49. Besoin de réconfort

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J'étais bouche bée, je n'osais lui répondre. Il m'avait prise au dépourvu. Que faisait-il donc là ? Était-ce une simple coïncidence ou me suivait-il depuis le début ? C'était étrange.

- "Tu es complètement fou j'ai failli te frapper !"

Il sourit, dévoilant la blancheur de ses dents. Il n'avait pas changé depuis la dernière fois. Il avait l'air si heureux que je l'enviais à moitié.

Descendant à ma station de métro, il m'emboita le pas. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me suive, j'étais déjà assez désemparée, assez détruite, assez suicidaire. Qu'espérait-il ? M'avoir une fois de plus dans son lit ? Se souvenait-il de notre "rupture"? Que lui était-il passé par la tête quand il m'avait aperçue ce soir...?

A l'angle de ma rue, il se tenait toujours derrière moi, silencieux, comme pour me faire culpabiliser encore plus. Mélancolique à souhait, j'ai pleuré à chaudes larmes encore une fois.
En m'entendant m'effondrer, il n'hésita pas à m'enlacer et à me combler de ses baisers. Mes joues étaient glacées mais semblaient se réchauffer par ses attentions. Il me murmura alors à l'oreille : " passe-moi tes clés, je vais te ramener." Par faiblesse, je m'exécutai. Il me prit par les hanches et m'accompagna jusque sur le perron de mon immeuble. Ouvrant la porte d'entrée, il monta les étages difficilement avec moi comme marchandise. Je ne pouvais pas lui apporter mon aide, j'étais trop lâche, trop fatiguée.
Arrivés en haut, pour lui faciliter la tâche, j'ouvris la porte moi-même. C'était le bordel, j'avais honte de le faire entrer dans cet endroit. Il ne fit pas de remarques. Je me sentais soulagée. Je sentais son regard insistant posé sur moi. L'attirais-je encore comme avant ? J'en étais persuadée. Mais je n'avais pas la tête à ça. En fait, tout me ramenait à Maxime. Je n'avais cessé de penser à lui au gré de tous mes malheurs. Il était celui qui faisait battre mon cœur mais aussi celui qui me détruisait au plus profond de mon être.

Anthony me déposa sur mon lit et prit soin de me border. Je lui en  étais reconnaissante. Il n'insista pas et s'assit au coin de mon lit. Il commença à m'effleurer délicatement les jambes. Mes ecchymoses ne lui posaient pas problème. Il ne comprenait pas ; à quel point je n'avais pas envie, à quel point je voulais qu'il me laisse tranquille. Pourtant sa compagnie me faisait le plus grand bien. Il apaisait cette souffrance terrible en moi.

"Reste, reste toute la nuit. J'ai besoin de toi. Je t'en prie, mais ne m'abandonne pas comme tous les autres. Tu es le seul en qui j'ai confiance... Reste... Je t'en supplie"

Et prenant conscience de mon mal-être, il s'allongea près de moi et en me caressant les cheveux me murmura "Oui. Je te promets que je reste avec toi... Mon amour."

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant