Ink

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Tu sais cette odeur, cette odeur de cigarette trop forte que tu dégages, si tu savais à quel point je la déteste. Encore maintenant lorsqu'il m'arrive de la sentir j'ai des nausées et j'ai l'impression de suffoquer, comme si elle emplissait à nouveau mes poumons, comme si tu étais encore à mes côtés en train de souffler cette fumée aux arômes légèrement mentholés. Moi aussi pendant un long moment cette odeur m'a suivi, et même parfois lorsque je me retrouve seul chez nous j'ai l'impression de pouvoir encore l'humer, et lorsque cela arrive je finis inlassablement par me tourner en direction de la fenêtre et j'ai la douloureuse illusion de te voir encore assis à celle-ci en train de fumer ces maudites cigarettes. Dit Yoongi; Je me demande parfois si tu les fumes encore...

Cela fait un an, un an jour pour jour que tu m'as abandonné, que tu as quitté cet appartement pour ne plus jamais y remettre les pieds. Un an que je meurs à petit feu, et dans cette longue attente qui semble éternelle j'ai longtemps attendu le jour ou tu réapparaîtrais comme si de rien était pour balayer toute ma haine d'un seul sourire ou d'une caresse, et ce pendant presque un an. Tu sais Yoongi je ne suis pas chez moi ici... Je suis chez nous. Comment as tu pu faire abstraction de ça et me laisser vivre seul entre ces murs, entouré de tes affaires. Le jour de ton départ tu n'as rien amené, absolument aucun vêtement ni aucun souvenir, c'est comme si tu avais envoyé valser quatre ans de vie commune d'un rapide claquement de porte. C'était facile n'est ce pas ? Faire volte face et de ne jamais te retourner... J'étais si simple à oublier? C'était si facile de chasser tout notre amour?

Tu sais le jour ou tu es parti était un matin comme un autre, rien n'aurait pu me faire douter que tu n'allais jamais revenir, tout était semblable, une illusion parfaite de notre quotidien, un simulacre joué avec précellence, tout, tout dans les moindres détails y était. Je me souviens encore de ton petit manège comme chaque matin, toi te levant un peu avant moi, partant faire couler le café et revenant dans la chambre choisir tes vêtements, d'ailleurs je savais pourquoi tu choisissais cette pièce pour t'habiller et pourquoi tu n'allais pas à la salle de bain ou ailleurs pour ne pas prendre le risque de me réveiller. Tu le savais n'est ce pas ? Tu savais que je n'avais d'yeux que pour toi et que j'adorais te regarder te changer. C'était l'un de mes moments préférés, le petit sourire que tu arborais en te préparant et en ignorant le fait que je te contemplais, tu faisais le fier et j'aimais tellement ça, pourtant ce n'était rien d'arrogant tu savais juste que je t'appartenais entièrement, et malgré les années qui passaient tu étais heureux de me faire toujours cet effet. Tu n'avais pas que mon corps ou mes sentiments, tu possédais tout, de mes pensées aux battements de mon coeur en passant par tous mes fantasmes, tu me comblais. Je me souviens aussi de ton petit rire étouffé quand tu étais enfin prêt, ça t'amusais en plus de ça, tu devais surement te dire que ton spectacle était un franc succès et que tu avais toute l'admiration et la fascination du public, et ce qui devait encore plus t'enchanter était que ton assemblée était toujours au même endroit, peu importe le jour de la représentation. 

J'étais ton plus grand fan, vraiment si tu savais combien de fois j'ai lutté pour ne pas me rendormir et pouvoir t'admirer, si tu savais quelle torture c'était de te voir te changer sous mes yeux et de seulement regarder silencieusement, j'aurais pu intervenir, te sauter dessus, t'interdire de t'habiller, mais je savais que tu allais venir me réveiller et je voulais que tu le fasses, je n'attendais que cela. Ensuite tu repartais, tu quittais la chambre pour aller chercher nos tasses de café et tu revenais avec, les posant sur la table de chevet avant de t'asseoir à mes côtés et de passer ta main sur la rondeur de ma joue, la caressant avec tant de délicatesse, de tendresse et d'amour qu'il me semblait toucher un petit bout de paradis, enfin tu l'étais, tu étais mon éden et même mon nirvana, quant à ta voix elle était sans nul doute un chemin vers l'enfer, elle était si grave, si virile et pourtant si mélodieuse, j'aurais pu être damné pour toute les fois ou j'ai fantasmer à son écoute, et j'aurais accepté mon châtiment avec une sérénité divine.

Let me know [Taegi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant