🔄Point de vue de Abigaile Dwight🔃
Je me lève en même temps que le soleil, j'ai passé une sale nuit. Je me suis endormie après ma crise de sanglots, mais j'ai cauchemardé toute la nuit par la suite. J'ai encore les yeux bouffis de la veille, je suis complètement pâteuse, les souvenirs d'hier me hantent sans cesse comme si l'action se répéter en boucle, mais la vérité est là: cette fois-ci, c'est moi la rejetée. Je reste sous les couettes pendant presque une heure et demie, je n'ai pas la force. Pourtant je me fais violence pour me mettre debout. Je parviens malgré mes muscles endormis à rejoindre la cuisine où j'avale seulement une tasse de thé, l'appétit m'ayant quitté.
Je finis par me préparer sans grande envie. Je me trouve pathétiquement dépressive alors que rien ne s'est passé, rien n'est si dramatique. C'est vrai, il n'y a aucun mort. Mais il y a des blessés... Aaron le premier, je pense, même si c'est lui qui a pris la décision. Après tout, je suis un peu la fautive, j'aurais pu le retenir, mais à quoi bon, si notre relation n'avait pas d'avenir. Maintenant, je redoute de vivre chaque jour avec lui.
Comme à l'habituel, sur les coups de 12:30, je quitte le logis et m'installe au volant et démarre le véhicule qui me mène tout droit dans la rue du café. J'observe par-ci par-là le paysage extérieur composé de grands troncs en bétons qui nous surplombent. La circulation est très calme par rapport à d'habitude. Tout me semble vide et sans vie - comme mon cœur -
J'entre dans la boutique et salue, sans plus d'entrain, mes collègues. Nous avons un petit nouveau apparemment puisque je repère M. Cadington avec un jeune homme, sûrement plus jeune que moi, à ses côtés. Ils semblent en grande discussion. Je continue mon chemin jusqu'au vestiaire réservé à la gente féminine et dépose mes affaires. J'attrape le tablier dans mon casier, celui réservé aux serveuses. Je le défroisse rapidement et sans perdre de temps je me poste dans la cuisine pour connaître le plat du jour.
À la pause, je rejoins Daura dans notre petite ruelle. Son éternelle cigarette plantée entre ses lèvres.
- "Alors avec ton mec ?"
Aussitôt, je m'étouffe avec ma salive, l'écorchure déjà présente dans ma poitrine, s'ouvrant un peu plus. Je soupire pour évacuer la boule dans ma gorge.
- "On a décidé d'abandonner..." répondis-je simplement, fixant un point sans grand intérêt.
- "Pourtant, cela semblait bien parti" commente-t-elle.
- "Je sais" fis-je.
Elle comprend vite que je cherche à éviter le sujet et me raconte sa soirée arrosée de ce week-end, elle parvient à me faire sourire tout de même. Nous rentrons dans l'arrière-boutique en silence. Je reprends du service quand soudain le patron m'interpelle:
- "Abigaile ! J'aurais besoin que tu expliques à notre nouveau camarade comment fonctionne la machine à café"
Je hoche simplement la tête et me dirige derrière le comptoir où nous avons toutes les boissons à dispositions. Je lui lance un sourire poli et lui montre le fonctionnement de l'engin.
- "Bah ça va, c'est pas si dur !" s'exclame-t-il.
- "On a jamais dit que ça l'était" répliquai-je en souriant.
Il me zyeute un instant puis sourit de toutes ses dents. Un client débarque et commande un expresso, je laisse alors le novice aux commandes, sous mon regard inspecteur. Il joue son rôle de serveur à la perfection et réussit son premier expresso. Je le félicite puis il me rétorque d'un ton joueur:
- "Ça s'appelle le talent ça !" en se ventant et en levant ses bras pour montrer ses muscles.
Je m'esclaffe d'un rire franc, ce qui me fait du bien. J'apprends par la suite qu'il est lycéen comme moi, mais dans l'école de l'autre côté de la ville. Il s'appelle Zack. Néanmoins, il rentre simplement dans sa première année contrairement à moi, vu que j'entame ma troisième et dernière à la rentrée de septembre. On parle de nos projets d'avenir et nous sympathisons. Il est vraiment cool, un peu bad boy, mais un faux, car il ne l'est réellement que d'apparence.
VOUS LISEZ
Nos chemins se sont croisés. |Tome 1|
Teen FictionLorsqu'on passe sa vie à ignorer cette personne qu'on croyait avoir perdu de vue pour toujours, parce que la vie nous sépare et nous rapproche de certaines personnes, quand on oublie avec le temps. Puis un beau jour, pour on ne sait quel raison, la...