16. Choix à faire

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Assise en tailleur voilà des heures qu'elle médite. Va-t-elle prendre l'ultime décision? Sur son lit, elle a mis devant elle plusieurs objets.
Une bouteille d'alcool et deux boîtes de médicaments attendent d'être ingurgités.
Des objets coupant en tous genres: lames, ciseaux, cutters, compas, couteaux, scalpels, etc. ceux-là n'attendent que de transpercer sa peau au plus profond.
Et enfin, un stylo noir indélébile accompagné d'un pochoir en forme de point-virgule qui ne veut que dessiner sur ses cicatrices.
Elle a le choix entre mourir. Se couper et vivre dans la douleur. Ou bien en finir avec tous ces démons, toutes ces conneries.
Elle ne sait pas.
Elle décide plutôt de prendre un stylo rouge et de repasser toutes ces cicatrices pour pouvoir mieux les compter. 1, 2, 3, 4, 5, 6, ... Elle en compte 1368 au niveau de ses cuisses, 851 au niveau de ses bras et 38 sur son ventre. Quand elle a enfin fini, elle se remet à méditer. Elle ne sait toujours pas.
Cigarette. Il lui faut une cigarette. Elle va jusqu'à son sac à main où l'attend sagement un paquet. Elle le saisit, l'ouvre, il est rempli à moitié, après avoir ouvert sa fenêtre, elle en allume une. Elle fume, elle ne se rappelle même plus pourquoi elle a commencé à fumer, et pourquoi elle continue. Elle réfléchit. Sa clope est finie, elle en reprend une autre. Elle réfléchit encore sans se rendre compte qu'une heure après elle est toujours à la fenêtre et qu'elle a quasiment fini son paquet: il ne lui en reste plus que deux. Elle décide de s'arrêter là et de revenir s'assoir sur son lit.
Elle ne peut pas faire de choix, elle n'y arrive pas. Alors elle ne fait rien. Mais quelque réflexions après, elle a l'Idée: elle fera tout!

Elle prend une des lames et s'ouvre, elle s'acharne, elle en a marre, elle aimerait en finir mais ça n'est pas possible. Elle dessine des traits parallèles sur toutes les parties de son corps. Le sang goûte sur le sol. Elle sourit.

Deux semaines plus tard, les cicatrices sont formées, alors elle prend le pochoir et le feutre, elle dessine ce point-virgule qui signifie qu'elle en a finis avec l'auto-mutilation. Elle met dans une boîte qu'elle ferme à clé ses outils tranchants. Un peu de nostalgie lui traverse l'esprit.

Enfin, c'est le jour qu'elle attend, déjà 1 mois qu'elle a arrêté de s'automutiler. Elle regarde la bouteille d'alcool et ses deux boîtes de médicaments. Elle détache chaque médicament des plaquettes, il doit avoir une soixantaine de médicaments. Elle en prend une petite poignée et avale les gélules avec une gorgée d'alcool, du whisky plus précisément. Elle refait cette manœuvre jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de médicaments, elle fini la bouteille de whisky et s'allume une cigarette. Elle ne prend même pas la peine de la finir, elle l'écrase sur son bras pour l'éteindre, elle n'a pas mal ou très peu, elle a appris à ne plus ressentir la douleur. Elle se couche sur son lit, bien sagement et attend. Elle fini par s'endormir à jamais, le sourire aux lèvres. Elle en a enfin finit avec sa vie.

La mort c'est ce qu'elle désirait, son souhait a été exaucé.

Culpabilité...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant