Dans la soirée, Aulus se rendit accompagné d'une troupe légère à la villa de Batiatus. Magnus parlementa quelques minutes avec l'esclave venu à sa rencontre. Ce dernier disparut pour faire parvenir à son maître le billet que le germain venait de lui tendre.
Lorsque le riche Syrien lut la missive, un large sourire éclaira son visage. Il ordonna à l'esclave de faire entrer prestement le visiteur et sa suite.
Il reçut Aulus en trônant au milieu de coussins dorés et entourés de serviteurs prêts à satisfaire le moindre de ses souhaits.
« Aulus Marius... C'est un honneur de te recevoir dans ma demeure... »
« Titus Batiatus, l'honneur est pour moi. Merci de me recevoir si vite. »
« Lorsque j'ai su que l' Empereur de Rome était à ma porte, comment pouvais-je refuser de le recevoir... » fit-il d'un air ironique.
« C'est que les choses ne sont pas si simples...» répondit Aulus l'air grave.
« Et je me doute que c'est ce qui t'amène... » fit-il en faisant signe aux esclaves de s'éloigner et à Aulus de s'installer près de lui.
« Oui et je n'irais pas par quatre chemins... car je suppose qu'un homme tel que toi sait déjà tout ce qui ce passe ici et ailleurs... Mes amis et moi avons besoin d'argent pour prendre le pourvoir à Rome. Toi seul parmi nos connaissances est assez riche pour nous aider dans cette entreprise et en permettre une issue rapide qui éviterait beaucoup d'effusions sang. Evidemment, il ne s'agirait que d'un prêt. Nous te rendrons l'argent avec les intérêts sur les biens que nous aurons confisqués à nos ennemis.»
« Et si c'est ton cousin qui gagne la partie ? » répondit perfidement le syrien.
« Tu sais très bien qu'avec ton argent et mes troupes, mon cousin n'a aucune chance ! » s'exclama Aulus d'un air très déterminé.
« C'est probable... Mais bon, de l'argent, j'en ai déjà beaucoup. Pourquoi prendre tant de risques pour quelques sesterces de plus ? Qu'ai-je vraiment à y gagner ? »
« Que veux-tu d'autres ? La citoyenneté Romaine pour tes amis ? un titre de sénateur ? »
« Tu sais très bien ce que je veux... » fit-il en plongeant son regard noir brûlant dans celui d'Aulus.
« Mais je croyais que... » bredouilla Aulus rougissant.
«...que je voulais en rester là après notre dernière rencontre privée ? Certes, mais tu oublies qu'entretemps tu es devenu empereur de Rome et ...que je n'ai jamais fait l'amour avec un divin César... Cependant, comme tu t'étais ennuyé la dernière fois... Peut-être que toi...»
« J'ai menti... J'étais furieux que tu me jettes comme une vulgaire catin ! » répondit-il avant de baisser les yeux.
« Oui, je l'avais fait exprès. J'avais trop peur... de m'attacher à toi...» murmura-t-il en relevant d'un doigt le visage d'Aulus. Puis, il plongea son regard noir brillant dans celui du jeune César.
« Batiatus...» Aulus posa sa main sur celle du Syrien.
« Viens...» les deux hommes tombèrent dans les bras et s'embrassèrent sur la bouche avec fougue.
Après avoir passé un moment dans les termes privés du Syrien, les deux hommes se dirigèrent nus dans la chambre de Batiatus. Là, ce dernier poussa doucement le jeune homme sur le ventre puis tira ses fesses en arrière. Il glissa sa langue de feu entre les fesses d'Aulus qui gémissait déjà de plaisir. L'homme d'affaires était toujours aussi doué. Et le bel apprenti Empereur oublia tout entre ses mains expérimentées. La nuit ne fut pas assez longue pour les deux amants qui se quittèrent au petit matin épuisés et satisfaits. Ils se fixèrent de nouveaux rendez-vous intimes dans les jours suivants.
Batiatus, en homme avisé, imposa néanmoins un de ses hommes pour superviser l'affectation des fonds à l'entreprise militaire d'Aulus et de ses amis. Bien que sincèrement épris, il n'en perdait pas le sens des affaires. Un de ses affranchis ne quitta donc plus Micianus qui était chargé des opérations financières pour le compte des insurgés.
La nuit, il retrouvait son divin amant l'esprit tranquille quant à la bonne gestion de ses investissements.
Aulus quant à lui ne touchait plus terre. Il était devenu bizarrement étranger à tout ce qui ce passait autour de lui. Entre les mains des Gallius, de sa mère et de Batiatus, son destin semblait lui échapper totalement.
Cette impression fut renforcée dans l'intervalle, car le consul lui avait fait confectionner une armure superbe incrustée d'or dans laquelle il paradait tel un dieu en procession.
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Le trône divin (BxB)
Historická literaturaLe trône divin décrit l'irresistible ascension d'un jeune et beau patricien romain. Il devra franchir quantité d'obstacles et procéder à bien des renoncements avant d'atteindre presque malgré lui les sommets de l'Empire. Sa forte attirance pour les...