2. Monsieur "Je suis trop sexuel"

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On aura beau dire ce qu'on veut sur les réseaux sociaux, mais pour ce qui est de draguer, c'est l'idéal. Ça va, ne faites pas les innocents. Que ce soit Instagram, Facebook ou ailleurs, ça marche de la même manière absolument partout.

Il y a de ça quelques semaines, j'avais un compte Instagram qui me servait surtout pour ça (compte qui a gentiment été supprimé, soi disant à cause d'un contenu à caractère sexuel, sachant que je n'ai posté aucun truc de ce genre mis à part quelques photos provocantes, mais bon, là, n'est pas la question). Mais disons qu'un soir, j'ai eu une envie soudaine. J'ai donc posté une photo olé olé (effacée par la suite, bien sûr), et pas manqué, rafales de message privés, même si un se détachait du lot : un gars de 29 ans, anglais, vivant à Londres, très sympa, beau mec. Quitte à se faire un truc à deux, autant que ça se passe bien. On a sympathisé, on a plaisanté, on a échangé nos comptes de messagerie instantanée, on s'est fait plaisir tous les deux... Ça s'est très bien passé. Enfin, ça, c'était jusqu'au lendemain.

Le matin, la sonnerie de mon téléphone portable me réveille. Et qui est-ce ? Oui, le gars d'hier soir. Sachant que ça s'était bien passé, et qu'on s'était quitté en bons termes me suis dit : « Tiens, il veut peut être discuter de bonne heure, après tout, il n'y a pas de raison ». En fait, non : monsieur avait juste encore envie, et voulait se faire une petite vidange. Sauf que voilà : je venais juste de me réveiller, j'avais la tête dans le cul, mon coloc était là, et par dessus tout, je n'avais pas envie. Qui plus est, comme beaucoup de personnes le matin, si je n'ai pas bu mon café, je suis de mauvais poil. J'ai donc refusé, poliment, en lui expliquant tout ça. Une fois. Une deuxième fois, 10 minutes après. Une troisième fois, dans l'après-midi, après qu'il ait insisté vraiment lourdement. Au bout de la quatrième fois, j'ai poussé ma gueulante. Je veux bien croire qu'il avait kiffé, moi aussi, mais à un moment, il y a des limites à ne pas franchir. Et là, c'est le drame. Monsieur se vexe, et me sort l'excuse la plus improbable que j'ai pu voir : « Désolé, je crois que je suis trop sexuel pour toi. » Pardon ? Non, tu n'est pas juste trop sexuel, mon gars, tu es juste un gros obsédé, qui m'a juste traité comme un bout de viande parce que tu avais besoin de te vider. Après ces quatre vérités, au revoir brutal, suppression de la messagerie, et silence radio.

Mais qu'elle n'est pas ma surprise de voir plusieurs jours après, un message sur mon compte Instagram. Oui, monsieur était revenu, la queue entre les jambes (je n'ai pas trouvé mieux comme image), et s'excusait platement, m'expliquant qu'il avait passé une sale journée, qu'il était frustré, et tout, et tout... Enfin, les excuses bateau, quoi. Et comme si de rien n'était, il me demande si on peut se reparler. Quoi ? Je n'ai pas bien lu, là. Tu veux qu'on se reparle ? Vu comment tu m'as traité ? Tu rêves, mon grand. Et le pire dans tout ça, c'est que plus j'essayais de lui faire prendre conscience de son comportement, plus il était dans le déni : «Oui, j'ai peut être dit ça, mais c'était pas mon intention ». Si, tu l'as dit, je ne l'ai pas inventé. Pas la peine de le nier, dans le genre foutage de gueule, tu es un champion. A un moment, j'en ai eu marre, et quand il m'a demandé de laisser tout ça au passé une énième fois, il a eu droit à une réponse courte et simple de ma part : VA TE FAIRE FOUTRE. Désolé, mais il n'y a pas écrit « bonne poire » sur mon front. Depuis, plus aucune nouvelle, et ce, jusqu'à ce que mon compte soit supprimé.

Le pire dans tout ça, c'est que ça reflète bien le comportement de certaines personnes : elles ont beau être plus âgées, plus mûres, plus sages, ça ne les empêche pas de montrer leur vrai visage quand il faut. OK, on peut avoir des envies et prendre son pied ensemble, je n'y vois aucun inconvénient, du moment que ça reste courtois, et qu'on se quitte ou qu'on reste en bons termes avec la personne. Mais se faire traiter comme un vide-couilles sans une once de remord, il ne faut pas abuser. Ce n'est pas parce qu'on se rend service mutuellement qu'on peut se comporter comme le parfait connard par la suite.

Quoi qu'il en soit, merci, mon cher. Grâce à toi, je sais que ne pas pardonner à chaque fois, ça peut aussi s'avérer très utile.

Sex VS The World : Chroniques Sexuelles d'une personne d'aujourd'huiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant