19 - Une bien étrange vente aux enchères

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Entre les manœuvres de sa mère et celles des Gallius, Aulus trouva le temps de traiter ses affaires avec ses nombreux « clients ». Outre la gestion de ses terres, le patron de la Gens Marius disposait de plusieurs commerces florissants disséminés dans tout l'empire.

Aulus souhaitait remplacer Yaël. Et ce jeune esclave docile et doué de milles grâces était le meilleur choix possible. Cependant là, pas de passe droit, pas de possibilité de vendeur à charmer, il fallait donner le meilleur prix en toute discrétion.

« Voici, un garçon de toute beauté en provenance de Bithynie. Il sait chanter, danser, jouer de la musique et s'occuper d'un maître exigeant. Il comprend et parle parfaitement le latin. Regardez-moi ce corps superbe... » Fit le vendeur en regardant fixement certains clients dont Aulus.

« Il est mis à prix pour un montant sacrifié de 5 000 sesterces...qui dit mieux ? »

« 5500...6000 à ma droite...,"

« 8000 à ma gauche..."

Aulus se retourna vers l'homme qui venait de renchérir sur son prix. C'était un homme inconnu d'origine étrangère. Sans doute un affranchi en provenance de Syrie et qui semblait visiblement très riche si on en croyait l'extrême qualité de sa tenue et la splendeur de ses nombreux bijoux.

Ce dernier fixa Aulus avec un sourire malicieux avant de renchérir de nouveau : « 10 000 sesterces ! ».

Aulus de rage fit un signe vers le vendeur pour poursuivre. L'étranger continuait de renchérir systématiquement sur les prix d'Aulus qui finit par renoncer devant l'énormité de la somme à débourser. Il avait beau être très riche, ce garçon ne valait pas une somme pareille.

Aulus déçu regagnait sa litière lorsqu'un esclave s'approcha de lui :

« Excellence, pardon, ne pars pas, mon maître veut te parler »

«Ton maître ? »

« Batiatus...c'est lui qui a acheté le garçon ... » chuchota-t-il

« Et alors, il l'a eu. Que veut-il de plus ? » fit Aulus visiblement agacé

« Il veut juste te parler, excellence... »

« Où est-il ? » grogna Aulus.

« Il est là-bas, viens avec moi s'il te plait... »

Autant intrigué qu'inquiet, Aulus suivit l'esclave jusqu'à son maître.

« Titus Batiatus, citoyen romain. Accepte mes excuses, tribun, pour t'avoir ennuyé avec mes enchères. Mais, je souhaitais absolument...te l'offrir moi-même en hommage à tes glorieux faits d'arme et...à ta sublime beauté... »

« Je ne peux accepter ce genre de cadeau même si, je te remercie pour ton geste... » Répondit Aulus autant irrité qu'embarrassé par la déclaration de l'oriental.

« Dans mon pays, refuser un cadeau est un affront ! » s'exclama fermement ce dernier.

« Désolé, mais je ne peux accepter un tel cadeau ! » renchérit Aulus tout aussi décidé.

« Alors, si tu n'en veux pas, il mourra... ». A ce moment, un des esclaves de Batiatus pointa un poignard effilé vers le cou du cadeau en question qui, tout tremblant, suppliait Aulus du regard.

« Bon, j'accepte ! Mais c'est surtout parce que ce serait vraiment jeter l'argent par les fenêtres... » Rétorqua le jeune romain.

« Très bien ! C'est donc avec un grand plaisir que je t'offre ce garçon... Je suis certain qu'il sera à même de te satisfaire en tout point... » Minauda l'oriental avec un ton plein de sous-entendus.

Le trône divin (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant