Normale-ment

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J'étais là assise en cours
Comme des milliers d'adolescents dans le monde
Et je regardais par la fenêtre
Comme des milliers de rêveurs
Comme des milliers de gens dans les livres
Barricadée dans un emploi du temps
Entourée de cons, on appelle ça des gens
Je refoulais ma haine du système
En griffant hargneusement mes cahiers
De dessins, d'ailleurs lointains
De caravanes.

Alors je me suis levée
Sans regarder personne
J'ai pris mon sac rangé mes crayons et cahiers
La femme qui enseignait
L'histoire ou les maths je sais plus
Elle a crié un ordre
Je l'ai poussée
Et j'ai claqué la porte

Je suis partie du lycée en marchant tranquillement
Lentement
Je voulais me souvenir de tout ces adolescents
Leurs visages blancs
Leurs cigarettes
Leurs avenirs indécis
Ils sont beaux
Je veux leur crier de venir avec moi
Qu'ensemble on pourrait construire un autre monde
Notre monde

Mais dans ce monde les rêveurs sont perdants.

Alors je pars seule.

Je marche jusqu'à la décharge
J'y vais car j'aime voir la destruction
Ça emmène à recréer c'est beau
Rob c'est le mec qui a arrêté ses études
Il sait que je le regarde travailler
Car j'aime ce qu'il fait
Réparer les bécanes blessées
Il m'a dit que si il en trouvait une il me la garderait, une caravane.
Il m'avait appelée à quatre heure du matin
En disant viens
Alors j'ai su
Que je pouvais enfin partir aujourd'hui.

Ma mère m'appelle
Putain je vais jeter ce foutu téléphone dès que je peux
Je bloque son numéro

Rob me montre la bête
Un van volswagen des années 60
Bordel
Il est fou
Mais je suis vraiment heureuse
Rob me donne les clefs et me serre fort
"Fais gaffe surtout, une fille comme toi c'est fait pour vivre encore longtemps et avoir des choses à raconter à ses gosses"
J'ai ris
Les gosses c'est pas fait pour ma vie
Et je suis partie.

CaravanesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant