Samedi 1er Mai 1999
Philadelphie, Pennsylvanie
Est des Etats-Unis
Memorial Hospital Philadelphia
Ses oreilles reconnaissent la sirène hurlante. Ses yeux peinent à discerner les formes alentours. Son corps, recouvert d'une couette épaisse, est étendu de tout son long sur un chariot-brancard, conçu en aluminium. Son cou est maintenu prisonnier dans un collier cervical rigide, l'empêchant de détourner ses immenses yeux, d'un bleu lagon, du plafond, d'un blanc éclatant – sans doute a-t-il été repeint récemment.
Elle avance. Ou plutôt, elle est poussée à l'aide des poignées du chariot. Elle entend des voix. Plusieurs voix s'entremêlent. Un brouhaha interminable ne fait que commencer...
—Traumatismes crânien et abdominal. La victime est en hypothermie. Elle a perdu connaissance durant le trajet mais est revenue à elle.
—Très bien, répond une sourde voix. Docteur Miller ? Appelez l'ascenseur.
La demoiselle, maintenue immobile, tente vainement de se repérer, de reconnaître ce lieu pourtant si public, de se raccrocher à cette hypothèse qu'elle ne parvient finalement pas à fonder.
—Où... où suis-je... ? Demande-t-elle d'une voix presque inaudible.
—Vous êtes aux urgences. Vous avez été violentée. Comment vous appelez-vous, mademoiselle ?
Incrédule, elle fouille sa mémoire à la recherche d'indices, de preuves, de faits, de cohérence... Cette réalité semble lui échapper et, elle peine à concevoir l'état dans lequel elle se trouve.
Sa peau l'irrite légèrement au point d'occasionner une sensation de brûlure, de démangeaison. Du sang, sec, macule son doux visage.
Des mains palpent l'ensemble de son corps. Sans doute à la recherche de symptômes ou encore, d'éléments afin de commencer à établir un diagnostic.
—Les voies aériennes sont libres. Elle peut respirer sans masque.
—Son pouls ralentit.
Soudainement, une lumière l'éblouit. Un des médecins agite sa lampe, à l'apparence d'un stylo, suffisamment proche de ses yeux afin de vérifier leur réactivité.
—Clignez des yeux.
Elle s'exécute quand, elle est subitement prise d'une crise d'angoisse. Elle s'étouffe, suffoque, halète fortement, manque d'oxygène. Sa respiration est bloquée.
—Calmez-vous. Je suis le Docteur Campbell. Ethan Campbell.
Sa voix chaude et rassurante la rassérène, l'apaise. Ce sentiment de sécurité et de confiance, qu'il dégage, donne naissance à une certaine connivence.
Ethan Campbell est un bel homme. Sa mâchoire carrée et ses traits anguleux rendent son physique agréable à contempler. Ses doux cheveux lisses, châtains clairs, presque blonds, et ses yeux, d'un bleu clair, aussi clair que l'aigue-marine, ourlés de sombres cils, accentuent son teint hâlé et lumineux. Sa tunique bleue marine, à encolure classique en V et à manches courtes, met en valeur sa musculature, laissant aisément deviner une pratique régulière d'arts martiaux.
—Quel est votre nom ?
—Je... je m'appelle Lily-Rose. Lily-Rose Vychedkevitch.
Il hoche de la tête en gardant fixement ses iris sur la patiente qui se retrouve presque expulsée de l'ascenseur tant l'urgence est grave et son état sérieux.
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Liaisons Dangereuses (Livre publié!)
Romance« La seule échappatoire que j'ai trouvée... est la mort. » 1er mai 1999, Philadelphie, Pennsylvanie. Fracture déplacée du tibia. Fracture au coude. Os temporal fracturé. Côte brisée. Ecchymoses. Angle du coude anormal. Anévrisme sur l'artère iliaque...