Aujourd'hui, elle et moi avons couru.
On a traversé des champs, des pays, des mondes.
On a couru à s'arracher les membres.
On a couru à en mourir.
On a couru à en souffrir.
Mais on était tellement bien.
Les poumons brulants, la gorge sèche, les genoux au sol.
On ne pensait qu'à respirer.
On se regardait respirer.Et on se souriait, parce que son sourire était encore plus fort et vrai que tout autre.
Son sourire me semblait
plus vital encore que ces
besoins primaires :
respirer, manger, dormir.Il fallait qu'elle souris.
Elle a souris.