle mit sa ceinture et posa la être contre la vitre. " Tu es contente de partir ? "demanda sa mère. Elle avait dû poser cette question une cinquantaine de fois durant ces trois derniers jours. " Oui.. " répondit Leïla dans un souffle. La voiture sortit de la cour et s'engagea sur la route.