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« Les sermons. »

Les lumières dansent sur la foule suante dans la pièce. Les corps se collent aux autres sans gêne ; ils sont pratiquement tous imbibés d'alcool et d'autres substances illicites. Au centre de la piste, un couple semble sur le point de conclure. Nathan caresse le bas du dos - voire le fessier - de la jeune fille en souriante. Ses pupilles sont dilatées, il a envie d'elle. Sur un coup de tête, il la tire hors de la boîte. La blonde rit comme l'idiote qu'elle est, peu vêtue mais grâce à l'alcool elle ne ressent pas le froid.

- Où on va ? Bégaie-t-elle en s'accrochant à son bras.

- Chez moi, sourit le garçon.

Nathan lève sa main pour arrêter le taxi jaune qui roulait. L'appartement se trouve à une centaine de mètre d'ici mais ce n'est pas possible dans leur état de marcher. Il paie le chauffeur une fois arrivé à destination et emmène la fille dans le bâtiment puis dans la cabine d'ascenseur comme un vulgaire pantin. Il titube jusque la porte de l'appartement, sa vue est légèrement trouble mais il s'en soucie peu. Il ouvre la porte de l'appartement après quelques secondes dans la cabine. Les deux jeunes trébuchent plusieurs fois et rient à pleins poumons, réveillant Danny. Le tatoué ronchonne en sortant de son lit, en simple boxer noir. Il allume la lumière du salon et fronce les sourcils devant le couple à moitié en train de coucher ensemble.

- Je rêve ? S'écrie-t-il en levant les bras au ciel.

Le jeune homme sépare Nathan de la blonde, il le pousse sur le canapé. La jeune fille s'accroche à son bras d'un air salace. Danny grimace en cherchant du regard le téléphone fixe. Il n'a jamais apprécié les filles. Elles sont trop vicieuses et manipulatrices pour lui. Nathan se plaint en s'affalant dans le canapé, frottant ses yeux lentement. Une autre personne se lève. Roxy rejoint les garçons et la blonde dans le salon, fusillant son nouveau colocataire du regard. Danny a appelé un taxi. Après avoir enfilé un jogging et un t-shirt, il emmène la blonde dehors. Une chose est sûre, le lendemain ça va barder pour Nathan.

Quand Danny revient, le brun est endormi sur le canapé, ronflant. Étonnamment, il pense qu'il est mignon, dans cette position, à cet instant. Le tatoué se frappe mentalement la seconde d'après. Il rejoint Roxy qui prépare deux cafés, en pyjama. Danny s'assoit sur un des tabourets en soupirant, posant ses coudes sur le bar.

- Ne lui en veux pas, chuchote Roxy, il n'est pas habitué à la vie en colocation.

Elle pose une tasse devant son ami et boit dans l'autre avant de continuer en remarquant qu'il ne répond pas.

- C'est Nathan Reed.

Les yeux du jeune homme s'écarquillent, sa mémoire s'éclaire. Il connaît le nom de cette famille.

- Ses parents l'ont viré ou je-ne-sais-quoi donc il se retrouve à la rue. Sois gentil, pour une fois.

Roxy fait référence aux dix derniers colocataires qui ont passés la porte de l'appartement durant deux mois. Chacun d'eux s'en allait plus ou moins rapidement selon leur caractère. Danny sourit. Il sait qu'il n'est pas un ange, loin de ça. Cela a été un marathon des plus grandes conneries et pièges entre colocataires : réveils d'eau froide, mousse à raser dans le visage et une multitude d'autres. Le tatoué tourne sa tête vers la silhouette de Nathan encore endormi.

- Je n'ai pas envie de jouer, cette fois, dit-il.

- Dis plutôt que tu as envie de te le faire, ricane Roxy.

Le brun lui fait un clin d'œil en souriant. Bien évidemment, Danny est attiré par cet apollon. Nathan a un physique plaisant. Après, Danny ne connaît pas le comportement de ce garçon. Il se peut qu'il n'apprécie pas son côté hautain et narcissique, c'est même quasiment une certitude. Nathan a vécu si souvent sus les jupons de sa mère qu'il a oublié qu'il n'était pas le nombril du Monde. Roxy soupire.