« C'était Toi et Moi contre le reste du Monde. »

Partie 14 : J'ai besoin de croiser l'espoir pour chasser mes idées noires.

POV Yazid

Purée, mais quel con ! J'suis même pas capable d'être un homme, j'ai même pas été capable de voir ce qu'il se passait. J'ai pensé qu'à moi et ma sale gueule, à aucun moment j'ai vu que ma famille avait besoin de moi. J'ai laissé ma mère se tuer pour nous pendant que j'passais du bon temps avec des crasseuses. Pendant que ma mère se tuait à la tâche au détriment de sa santé moi je m'amusais tranquillement sans me soucier de rien.

19h45

Je sortis de l'hôpital accompagné de ma sœur et ses 2 copines. Je les deposa chez elle et repris le chemin de chez nous. Le trajet se fit dans le silence, je sentais Jadwa très énervée, elle ne m'a pas deccroché un seul mot ni un même un regard.

Arrivés en bas du bâtiment, elle sortis et se précipita directement vers le hall. Quant à moi je m'arrêta pour saluer les jeunes qui étaient en bas des blocs. Je suis resté avec eux une bonne petite heure avant de remonter. Quand j'ouvris la porte je ne trouva personne.

Yazid : Jadwa ?! Eddine ?!

Aucune réponse. Je me dirigea vers la chambre d'Eddine mais elle était vide.

Yazid : Jadwa ?

Je commençais à perdre patience, je sais pas ce qu'il lui arrive à elle. J'ouvris la porte de sa porte et la trouva assise à son bureau.

Yazid : Pourquoi tu réponds pas quand je t'appele ?

Elle tourna sa tête et me regarda de travers. J'ai cru que j'allais la baffer, je m'approcha d'elle.

Yazid : C'est qui que tu regardes comme ça là ?

Elle détourna son regard.

Jadwa : Personne.

Yazid : Ouais c'est ça, calme ta joie ! Il est où Eddine ?

Jadwa : Il dors chez son pote Fatih.

Je voulais engager la discussion avec elle mais j'savais pas comment faire. C'est ma sœur mais j'sais pas comment m'y prendre avec elle, elle est trop spéciale pour moi, toujours renfermée. À vrai dire, j'ai toujours étais plus proche de Zayna, mais après son mariage, j'ai commencé à ne plus trop être à la maison préférant la rue et ses charmes. J'ai pas pris le temps de m'occuper de Jadwa et Eddine, je les avais abandonné entre les mains de mon père.

Yazid : Viens on va prendre des grecs

Jadwa : Non merci. J'ai pas faim maintenant est-ce que tu peux sortir de ma chambre, j'ai des cours à rattraper.

Sa façon hautaine de me parler me faisait bouillonner, je n'avais qu'une seule envie à ce moment là : lui encastrer sa tête dans le mur.

Yazid : Ecoute, je sais pas ce qui t'arrive mais tu vas arrêter de prendre la confiance et mieux parler avec ta bouche.

Elle se leva alors de sa chaise et me fit face.

Jadwa : Tu veux savoir ce qui m'arrive ? Tu veux vraiment savoir ?

Je n'ai même pas eu le temps qu'elle enchaina.

Jadwa : Il m'arrive que j'ai un frère complètement idiot ! Sa mère se retrouve à l'hôpital et il a été injoignable toute la journée. T'imagines il lui serait arrivé un truc grave ? J'aurais fait quoi moi ? J'ai que 15 ans, t'en a 20. Maintenant que l'autre est parti, prend un peu tes responsabilités au lieu de toujours fuir. T'es là tu laisses ta mère accumuler les travails, tu te dis pas qu'elle n'arrivera peut être pas à assumer ? Déjà qu'elle s'occupe de la maison, d'Eddine et en plus ses travails. Alors que toi, Monsieur, il passe son temps avec ses amis, avec des crasseuses, il dépense sans compter alors que sa propre famille est dans le besoin. Il sort toute la nuit, revient en pleine nuit complètement saoul sans honte, sans rien. Mais t'es quoi comme espèce ? T'as aucune honte de rentrer ivre, à aucun moment tu te dis que tu pourrais tomber sur ta mère ou que tu gênes ? T'es là, tu te réveilles à pas d'heure, tu vides, sans aucune honte, les placards que Maman remplis à la sueur de son front. Tu t'es cru dans un moulin ou c'est comment ? Tu sort, tu rentres, tu respectes rien ni personne. Mais toi, t'es le roi des cons c'est pas possible !

Mon sang ne fit qu'un tour, je n'étais pas du tout préparé à ça. Je me suis pris la verité en pleine gueule. Sans m'en rendre compte, je lui mis une énorme claque, elle vola jusqu'à son lit. N'assumant pas mon geste, je pris la fuite.. Pour ne pas changer.

20h21, Bâtiment F

À cette heure-ci, la cave était vide, j'étais donc seul, seul face à mes torts. Au fond ma sœur n'avait pas tort, j'suis le roi des cons. J'ai même pas vu que ma mère était épuisée, j'étais même pas au courant qu'elle avait un deuxième taff. J'ai tellement été aveuglé par ma tristesse que j'ai même pas vu que ma famille avait besoin de moi. Je m'en voulais tellement mais que faire, je ne pouvais pas faire marche arrière, il ne me restait plus qu'à assumer. Il fallait que je rattrape le coup, je me devais de les mettre à l'abri, c'était mon rôle dorénavant, je n'avais plus le droit à l'erreur. La porte s'ouvrit ce qui me fit sortir de mes pensées.

Anis : Salam ça va ? Je cherche Halim, t'sais pas où il est, j'arrive pas à le joindre.

Yazid : Non, j'sais pas mais j'pense il va pas tarder. Installe toi si tu veux en attendant.

Il pris place dans un des fauteils, je lui proposa de la boisson et à fumer, il refusa. Je lui proposa alors une partie de Play, cette fois, il accepta. Tout en jouant, on parla de tout et de rien. Je ne sais plus comment on est arrivé à ce sujet, mais nous avions commencé à parler affaires. Je lui avais proposé de monter notre petite affaire afin de gagner plus de sous, je savais qu'il était en cours, qu'il ne travaillait pas et qu'il faisait quelques petites affaires par ci, par là. Je savais également qu'il avait besoin de sous pour aider sa mère tout comme moi, on avait convenu d'un accord et de nous associer.

Quelques heures plus tard, toute l'équipe débarqua, Anis s'en alla, finalement Halim n'était pas venu. Moi qui avais promis de changé, je repris mes bonnes vieilles habitudes, je passa la nuit à boire et à fumer. À la différence, cette fois, que je n'étais pas rentré à la maison. Les paroles de ma sœur avait réussi à percuter mon cerveau, bien que ma mère n'était pas chez moi, je ne voulais pas que ma sœur ait à me voir dans cet état, je ne veux plus être un parasite à ses yeux. J'ai donc passé la nuit dans cette cave, seul, après que tous ait rejoint leur domicile. 
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