Les jours passent et je me sens tellement vide, dépressive. J'ai essayé de le joindre sans jamais parvenir à presser le bouton d'appel, j'ai peur de ce qu'on pourrait se dire et puis, si ça ne sert à rien. Cependant, je souffre réellement de son absence, pour ne pas dire que j'en suis malade. Je songe à partir quelques jours, mais le travail me retient. Et rien ne s'arrange puisque je ne peux pas aller voir ma meilleure amie, il me reste encore une semaine et demie à patienter comme ça.
Alors tous les soirs en rentrant, je me poste devant la télévision et je regarde sans grand enchantement les émissions défilées, il m'arrive parfois d'avaler quelques Granolas ou de manger un fruit, mais c'est comme si l'appétit m'avait totalement quitté. Aaron me manque tellement, il avait dit qu'on s'épaulerait et aujourd'hui où en sommes-nous ? Toutes nos belles paroles jetées par la fenêtre parce que notre histoire d'amour est impossible. Pourtant, on s'aime.
Cette pensée me fait bien trop mal au cœur pour que mon visage reste impassible, je laisse donc encore quelques larmes glissées le long de mes joues déjà asséchées par celles qui ont déjà coulé auparavant.
Néanmoins, Zack me redonne quelque peu le sourire au travail. Il fait en sorte que je sois plus joyeuse. Même si il ne sait pas la raison de mon chagrin, il s'en contre-fiche on dirait, il passe juste son temps à faire des blagues et me raconter sa vie. Le problème, c'est que quand je rentre à la maison après le boulot, tout me paraît vide, morne et je suis tellement seule.
Je sais que je m'apitoie sur mon sort et je pense qu'il est temps que je me reprenne en main, mais je n'en ai réellement pas la force. J'observe le programme qui passe à la télévision, une émission qui découvre des jeunes talents. J'aurais tellement voulu apprendre à jouer un instrument, savoir quoi faire de mes dix doigts, mais je n'en ai jamais réellement eu l'occasion.
Finalement je parviens à me plonger dans l'émission, ce qui m'évite de trop penser à ma poitrine meurtrie. Je monte à l'étage et comme tous les soirs, je me brosse les dents, me revêtes de ma tenue de nuit puis m'avance vers la chambre à l'opposée de la mienne, je tire la couette bleue foncée et m'allonge, je ferme les yeux, de façon pathétique, j'inspire profondément l'odeur de son parfum puis tente de m'endormir. Depuis qu'il est parti, j'exploite sa chambre, incapable de me passer totalement de lui.
Demain, c'est samedi et je n'ai franchement pas envie de rester cloîtrer entre quatre murs. Je me promets donc qu'après avoir rempli le frigo, de sortir un peu, toute seule.
Je suis réveillée par un bruit assourdissant à la porte d'entrée, quelqu'un tambourine comme un fou. Je me précipite alors, encore endormie et déverrouille la serrure avant d'ouvrir la porte. Je découvre Paul trempé. Je m'efface pour le laisser entrer.
- "Que fais-tu de si bonne heure ?" lui demandai-je.
- "Te fous pas de ma gueule, il est déjà 10:30" déclare-t-il en tirant ses chaussures à l'entrée, elles aussi, trempées "J'ai téléphoné, tu ne répondais pas. J'ai complètement affolé, je me suis imaginé au moins une centaine de scénarios. Merde ! Aaron n'est plus là et tout, j'ai cru que t'avais voulu mettre fin à ta vie et tout !"
J'explose de rire. Il est trop mignon quand il est comme ça !
- "Ne t'en fais pas Paul, je ne suis pas suicidaire !" m'exclamai-je.
Il glousse à son tour.
- "Ne refais plus jamais ça !" ajoute-t-il.
Je le lui promets. Puis nous nous dirigeons tous deux vers la cuisine. Je lui propose de petit-déjeuner avec moi et il accepte volontiers - un vrai glouton ! - Nous parlons de choses et d'autres. Puis il aborde le sujet qui fait mal:
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Nos chemins se sont croisés. |Tome 1|
Teen FictionLorsqu'on passe sa vie à ignorer cette personne qu'on croyait avoir perdu de vue pour toujours, parce que la vie nous sépare et nous rapproche de certaines personnes, quand on oublie avec le temps. Puis un beau jour, pour on ne sait quel raison, la...