Chapitre 2 : Un repas pas comme les autres

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-Jeune homme, surveillez votre langage ! , fait une voix dans mon dos.

Je me retourne, amusé en voyant Adrien plié de rire à côté de Tristan qui venait d'imiter une voix de vieille femme indignée. Voyant le sang coulant de ma main, Adrien se ressaisit et la désigne d'un mouvement de tête.

-Ça va ? Qu'est-ce que tu as encore fait Marc ?, s'inquiète-t-il. Viens, on va nettoyer ça.

-Oui papa. Tu pourras me faire un bisou magique ?, répliqué-je, reproduisant la voix d'un jeune enfant.

-Direction les toilettes, dit alors Tristan, mettant un terme à la conversation.

Nous nous dirigeons donc vers les toilettes, Tristan et Adrien écartant devant moi le passage en disant de temps à autre « dégagez le passage, on a un blessé », ce qui m'arrache un sourire.

Une fois aux toilettes, je nettoie la petite entaille qui me paraissait superficielle mais qui est en réalité plus profonde que je le pensais. A vue d'œil, elle doit faire trois millimètres de profondeurs, me dis-je pour moi-même.

-Pas beau à voir, dis alors Adrien.

-Tu veux du sang ou tu vas te remettre de ton hémorragie. Je suis O+ si tu veux, blague alors Tristan.

-T'inquiète, ça va aller, marmonné-je.

- Allez-on-y go alors !

Et nous repartons, mais cette fois en direction du self. Lorsque je débouche dans la cour de récréation, un petit sixième mesurant, comme j'aime bien le dire, un mètre vingt les bras levés sur un tabouret, me rentre dedans de plein fouet. Le choc me repousse et je me cogne la tête contre la porte, ce qui m'énerve. Sous le coup de la colère, je le réprimande à ma façon :

-Fais gaffe où tu vas sale gamin. T'es complètement naze ou quoi ?!

-'Scuse mais j'ai pas fait exprès, rétorque-t-il.

-Aller c'est ça dégage, dis-je en essayant de garder mon calme. Il part en courant pour éviter toute suite de discussion qui pourrait mal tourner.

-Contrôle-toi Marc !, me dit Tristan, une main posée sur mon épaule.

-Ouais t'as raison mais il l'avait pas volé, grogné-je.

Pour me changer les idées, je regarde le passage des classes au self. Je cherche le bon jour : « Mardi... Vendredi... Ah, Lundi. Ils ne peuvent pas mettre ça dans l'ordre ! » pensé-je pour moi-même.

-On est en semaine quoi ? Demandé-je.

-Semaine B, répond Adrien.

-Ok. On passe dans... sept classes !?, m'écrie-je. Font chier j'ai faim !

Je suis Tristan et Adrien qui se dirigent vers un banc. Je m'assois à droite d'Adrien. Il me dit brusquement :

-Fais gaffe ! Trop tard, tu viens de t'assoir sur un chewing-gum...

-Mais c'est crado ! Crié-je, me relevant dans la seconde. Punaise de cacahouète c'est pas ma journée.

-C'est quoi cette expression Marc ? Tu baratines là, rigole Tristan.

-Bah quoi ? On m'a dit que je m'emportais trop ! Je me contrôle, me moqué-je avec un demi-sourire.

Je m'installe donc à gauche de Tristan tout en vérifiant l'absence d'Objet Dégueu Non Identifié. Je ferme les yeux et réfléchis à mes problèmes en écoutant d'une oreille distraite la conversation comique des deux clowns. « Comment vais-je faire pour me racheter auprès de Sara et qu'elle n'ait pas la haine contre moi ? » C'est la principale question qui me triture l'esprit. J'entends soudain mon nom :

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