« Tu vois que ce ne sont pas les ailes qui font l'ange. »
La nuit tombe dans les Hautes-Seines, et les bars se remplissent de parisiens assoiffés, déprimés, ou bien ayant l'envie de s'amuser. Alors Joshua et ses deux acolytes Maxim et Noam, se sont dirigés vers un bar bruyant et mais peu cher. Du rock s'échappait des baffles et quelques personnes étaient installées enchaînant les verres, les autres jouaient aux fléchettes et hurlaient, déjà ivres, quand une flèche touchait la cible. Les jeunes hommes commandent alors chacun une bière bien fraîche, payent et s'installent loin des cris victorieux.
« _A notre réussite ! » dit Noam, en levant son verre en l'air.
« _A notre pognon ! » dit Maxim imitant Noam, les deux rirent en chœur.
Joshua trinquèrent avec eux, moins enthousiaste, mais souriant tout de même.
La soirée passa, le flot de gens passait puis repartait, les bières augmentaient l'addition, et Joshua eut l'envie de sortir, de respirer, d'être seul et de faire face à ses remords lui tordant l'estomac. Il se leva donc sous les questions de ses amis.
« _Je vais cloper. » Dit-il, en refermant la porte derrière lui.
L'air était frais, aérant l'esprit du jeune homme. Paquet, briquet, cigarette, inspirée, expirée, il se détendait, un peu. Son regard se tourna vers le ciel, et il le supplia de le pardonner. Ses yeux se fermèrent soudain comme pour oublier, et se rouvrirent d'un coup sur une pluie de feuilles volant puis s'abattant au sol. Il entendit ensuite une voix, peu audible dire :
« _Tu me vois de là-haut... Tellement dégueulasse... T'es la pire des tâches... Dégueulasse... »
Joshua se releva brusquement, la bouche entrouverte, et se précipita au bord du trottoir pour savoir d'où venait cette voix pleine de mépris. En haut du bar, près des toits, des volets se refermaient.
Perplexe, il rentra dans le bar et dit :
« _Venez les gars on décale, y a rien à faire dans ce trou à rat. »
Alors ils quittent le bar en payant, et se disent au revoir, chacun rentrant dans une direction différente.
