"Raconter un souvenir c'est le vivre une nouvelle fois."

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Prologue:



"Voilà, vous  connaissez toute mon histoire... Ce n'est pas très intéressant je  l'avoue, mais ça fait du bien d'en parler. Maintenant c'est à toi Samantha  !" me lança Julie, ma nouvelle amie de colo.

C'était l'été  et j'avais supplié mes parents de me laisser partir deux semaines en  Italie, loin de tout, avec des gens que je découvrirais sur place et que  j'apprendrais à connaitre. Je ne supportais plus mon quotidien et ils  s'en étaient rendu compte. Nous, les Laversin, habitions une petite ville  du Sudde la France dans laquelle tout le monde se connaissait de  près ou de loin. C'était un mélange de gens biens, de gens bizarres et  de gens que je ne supportais plus, ceux que j'évitais de  côtoyer. Cette dernière catégorie abritait des personnes  prétentieuses, se croyant au-dessus de tout le monde sans rien n'avoir  dans la tête. Le début des vacances annonçaient pour moi l'éloignement  de mes deux meilleures amies: Jenny Laversin et Lou Jourdan . Jenny, ma soeur, grande  sportive, enchaînait les tournois de tennis tandis que Lou habitait  trop loin de chez moi pour qu'on puisse se voir souvent. J'étais donc  destinée à rester cloîtrée jusqu'à la rentrée avec mon petit frère et  mes parents et ne sortir que de rares fois avec des amis. Mais, pour  moi, ne pas bouger de ma chambre signifiait penser, donc ne pas oublier,  or il fallait que j'oublie et pour cela, que je parte loin d'ici.

C'est  pourquoi le 25 Juillet, je me retrouvais près d'un feu de camp, à  écouter et commenter les histoires d'amour, assez pathétiques je dois  dire, des filles de mon groupe. Une telle a été trompée, une autre  s'était faite larguée et l'aimais encore, une nouvelle n'était jamais  tombée amoureuse... Et moi j'essayais de me faire toute petite, de sorte  qu'elles m'oublient un peu et ne m'obligent pas à déballer mon histoire  d'amour, mais évidemment elles n'ont pas manqué de se souvenir de ma  présence. C'était mon tour à présent et je tentais d'y échapper avec une  excuse assez médiocre:

"-Il est 1h36 du matin, il est déjà tard, on en aurait jusqu'à l'aurore.. balbutiais-je jouant la fatiguée.
-Mais non arrêtes ! Allez, tu es la seule à n'avoir rien dit ! me coupa Cloé.
-Oui s'il te plait, ça nous intéresse !" renchérit une brune dont le nom m'échappait.

Devant  leurs supplications et leur tête de petits chiens à qui on refuserait  des caresses, je n'ai pas pu me défiler. Je pris un temps pour réfléchir  à ce que j'allais dire et par où je devais commencer. Fallait-il que je  leur livre les moindres détails de cette histoire ? Ou au contraire, ne  pas dévoiler certains passages ? Non, chaque moment était important et  si je ne disais pas tout, elles n'auraient pas pu saisir l'ambiguïté de  la relation que j'avais vécue. De toute façon, je n'allais probablement  plus jamais revoir aucune de ces filles donc je pouvais leur ouvrir les  portes de mon intimité amoureuse sans me soucier de leur jugement.  J'étais sur le point de ressortir tout ce que j'avais réussi à enfouir  au plus profond de moi, dans la partie de l'oubli. J'allais une nouvelle  fois rechuter, repenser à qui j'étais avant, quand j'étais encore à  lui.
J'entamais donc mon récit avec cette fameuse boule auventre qui revenait chaque fois que je pensais à lui.

Jordan et Samantha, notre histoire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant