Proposition

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Les professeurs arpentaient les couloirs à la recherche des élèves téméraires qui osaient encore sortir après le couvre-feu de 21h. Flitwick attrapa deux vaillants Serdaigle et les ramena à leur tour en passant tout près de James. Heureusement, sa cape d'Invisibilité pouvait le dissimuler le temps des inspections. Il pourrait ensuite l'enlever et marcher à l'air libre en toute tranquilité. Ce soir, rien ne lui faisait plus de bien que de s'évader, pendant un court instant, de la situation qui pesait lourd sur lui. Il sentait que chaque personne de son entourage lui mettait de la pression. Peu à peu, toute l'école fut au courant des récents évènements, et cela allait sans dire que maintenant, même ses parents le savaient. Leur réaction avait été étrange. Ils avaient d'abord paru inquiets, ensuite soulagés, puis finalement, en colère contre lui. Au plus grand désarroi de James, son père et sa mère étaient du même avis que Sirius sur la question : c'était totalement stupide de sa part d'ignorer Lily. Pourtant, il avait ses propres raisons, même si elles avaient été quelque peu ébranlées au fil des jours. Certes, Lily lui manquait terriblement. Il en souffrait psychologiquement, mais en même temps, quelque chose l'empêchait de courir à son dortoir pour la rejoindre. Il ne sut mettre le doigt dessus.

Une demie-heure plus tard, James vit le professeur Slughorn regagner ses appartements et comme il savait que c'était bien le dernier, il put se priver de sa cape. Il descendit en douce trois escaliers pour se promener au 3e étage où il n'y avait aucune trace de personne. Il mit ses mains dans ses poches et s'arrêta soudainement quand il crut apercevoir Miss Teigne, la chatte du concierge Rusard. Ce n'était qu'une ombre, donc il poursuivit, perdu dans ses pensées. Qu'allait-il faire? Son ennui ne cessait de revenir au centre de ses préoccupations le mettant encore une fois dans une situation désagréable. Il connaissait la solution pour s'en débarasser, mais il ne pouvait se résumer à son utilisation pour l'instant. Il avait besoin de temps, et cinq jours, ce n'était pas assez.

James tourna à gauche au bout du long couloir de classes et tomba nez à nez avec un groupe d'élèves. Des Serpentard pour être plus précis, et pas n'importe lesquels. En voyant le Maraudeur arriver, ils rompèrent leur cercle et adoptèrent des airs arrogants et amusés. L'un d'entre eux s'avanca à la rencontre de celui-ci, sa baguette magique à la main.
- Tiens, tiens, mais quelle surprise nous avons là ce soir. Potter, le grand et l'exceptionnel Potter, tout seul, déclara-t-il narquoisement. Mais qu'est-ce que cet air triste?
- La ferme, Wilkes, répondit James, les dents serrées.

Les Mangemorts, c'était sur eux qu'il avait tombé. Ils étaient tous là : Wilkes, Avery, Rosier, Mulciber, Crabbe, Goyle, Regulus et Rogue. Regulus était le seul d'entre eux qui ne semblait pas vouloir être ici ; il ne faisait que se gratter les ongles dans son coin. Tous les autres s'avancèrent aux côtés de Wilkes et semblèrent défier James du regard. Pourtant, le Gryffondor n'avait pas peur d'eux ; il savait, au plus profond de lui, qu'il valait beaucoup mieux qu'eux. Le seul qui s'apparentait à lui était Mulciber. Il était grand et musclé, puis il jouait au Quidditch comme poursuiveur dans l'équipe de Serpentard.

- Pas la peine d'être si agressif, on sait tous que c'est à cause de ce qui est arrivé à cette idiote d'Evans. Et dire qu'elle a failli crever. C'est dommage, on en aurait été débarassé, dit Avery.
- Elle avait le pouvoir du feu, non? Elle aurait pu le garder, ça lui aurait fait de quoi la reconsidérer, elle et son sang contaminé. Mais j'oubliais, c'est une Gryffondor. Elle a préféré mourir que faire mourir son cher copain, fit Mulciber d'une voix stridente et agaçante. Quel acte héroïque... et stupide.

James se cabra et se dirigea vers lui, toujours très en contrôle de lui-même. Ce n'était que des provocations, ils voulaient le faire réagir. Il ne lui restait plus qu'à partir, sans oublier de leur coller un ou deux coups de poing au passage. Il ria d'un air mauvais et s'arrêta à une dizaine de centimètres du Serpentard.

Le pouvoir de l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant