- "Je suis désolée Aaron" lâchai-je libérant le souffle coincé depuis quelques minutes dans ma trachée "Laisse moi descendre s'il te plaît"
- "Attend, attend, pourquoi tu veux partir ?" commence-t-il à paniquer.
- "Je ne peux juste pas faire ça" fis-je.
- "Parce que tu aimes quelqu'un d'autre ?" réplique-t-il immédiatement, paniquant.
Mon ventre se tord à l'idée que ça puisse le toucher.
- "Ne raconte pas n'importe quoi" répondis-je sautant au sol après qu'il se soit écarté, mon cœur palpitant encore.
- "Alors pourquoi tu ne le veux pas ?" s'agace-t-il "Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?"
Mon souffle se bloque de nouveau dans mes poumons et je suffoque alors que je le fixe surprise.
- "Tu n'as rien fait de mal Aaron, je ne peux juste pas" débitai-je "Maintenant, je souhaiterai aller me coucher, demain j'ai du travail et je ne voudrais pas être trop fatiguée"
- "Tu es ridicule Abigaile franchement, je ne sais pas ce qui se trame dans ta petite tête mais tu commences à m'agacer, je ne sais pas ce que je dois faire pour que tu arrêtes de toujours me repousser" déclare-t-il.
- "Je ne te repousse pas"
- "Arrête de te foutre de ma gueule, tu le fais à chaque fois !"
- "Bon ça suffit Aaron ! Laisse moi faire comme bon me semble ma vie, j'ai le droit de la mener en toute liberté comme je l'entends, tu n'as pas ton mot à dire sur comment je fais les choses !" m'écriai-je.
- "Pas quand ça touche les gens qui t'entourent Dwight ! Je ne vais pas fermer ma gueule pour te faire plaisir, tu ne peux pas juste dicter les choses et qu'on se la ferme, c'est pas une dictature !" crache-t-il "Le monde ne tourne pas autour de toi, tu ne peux pas fuir les situations parce qu'elles ne te conviennent juste pas ! On a aussi un cœur, si tu l'oublies. Si tu ne veux pas m'embrasser, tu as juste à me le dire mais ne te plains pas que je te demande des explications !"
- "Je n'en ai pas à te donner !" fis-je "Tu me fais passer pour une sans-cœur là, alors que ce n'est pas le cas"
- "Alors ne te comporte pas comme tel !" lâche-t-il "Arrête de faire ta petite bourge et faire ton impassible quand on s'ouvre à toi !"
Ces mots crus me blessent mais je laisse passer, bien trop agacée par son comportement d'enfant vexé.
- "Toi arrête d'être bipolaire, cesse de m'ignorer et la seconde d'après faire comme si tu t'en souciais" commentai-je.
- "Je ne t'ignore pas" fait-il "Et arrête aussi de tourner le sujet contre moi quand je cherche à te comprendre"
- "Tu le fais Aaron, tu m'ignores. Et je ne tourne pas le sujet à ma faveur mais comme ça ressemble à un règlement de compte, je pose mes cartes" dis-je irritée.
- "Tu me saoules vraiment, là tu dépasses les bornes, tu te fous de moi !" s'énerve-t-il "Je vais me coucher"
Et il part me laissant seule dans la cuisine, je reste un moment stoïque à fixer la sortie qu'il a emprunté pour se rendre à l'étage. Je reconnais avoir carrément tout gâcher et j'ai envie de m'arracher les entrailles pour avoir tout foutu en l'air. Je comprends qu'il soit agacé de mon comportement, parce que ce soir, j'aurais pu changer la donne, j'aurais pu enfin aboutir à tout ce dont je rêvais depuis des jours, mais la panique a pris le dessus, j'ai sûrement trop réfléchi et je me suis posée trop de questions, parce que c'est dans ma nature de tout planifier. Je n'ai pas su juste prendre l'invitation comme elle venait, j'ai tout de suite pensé à 'Et après ?' et j'ai commencé à me demander si il ignorerait tout, jusqu'au plus petit détail. Il a raison, je suis vraiment ridicule. J'aurais simplement pu l'avoir contre moi, ses lèvres se mouvant contre les miennes sans me poser trente six mille questions.
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Nos chemins se sont croisés. |Tome 1|
Teen FictionLorsqu'on passe sa vie à ignorer cette personne qu'on croyait avoir perdu de vue pour toujours, parce que la vie nous sépare et nous rapproche de certaines personnes, quand on oublie avec le temps. Puis un beau jour, pour on ne sait quel raison, la...