Au dernier rang il observait la classe. Seul à son bureau il n'avait pour compagnie que l'ennuis d'une heure de mathématiques bien trop longue. Elle semblait s'étendre sur toute la journée, dilatant le temps pour finir par le perdre dans l'infini. Le tableau, blanchit par la craie, était emplit de symboles et d'idéogrammes sans aucun sens. Des " f'(x)" viendrait sans nul doute le hanter dans ses cauchemars; il pensait ça en souriant. Son regard se porta sur l'horloge accrochée au mur. Ce genre d'horloge bon marché, perpétuellement avec une minute d'avance ou de retard, qu'on ne trouve que dans les institutions d'état. Le bruit sourd de la classe bourdonnait, souligné par la voix crispante du professeur, paraissant se transposer dans son crâne, raisonnant dans les confins de ces encéphales. Plus il l'observait, plus il avait le ressenti de l'entendre, ce cliquetis d'engrenage régulier, encore plus soporifique que le cours en lui même...Quoi que... Bien que cette petite tige de métal décrive des cercles à n'en plus finir, sa camarade, plus large et indiquant les minutes, se montrait bien paresseuse. La plus discrète, celle des heures, avait nettement pris sa liberté et n'avancerais jamais plus visiblement. Les frappes régulières du mécanisme était captivante, jusqu'à ce que l'objet se décroche et frappe le sol, l'expulsant de ses pensées avec violence.
