Chapitre 1

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Ils se battent pour imposer leurs vérités, leurs croyances. Alors que moi, je détenais le secret, celui qui aurait mit tout le monde d'accord. Du moins, j'en étais persuadé.

Le 25 mai 2010, je me réveillais, les paupières battantes de fatigue, après une nuit paralysé par la peur de l'orage. J'avais promis à mon père de ne pas pleurer, mais cela m'avais valu de rester figé toute la nuit les yeux écarquillés, la gorge serrée. Après avoir arrêté mon réveil, je me dirigeai vers la chambre de mes parents, où je me hissai entre eux et les draps chauds. S'éveillant à moitié, ils m'enlaçaient, comme chaque matin, en fait. Mais celui-ci était particulier, c'était le dernier.
Après nous être préparé, papa me conduisit jusqu'à mon école, mais c'est avant le tournant de la rue qu'il m'embrassa et me lâcha la main, car c'était carrément la honte de le faire devant mes copain! Il me surveilla jusqu'à ce que je franchisses le portail.

La journée passa, comme chacune, avec quelques colères, quelques rires, quelques pleurs. C'est tout excité que je sorti de l'école, le sourire aux lèvres. Papa m'attendait là, au bout de la rue et je rejoins en courant. En arrivant dans ses bras, je lui racontais toutes mes péripéties, qu'il acquiesçait d'un hochement de tête. Mais quand j'eu finis, je remarquais que ses yeux brillaient plus que d'habitude, et pourtant, ils avaient perdus un éclat. Il est faux que les enfants ne remarquent pas. Je voyais bien, mais je ne comprenais pas. Je le pris par le cou, comme faisait maman, et lui dis:"Ba qu'est ce qu'il y a, papa?"
Ses sanglots me surprirent et il enfouit sa tête dans mon épaule. Qu'aurait fait une grande personne? "-Ba faut pas pleurer papa, allez, raconte moi.
-... Maman est partie au ciel, dit-il, après avoir prit une inspiration. "
Il guettait de ses yeux noirs ma réaction, pour voir si il s'y était bien prit. Il n'y avait pas de bonne façon de dire à un enfant qu'il avait perdu sa mère. Je lui demandais,si cela voulait dire qu'elle était morte, mais je n'apprendrais pas sa réponse car je ne réalisais pas qu'elle pouvait être positive. Et pourtant, ses lèvres se pincèrent, son regard chaud entrait dans le miens, et il hocha la tête. Mon corps tout entier frémit. Charlemagne était mort en 814 après J-C, et aujourd'hui, on ne l'avais jamais revu. Pareil pour Jeanne d'Arc, Michael Jackson (le chanteur préféré de papa), et aussi papy. Mais là, c'était maman, je n'allais plus jamais la revoir?! Je hurlais, me débattais dans les bras de papa, qui répétait en boucle qu'elle était juste au dessus de ma tête, à me regarder. Et pourtant, lui aussi, pleurait, alors je continuais à hurler, encore et encore...

Maman De BrumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant