Chapitre 8-1

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Une chaleur étouffante. C'est tout ce que je peux sentir en cet instant, elle est tellement intense, que j'ai l'impression d'être dans une fournaise. J'ouvre les yeux, une fumé noirâtre m'empêche de comprendre où je me trouve et je commence à tousser.

Je ressens peu à peu la douleur s'immiscer dans mes membres et je me rends compte que je suis allongée sur un sol recouvert de débris en tout genre, allant de bouts de verre à des morceaux de bois calcinés. Je me relève, à demie sonnée et jette un regard circulaire tout autour de moi, mais la fumé devient un peu plus épaisse et étouffante au fil des secondes, m'empêchant de distinguer précisément où je me trouve.

J'arrive cependant à distinguer des flammes, présentes un peu partout aux alentours, m'encerclant et provoquant des bruits incessants de crépitement.

« Bon sang mais où suis-je ? »

J'amène mon bras contre mon nez pour essayer d'inhaler le moins possible l'air souillé et fais quelques pas dans la pièce. Je ne tarde pas à me rendre compte que je me trouve dans une maison, qui a vraisemblablement pris feu. Cependant, je n'arrive pas à savoir si tout cela est vrai ou si c'est simplement un autre cauchemar que je suis en train de faire et duquel je vais me réveiller en criant.

Je fais de grands gestes de ma main libre pour essayer, vainement, de repousser tout cette fumé qui me pique les yeux et m'empêche de trouver un moyens pour me sortir de cet enfer. Comment suis-je arriver ici, enfin ? Un craquement sous mes pieds m'incite à m'arrêter et je me baisse pour essayer de voir ce qui a causé ce bruit étrange.

Alors que je m'apprête à saisir l'objet resté coincé sous mon pied, un cris vient déchirer l'espace environnant. Tout mon corps se fige un instant, mais un autre cris se fait entendre, ne faisant qu'accroitre la peur qui commence à me tordre douloureusement l'estomac.

« Tout ceci semble bien trop réel pour être un cauchemar. » me dis-je.

« A l'aide ! »

Je ne met pas plus d'une seconde à me rendre compte que cette voix m'est familière. Trop familière. C'est alors que je baisse les yeux vers l'objet à mes pieds, le saisis d'une main tremblante et gémis lorsque je comprend ce que c'est.

Entre mes mains, se trouve une photo de tante Anna, Clarisse et moi, prise il y a environs cinq ans lors d'une balade dans un parc. Nos sourires on l'air si sincères, si rayonnants que j'ai l'impression d'observer la photo d'inconnues. Un malaise monte en moi lorsque ces vieux souvenirs de moi, avant que je ne prenne conscience du monstre que je suis, affluent dans ma tête. Je n'ai laissé aucune photo de Clarisse et moi après l'accident, elles sont toutes restées bien cachées dans une boite au fond de ma penderie, se perdant dans l'obscurité, tout comme mon âme. La beauté de cette photo contraste tellement avec la laideur de mes mains souillées du sang de ma meilleur amie, que je lâche brusquement le cadre, comme s'il m'avait envoyé une décharge électrique.
C'est alors que je me rend compte d'une chose : cette photo devrait se trouver dans cette boite, au fond de ma penderie. Mais alors...

« Au secours ! Aidez moi ! »

Je me redresse subitement et sans réfléchir plus longtemps et me précipite vers l'origine de ces cris. Je saute par dessus les flammes, ne prêtant aucune attention à la chaleur qui devient de plus en plus oppressante. Des poutres sont renversées sur le sol dans le couloir, je les enjambe le plus vite possible et continue mon chemin, ouvrant chacune des portes se trouvant à ma porté. Les flammes gagnent de plus en plus de terrain et je crains que tout ne tarde à s'écrouler.

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