23 - De l'amour et autres complications

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Quelques jours plus tard,  Aulus se rendit dans la demeure de son ami le marchand d'esclave Gératus. Ce dernier le reçut toujours aussi chaleureusement et après avoir demandé des nouvelles de sa jeune épouse, lui tendit les livres de comptes relatifs à leur discrète association dans un négoce d'esclaves. 

A ce moment, entra sans se faire annoncer le jeune fils du marchand.

« Père, ces draps de soie sont vraiment trop...euh...Oh pardon, je suis désolé...»

« Tribun, tu connais mon fils, Lucius , et comme tu vois je ne l'ai pas très bien élevé... »

«Ton fils, Gératus, me semble pourtant doué de toutes les graces... » fit Aulus sous le charme de cette vision. Lisant parfaitement bien dans le regard brûlant d'Aulus ainsi que dans celui tout aussi chaud que lui renvoyait le jeune homme, le marchand le raccompagna rapidement en gromelant des réprimandes à voix basse.

« Je lui apprends le métier mais, il ne pense qu'à s'amuser...Il y a bien trop de distractions à Rome !» fit-il de retour derrière son bureau.

«...et de superbes éphèbes à courser plein ta maison Gératus ! ».

« Hélas, oui... » soupira-t-il. Les deux hommes éclatèrent de rire.

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Quelques jours après cette rencontre fortuite, Aulus revit par hasard le jeune homme au cirque Maximus. Il le salua de loin et lui fit signe de descendre le rejoindre dans les couloirs grouillants du monument.

« Lucius, je suis charmé de te revoir »

« Excellence, je ne le suis pas moins !».

« Ces jeux te plaisent-ils ? »

« Oui, beaucoup... »

Le jeune homme baissait les yeux peinant à supporter le regard de braise d'Aulus.

« Ton père t'as enfin autorisé à quitter ton travail ? »

« Non... J'ai dû prétexter des affaires en ville...Mais, chut ! »

« Promis, je ne dirai rien...mais...seulement si... »

« Si ? »

« Si tu me donnes un baiser... »

Cette réponse du jeune patricien fit rougir l'adolescent qui ne savait plus où se mettre.

« Mais, je... je crois que je vais regagner ma place...»

Voyant le trouble du jeune homme, Aulus se confondit en excuses :

« Pardon, je t'ai manqué de respect...».

« C'est pardonné mais, ne t'avise plus de me traiter comme un moins que rien. Je suis un citoyen romain ! »

« Oui c'est promis. Porte-toi bien !».

Cette déconvenue avec le fils de Gératus lui gâcha le reste des jeux si bien qu'il quitta les lieux avant la fin. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui résiste. Généralement, il obtenait toujours ce qu'il voulait soit par son argent, soit par son charme. Cependant, là rien n'avait marché. Il soupçonnait le marchand d'esclaves d'avoir violemment réprimandé son fils après leur première rencontre.

Quelques jours plus tard, il le croisa de nouveau dans un lieu mal famé de la ville. C'était un endroit où des combats clandestins étaient organisés. Les spectateurs y venaient pour parier de grosses sommes sur la mort de tel ou tel combattant. Il n'y avait aucune règle. On y croisait toute la lie de la société romaine, des citoyens accros aux jeux d'argent, des pontes de la pègre locale et même quelques riches romains comme Aulus en recherche de sensations fortes. En marge des combats, il y avait souvent des rixes et des meurtres.

Le trône divin (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant