Liberté

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La nuit sera longue... Je le sais... Je le sens... Car je t'attends.

Du haut de mon balcon, je me prends à fixer le vague : Rien ne bouge, tout n'est que silence autour de moi. Au dehors, une nuit glaciale. La même qui, depuis quelque temps, a envahi mon cœur... me prends aux tripes...

La forêt qui se présente devant mes yeux est comme un appel à la liberté : " Lâche-toi et vit ! Viens respirer la joie que je t'offre au sein de mes sous-bois et autres cachettes mystérieuses ! La voie du bonheur est là. N'attends pas ! "

Mais est-ce un leurre ? Ou dois-je croire véritablement cette voix qui me pénètre l'esprit ?

Je regarde de mes yeux vides et profondément perdus, cette masse sombre en mouvement devant moi, que seul le vent a la capacité de faire respirer tel un poumon qui se gonfle et se dégonfle à la nuit tombée. Le souffle en profite par la même occasion pour persécuter mes cheveux que j'avais savamment ordonnés dans l'espoir de notre rencontre. La cape qui me couvre le dos se soulève soudainement, happée par la valse que lui offre la brise.
Est-ce si important, la beauté ? Est-il si existentiel de paraître présentable ? Je n'ai que faire de ce genre de futilités et je reste donc là, debout, basculé au gré des coups de l'Aquilon que certains nomment aussi le "vent noir"...

Un esprit de paix l'accompagne...

Et si je passais ma jambe par dessus la balustrade ? Et si je me mettais en équilibre dessus ? Je serais près pour l'envol... Je partirais à l'aventure, porté par ce vent froid. Je n'aurais plus rien à craindre, ni à espérer. Je voguerais, tout simplement, au gré des caprices de la nature...

Dans l'immédiat, je reste là, à attendre un signe de ta part, avec pour seule envie celle de hurler ! Comme un loup hurlerait à la mort... Tu es loin, si loin de moi, et pourtant si proche de tout mon être ! Je peux sentir ta présence en mon coeur, en mon âme. En moi tout simplement !

Plus loin, derrière ces bois, la colline m'attend. C'est un peu comme si elle me l'avait fait comprendre. Dois-je quitter ma demeure pour aller l'escalader ? Monter encore plus haut ? Jusqu'à la cime d'une montagne ? Et laisser mes bas instincts parler ? Crier à la face du monde que je suis en vie ? Que je n'attends que quelques gestes de tendresse de ta part ?

Etre un animal sauvage que rien ne pourrait arrêter... Courir dans l'herbe, gueule au vent. N'être accompagné que de ma moitié qui partout me suivrait, à tout jamais !

Parfois, sur le chemin et dans notre course, mes yeux se tourneraient vers toi afin de voir si tout va pour le mieux... si tu te sens heureuse à mes côtés... et si tu m'aimes toujours...

Je m'approcherais de toi pour me frotter à ton corps, dans un élan de protection et de tendresse mêlée... Peau contre peau... Yeux dans les yeux... Et te défendre contre tout danger, puis mourir pour toi s'il le fallait !

Au cours de nos voyages, nous verrions maintes forêts, maintes plaines et autres paysages merveilleux. Jamais plus il n'y aurait fatigue et tristesse dans nos coeurs. Et surtout dans le tien ! Nous pourrions stopper notre course, comme nous le voudrions, et quand nous le voudrions. Et c'est là, que je profiterais pour sentir, de par ma respiration, ta présence, ton parfum et les sentiments que tu aurais pour moi. Toujours à mes côtés, le monde nous appartiendrait !!!
Rien d'autre n'aurait d'importance ; il n'y aurait que pureté entre-nous deux. Pureté... et liberté !!!

* * *

Un cri déchire la nuit : l'un de mes compatriotes nocturnes. Une chouette, je suppose, à moins que ce ne soit un animal mystique qui, à sa façon, me demande lui aussi de venir le rejoindre. Le temps se fait long sans ta présence. Une attente qui me brûle le coeur. Mais je sais malgré tout que ce soir je te verrai ! Il est dit dans mon livre de vie que je dois te voir un jour où l'autre.

Je repousse ma cape, m'agrippe à la balustrade, puis passe une jambe par-dessus. Je m'attends à quelques difficultés... Mais non ! la tâche est facile ! Trop !

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