Le temps passe.
Le balancement de l'horloge atteint mon esprit, comme une maladie ;
Comme une maladie, il emporte mes envies, mes joies. Le temps passe.Et je m'en lasse.
C'était comme regarder un ciel sans étoile,
Une mer sans eau, un navire sans voiles,
Une cigarette sans fumée, un miroir sans glace.
Le reflet du temps me ride
– Il y en a une multitude ! –
Et me rend un peu plus aride
– Un désert de solitude –
De telle sorte à vous dégoûter
De mon regard frappé– Regard frappé par le temps – dans lequel
Vous vous reconnaissez,
Où rage et peine se mêlent.
J'entends cette douce musique,
Tic, tac. Comme un ressort magique
Impossible à freiner.
Elle m'emporte tout entier
D'abord doucement,
Comme un rouage commençant
Son chemin.Je sens les notes liées,
Par l'invisible.
Par le destin – pouvons nous dire ainsi,
C'est la fatalité –
J'ai rejoint ma Marche, vers l'inconnu, le lointain.
Ça résonne, comme un écho :
Je me suis perdu, vais-je réussir ?Réussir à traverser ce capharnaüm
De routes, qui cheminent de moi
Jusqu'à l'infini ?Pourtant, je suis confiant, je ne m'arrête pas.
Pourquoi ? La mélodie de mon cœur me suffit :
C'est un océan à lui tout seul. Il me berce.Je n'ai qu'à me laisser porter par ces courants.
Je peux calquer mon souffle sur celui de la Nuit.
Je n'ai qu'à tendre la main au Temps.
Je peux fermer les yeux sereinement.
Je n'ai qu'à marcher avec lui.Parce que, finalement :
C'est lui seul qui me guidera vers l'infini.
VOUS LISEZ
Maux d'or
PoetryParce que les mots sont d'or et que le silence d'argent, parce que la poésie d'or dort et qu'en elle se mêlent les rêves et les maux, parce qu'il faut bien s'exprimer sur ses maux avec des mots qu'ils soient d'or ou d'argent, le poète qui sommeille...