Quand la rentrée des classes approche, un compte à rebours se met en place dans ma tête. C'est comme une bombe sur le point d'exploser. Je vois défiler le temps devant moi sans réussir à l'arrêter, comme un avion prêt à décoller. Je voudrais pouvoir hurler un « STOP !» puissant pour que tout se mette en mode pause. Alors tout s'arrêterait, plus personne ne bougerait, la Terre entière s'arrêterait de vivre et notre petite planète bleue chérie arrêterait de tourner.
Sauf qu'évidemment ce n'est pas possible. D'autant plus que, plus la rentrée est proche, plus le temps passe vite. En fait, je pense que le seul moyen de faire passer le temps pré-rentrée plus lentement c'est d'avoir hâte de retourner au lieu le plus beau du monde : l'école (notez l'ironie qui se dégage de chaque pores de ma peau ). Parce que c'est une vérité universellement reconnu que le temps se déroule toujours très vite durant les moments les plus agréables de notre existence. Je pense - après cela reste une opinion purement personnelle - que le temps, c'est l'invention la plus vicieuse qu'il puisse exister sur cette terre. Il est lent quand on voudrait qu'il passe rapidement et il est rapide quand on voudrait qu'il passe lentement. Franchement, qui a eu l'idée d'inventer le temps ? Pourquoi faire compliqué alors qu'on peut faire quelque d'incroyablement simple si ce n'est bête ? Je pourrais écrire une théorie là dessus. Enfin, tout ça pour en venir au fait qu'un compte à rebours s'est installé dans ma tête, au point que je croyais parfois distinguer l'écran lumineux d'un compteur, les chiffres bougeant sans cesse, prêts à s'arrêter sur le zéro fatal. Cinq, quatre, trois, deux, un...
Le cinquième jour avant la rentrée je vais vous dire sincèrement un petit secret : JE N'AI RIEN FAIT. Si si, je n'ai rien fait du tout. A moins que vous ne considériez que relire mes trois bibliothèques de Shojo soit une activité culturelle intéressante pour une jeune fille de mon âge, qui s'apprête à rentrer au lycée. C'est peut-être votre avis, mais je peux vous assurer que ce n'est sûrement pas celui de mes parents. Et oui, j'ai des parents ! Je n'en ai peut-être pas encore parlé mais ils existent, et ils font en sorte que je ne les oublie pas ! Car ils ont bien envi d'être des personnages de mon histoire, à mon grand désespoir.
« Rosalie, arrête de lire ces mangas à l'eau de rose et prépare un peu tes fournitures ! Et renseigne toi sur les programmes et sur ce que tu vas étudier, tu rentres au lycée tout de même !»
Ça c'est mon père. Et puis il y a ma mère, un genre bien différent.
« Non mais Rosalie, tu as vu l'état de ta chambre ? Il y a eu la guerre ici ou quoi ?! Non mais c'est n'importe quoi, range moi ça vite ! Tiens, Octave, regarde la chambre de ta sœur, heureusement que tu n'étais pas comme ça toi parce que sinon je n'aurais pas tenu... Rosalie ! Lâche ce manga idiot immédiatement et nettoie cette pièce, je ne veux plus voir un truc traîner par terre d'ici une heure c'est compris ?! »
Voilà, c'était ma mère. Douce, charmante, agréable. Un vrai bonheur.
En fin de compte, je n'ai quand même rien fait de ma journée. Parce que je n'ai ni rangé ma chambre, ni fait mes fournitures ou quoi que ce soit en lien avec le lycée. J'ai par contre été très productive : j'ai réussi à lire tous mes mangas en une journée. J'ai battu un record. Et je me suis faite réprimandé à l'heure du repas. Mais ça c'est une autre histoire.
Le quatrième jour avant la rentrée vous serez étonnés d'apprendre que je suis allée faire les courses avec ma mère. Cahiers, feuilles de classeurs grands carreaux, copies simples et doubles, surligneurs (multicolores) , stylo quatre couleurs, enfin bref, le combo. J'avais préparé soigneusement une liste et j'ai pu préparer toutes mes affaires d'école (au grand bonheur de mon père qui a vu que sa fille pouvait lui obéir).
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Comme dans un Shojo
Novela JuvenilRosalie Potier ne jure que par les mangas. Et pas n'importe lesquels, elle ne vit que pour les Shojo, ces mangas romantiques à l'eau de rose qui font rêver des tas de filles avec tous leurs clichés et leurs beaux gosses. Rosalie rêve aussi mais sa v...