Son âge? Quelle importance puisque je l'aime... (Amour Sucré) ✅

Chapitre 6

Le lendemain, Hortense n'avait pas oublié le comportement de Dakota. Loin de là. Durant tout la fête, elle l'avait royalement ignoré, lui ainsi que ses amis. La rage l'étreignait encore lorsqu'elle se releva après sa nuit de sommeil. Elle s'habilla avec des gestes secs, et regarda par la fenêtre. Son futur époux n'était pas en vue, alors elle se dépêcha de préparer son repas, elle chaussa ses sabots et sortit rapidement de chez elle. La rousse tourna sur elle-même, et, n'apercevant pas de cheveux blond foncé, elle marcha en direction de la sortie du village. Elle pensait que s'il la suivait, elle l'aurait frappé, ou se serait enfuie. Croyant à tout instant être suivi par le jeune homme qu'elle fuyait, elle marchait rapidement, manquant parfois glisser sur des cailloux. Elle s'arrêta à peine quelques instants au petit ruisseau pour se débarbouiller, et se remit aussitôt en route.

Lorsqu'elle arriva au château, elle fit un vague signe de la main à Bertrand, prit son matériel et monta sans entrain les marches qui menaient à l'étage supérieur. Même l'idée de côtoyer de nouveau Lysandre ne l'égayait pas. Elle avait juste envie de frapper Dakota, encore et encore, et d'effacer cet air arrogant de son visage. Quand elle pénétra dans le bureau, elle marmonna un vague salut à l'adresse de l'aristocrate, et se plaça devant les fenêtres pour les astiquer. En passant son chiffon sur le verre, la rousse repensa à la scène de la veille dans l'écurie, et baissa la tête en soupirant. Aussitôt, elle entendit Lysandre lui demander :

« - Tout va bien, Hortense ? »

En silence, elle hocha la tête en s'efforçant de faire le vide dans son esprit, et se remit à frotter les vitres. Mais elle entendit des pas s'approcher d'elle, et elle sentit le noble se placer derrière elle. Sa présence la troubla, comme à chaque fois, et ses gestes devinrent plus hésitants. Il l'interrogea de nouveau :

« - En êtes-vous sûre ? »

De toute façon, que pouvait-elle lui dire ? Il n'allait pas comprendre, car c'était bien loin de ses préoccupations habituelles. Alors, elle murmura :

« - Oui. »

Cependant, il ne bougea pas, alors elle se retourna, et vit qu'il l'étudiait en silence. En voyant ses yeux bicolores posés sur elle, la rousse rougit fortement, et se détourna pour retourner à son occupation. Mais elle ne put se concentrer, et finit par se tourner de nouveau vers lui, et essaya de paraître ferme :

« - Je vous assure que tout va bien. Je suis juste... Un peu fatiguée. Mais je vais bien. »

Elle tenta de sourire, mais ne réussit à produire qu'une sorte de grimace. Alors, elle abandonna, et se leva :

« - Je vais nettoyer le couloir. »

Hortense se dirigea vers la porte, l'ouvrit, et sortit de la pièce. Elle avait beau apprécier la sollicitude de Lysandre, elle ne pouvait rien lui dire. Il risquait de la prendre pour une personne hautaine ou méprisante, et elle ne voulait pas que cela arrive.

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Plusieurs jours passèrent. A chaque fois qu'elle était au château, Hortense manquait d'enthousiasme, mais essayait de le camoufler. Elle évitait soigneusement Dakota, et échafaudait toute une myriade de plans pour ne pas avoir à le croiser. Dès qu'elle se retrouvait en compagnie de Lysandre, elle feignait d'être enthousiaste, mais cette situation commençait à lui peser. Elle avait besoin de parler à quelqu'un, d'évacuer sa peine. Cette haine et cette tristesse qu'elle ressentait en elle la dérangeait, et l'empêchait de passer à autre chose. Mais elle n'avait personne à qui se confier. Elle ne pensait même pas à sa mère, qui n'aurait rien compris. Mais en dehors de sa génitrice, elle ne connaissait personne d'aussi proche. Elle n'avait pas d'amis.